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26 décembre 2014 – L’année où la santé mentale reçoit l’attention qu’elle mérite?: Louise Bradley

Ottawa, ON  Je travaille dans le domaine de la santé mentale depuis plus de trente ans et l’on peut dire que pendant ce laps de temps relativement long, beaucoup de choses ont changé pour le mieux, des choses simples comme la façon dont nous diffusons l’information ou y avons accès. 

Autant je me réjouis de ces progrès, autant je voudrais que notre perception des problèmes de santé mentale ait davantage évoluée. Malheureusement, la stigmatisation de la maladie mentale demeure une réalité aussi présente aujourd’hui qu’au début de ma carrière d’infirmière en santé mentale à Terre‑Neuve. Néanmoins, il ne faudrait pas conclure que la situation ne s’est pas améliorée. Tout le contraire. J’estime cependant que nous pouvons  faire plus et aussi agir plus rapidement.

Pourquoi? Faisons d’abord le bilan chiffré de la situation. Chaque année, un Canadien sur cinq souffrira d’un trouble de santé mentale ou d’une maladie mentale, ce qui est deux fois plus que le nombre de Canadiens qui souffriront du diabète. Chiffre encore plus attristant, 10 Canadiens, en moyenne, se suicident chaque jour.   

Je suis fermement convaincue que l’état de la santé mentale de nos concitoyens est à l’image de leur santé générale. Or, la promotion de la santé mentale a été sous-financée de façon chronique. On ne peut pas non plus parler d’abondance financière pour la recherche et la mise en œuvre de programmes en santé mentale. Étant donné l’importance de la santé mentale pour la société tout entière, il est impérieux de résoudre le problème de son financement.

Cela dit, le tableau n’est pas complètement sombre. Il y a sept ans, avant la création de la Commission de la santé mentale du Canada, le Canada était le seul pays du G‑8 à ne pas s’être encore doté d’une stratégie en  santé mentale. Aujourd’hui, il est vu comme un chef de file international, en grande partie en raison de l’élaboration de sa stratégie en matière de santé mentale intitulée Changer les orientations, Changer des vies. Cette année, la société canadienne a montré qu’elle souscrivait de plus en plus aux recommandations formulées dans la stratégie.

L’Association canadienne des chefs de police considère maintenant la santé mentale de son personnel comme une priorité et les Forces armées canadiennes, pour leur part, accordent beaucoup d’importance à la santé mentale et au bien-être psychologique des militaires. Il ne faut cependant pas croire que les membres de ces professions sont plus vulnérables que vous et moi aux troubles de santé mentale. Cependant, compte tenu de la nature de leurs fonctions, ils sont sans doute plus à risque à cet égard que la plupart des gens.

Les initiatives du Canada  pour améliorer la santé mentale en milieu de travail sont  acclamées à l’échelle mondiale. J’ai d’ailleurs attiré l’attention des participants sur la Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail, lors de conférences tenues à Beijing, Auckland et à  LondresNos connaissances des meilleurs pratiques à adopter pour que les milieux de travail soient psychologiquement sains, conservent leur personnel et favorisent la productivité, suscitent partout un vif intérêt. 

Un autre indicateur positif est la couverture responsable des médias concernant les enjeux de santé mentale ainsi que les décès par suicide. Ainsi, cette année, les médias canadiens ont dans l’ensemble couvert avec doigté et discrétion le décès tragique de Robin Williams.

Les journalistes, en particulier, ont un rôle crucial à jouer dans la lutte contre la stigmatisation de la maladie mentale. Voilà pourquoi j’ai été très attristée d’entendre les auteurs des actes de violence commis à Moncton, Saint-Jean-sur-Richelieu et Ottawa décrits comme des « fous » ou des « déséquilibrés ». Apposer ainsi une étiquette péjorative à des personnes est non seulement irresponsable, mais perpétue aussi les attitudes déplorables consistant à obliger ceux qui sont atteints d’une maladie mentale à subir l’ignominie du diagnostic sauvage et de la stigmatisation.

Après mure réflexion, je dirais que nous sommes à une croisée des chemins. Nous pouvons nous contenter du statu quo ou nous pouvons poursuivre sur la lancée amorcée et progresser pour orienter notre société dans une voie qui lui sera bénéfique et qui nous est encore méconnue.

J’ai rédigé ce commentaire sur une tablette électronique ultra légère et je l’ai soumis au rédacteur en chef par courriel. Il y a trente ans, cela aurait relevé de la science fiction. Je me demande parfois quels progrès notre société aura réalisés en matière de santé mentale dans 30 ans. Notre avenir nous appartient et il commence aujourd’hui même.  

–     Louise Bradley, Présidente-directrice générale, Commission de la santé mentale du Canada


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