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Toronto

Quel est l’enjeu ?

Toronto est la plus grande ville du Canada. On y dénombre plus de 2,7 millions de personnes, dont 47 p. 100 appartenant à des groupes racialisés dont des Autochtones et des personnes d’origine étrangère. Bien que la diversité soit vitale à la culture de la ville, elle rend particulièrement difficile la gestion de certains problèmes de santé mentale et d’itinérance.

Vu sa taille, il n’est pas surprenant que Toronto accueille la plus importante population itinérante du pays. Jusqu’à 6500 personnes vivent en situation d’itinérance et 32 000 autres vivent en refuge. Les immigrants représentent un tiers de la population itinérante. Plus de 30 p. 100 de la population itinérance provient de communautés racialisées. Ces personnes ont difficilement accès à des services d’aide au logement et de santé mentale adéquats. De plus, elles sont victimes de racisme et de discrimination, de sorte qu’elles se dissocient du système de soins de santé.

Travail de la Commission

Une des priorités du projet Chez Soi de Toronto était d’étudier l’efficacité de l’approche accordant la priorité au logement (Housing First) parmi les immigrants et les personnes ayant des troubles mentaux provenant de communautés racialisées. Plus de 500 personnes ont participé à l’étude. Une approche ciblée a permis de recruter 46 p. 100 de participants nés à l’extérieur du Canada et 53 p. 100 provenant de diverses communautés racialisées. Cela a permis d’établir si le modèle accordant la priorité au logement répond aux besoins de se segment de population.

En collaboration avec la division de l’administration des refuges, des mesures de soutien et de logement de la Ville de Toronto, le personnel du projet a bâti un partenariat avec 53 propriétaires de logements pour loger des participants. Ceux-ci ont choisi l’endroit où ils voulaient vivre. On leur a fourni des services cliniques individualisés et un soutien au logement pour qu’ils demeurent dans un même logement à long terme.

Respecter les besoins de la population canadienne diversifiée
Pour que les services répondent aux besoins des participants, le projet de Toronto s’est fondé sur le cadre de prestation de services sans racisme ni oppression de l’une des deux équipes du suivi d’intensité variable, Across Boundaries. Ce cadre intègre des aspects de la santé mentale et physique et les dimensions sociale, économique, culturelle, spirituelle et linguistique pour combattre l’impact du racisme et de l’inégalité. Cette équipe s’est concentrée seulement sur les immigrants et les membres de groupes racialisés. Le Toronto North Support Services s’est chargé du suivi d’intensité variable auprès des autres segments de la population. Le suivi intensif dans le milieu était assuré par COTA Health.

Pour avoir une meilleure compréhension des défis auxquels ont fait face les participants du projet de Toronto, l’équipe de recherche de l’hôpital St. Michael’s a ajouté une composante qualitative au processus de recrutement. Elle leur a demandé de décrire comment le racisme et la discrimination nuit à l’accès aux services de santé mentale.

Pour mieux refléter la diversité de Toronto, le personnel était composé de membres des communautés racialisées dans une proportion minimale de 30 p. 100.

Habiliter les gens grâce au soutien par les pairs
Pour que la voix des personnes ayant un vécu expérientiel soit entendue dans tous les aspects du projet dont la gouvernance, la prestation de services, la recherche et les communications, l’équipe du projet de Toronto a établi un conseil des usagers en juin 2009.

En outre, deux pairs aidants ont aidé les participants à établir un plan d’action favorisant leur rétablissement. Ils les ont encouragés à s’impliquer dans leur rétablissement grâce à un suivi de huit semaines. Les participants ont pu définir leur interaction avec le réseau de santé de première ligne et de santé mentale et élaborer une stratégie en cas de crise. Ce suivi de groupe, appelé WRAP, a aidé les participants à résoudre des problèmes et à prendre des décisions. Ils ont ainsi acquis plus de confiance et de contrôle dans leur vie quotidienne.

Ce que nous avons appris

Le projet Chez Soi de Toronto a révélé qu’il est possible d’assurer une stabilité d’occupation d’un logement chez des personnes itinérantes, même en présence de troubles mentaux. Les analyses et la recherche ont prouvé que l’approche Logement d’abord est compatible avec les cadres de prestation de services contrant le racisme et l’oppression. L’approche peut aussi être adaptée facilement aux besoins des personnes itinérantes provenant de communautés racialisées. On a également observé qu’il s’agit d’une intervention économique du fait qu’elle réduit le temps passé à l’urgence, dans un refuge ou en centre de détention par les participants.

Le 12 février 2013, le ministre de la Santé et des soins de longue durée de l’Ontario a annoncé l’octroi d’un financement annuel de 4 millions de dollars pour soutenir les participants à l’issue du projet. Les fonds serviront à financer les services des équipes d’intervention (COTA Health, Toronto North Support Services et Across Boundaries) et à maintenir les participants dans leur logement.