Gatineau, QC – La Commission de la santé mentale du Canada (la Commission) a dévoilé aujourd’hui son Rapport provisoire sur les premiers résultats de son Projet de recherche sous forme d’étude de cas, qui étudie la mise en œuvre de la Norme nationale sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail (la Norme).
Afin de mieux comprendre de quelle manière les employeurs canadiens appliquent la Norme, la Commission, avec le généreux soutien du Centre pour la santé mentale en milieu de travail de la Great-West, de Lundbeck et du Programme de partenariats pour le développement social du gouvernement du Canada – composante Personnes handicapées, a amorcé, en février 2014, un projet de recherche sous forme d’étude de cas échelonné sur trois ans lui permettant de suivre le cheminement de plus de 40 organisations participantes. Ci-dessous se trouvent quelques-uns des premiers résultats clés recueillis :
- Au stade intérimaire du projet, les organisations participantes avaient mis en œuvre 65 % des éléments présentés dans la Norme;
- 90 % des organisations participantes ont signalé la « Protection de la santé psychologique des employés » comme principale raison d’adopter la Norme. « C’est la bonne chose à faire » disaient 85 % des répondants.
- « Réduire les coûts » et « Limiter la responsabilité » étaient les raisons les moins souvent évoquées par les employeurs pour l’adoption de la Norme;
- De plus en plus, les organisations font appel à d’importantes données, dont le taux d’absentéisme (74 %), le recours au PAE (85 %) et les taux d’invalidité de courte et de longue durée (72 %), pour évaluer la santé psychologique des employés;
- 80 % des organisations participantes ont révisé ou mis à jour leurs politiques afin d’y inclure la santé et la sécurité psychologiques au travail et 67 % d’entre elles ont indiqué être dotées d’un énoncé de politique portant sur la santé et la sécurité psychologiques; et
- Plus de 60 % des employeurs prennent des mesures concrètes pour créer un environnement respectueux, améliorer les connaissances des employés sur la santé et la sécurité psychologiques, favoriser l’équilibre travail-vie, offrir des formations en gestion du stress et accroître la résilience des employés.
« Cette semaine, 500 000 Canadiens devront s’absenter du travail en raison d’un trouble mental ou d’une maladie mentale. D’ici 2041, le coût engendré par les pertes de productivité liées à la maladie mentale atteindra quelque 16 milliards de dollars par année », souligne Louise Bradley, présidente-directrice générale de la Commission de la santé mentale du Canada. « Or, une meilleure gestion de la santé mentale en milieu de travail peut entraîner une réduction des pertes de productivité de l’ordre de 30 %. Je suis heureuse de constater que les résultats de ce projet de recherche confirment les notions énoncées dans la Norme. »
Le Rapport provisoire sur les premiers résultats a été publié à Gatineau dans le cadre de la conférence Better Workplace organisée par le Conference Board du Canada.
À PROPOS DE LA COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA
Guidée par sa stratégie en matière de santé mentale pour le Canada, Changer les orientations, changer des vies, la Commission de la santé mentale du Canada exerce, dans toutes les régions, un rôle moteur dans l’amélioration du système de la santé mentale et dans l’évolution des attitudes et comportements des Canadiens à l’égard de la santé mentale, que ce soit en rapport avec le logement, le travail, l’école, les médias ou les prestataires de services de santé. Par le mandat unique que lui a confié Santé Canada, elle réunit les meilleurs acteurs et les protagonistes les plus influents du milieu de la santé mentale. Elle collabore avec des centaines de partenaires pour mettre en place un système de santé mentale inclusif et adaptable qui offre aux Canadiens présentant un trouble mental ou une maladie mentale l’occasion de cheminer vers le rétablissement. Ensemble, nous accélérons le rythme des changements requis pour transformer notre système de santé mentale et favoriser le bien-être de tous.
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Contexte
Projet de recherche sous forme d’étude de cas
Rapport provisoire sur les premiers résultats
La problématique
Les milieux de travail jouent un rôle essentiel dans le maintien de la bonne santé mentale des employés. En effet, la culture du milieu de travail, les pratiques de gestion qui y prévalent et la façon dont les décisions y sont prises et communiquées peuvent contribuer à rendre l’environnement de travail sain et sécuritaire sur le plan psychologique. Ainsi, un environnement de travail favorisant la santé et la sécurité psychologiques contribue activement à prévenir les préjudices portés à la santé mentale des travailleurs par négligence, par insouciance, ou de façon délibérée et favorise leur bien-être psychologique[1].
Les milieux de travail peuvent également constituer des environnements stressants contribuant à la multiplication des troubles mentaux et des maladies mentales, dont la dépression et l’anxiété. Aucun milieu de travail n’est immunisé contre ces risques, quels que soient la taille, le secteur d’activité et la spécialisation de l’entreprise. Nous savons qu’un travailleur sur quatre ou cinq souffrira de problèmes de santé mentale au cours d’une année[2]. Or, une étude réalisée en 2008 par l’Association médicale canadienne a révélé que seulement 23 % des Canadiens se sentiraient à l’aise d’aborder la question de leur maladie mentale avec leur employeur[3]. Cette statistique laisse croire que le nombre de personnes aux prises avec un trouble mental ou une maladie mentale est en réalité encore plus élevé que ce que les données officielles indiquent, en raison d’un nombre significatif de personnes souffrant en silence.
Une préoccupation grandissante et des coûts en hausse
Une enquête menée en 2012 par Ipsos Reid a montré que sept employés canadiens sur dix avaient rapporté certaines inquiétudes concernant la santé et la sécurité psychologiques dans leur milieu de travail. Première cause d’invalidité au Canada, les troubles mentaux et la maladie mentale représentent près de 30 % des réclamations d’invalidité et 70 % des coûts associés[4]. Des 51 milliards de dollars dépensés chaque année dans le domaine de la maladie mentale au Canada, une somme ahurissante de 20 milliards de dollars est attribuable aux pertes subies en milieu de travail[5].
Dans un monde où la plupart des adultes passent plus de temps au travail qu’à tout autre endroit, il est d’une importance vitale pour les Canadiens de s’attaquer à la problématique de la santé mentale. Il s’agit d’une composante fondamentale de la santé et de la sécurité au travail qu’on ne peut plus se permettre de négliger.
La Norme nationale sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail (la Norme)
La Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail a été élaborée par l’Association canadienne de normalisation (Groupe CSA) et le Bureau de normalisation du Québec, sous l’égide de la Commission de la santé mentale du Canada. Cette norme d’application volontaire propose une série de mesures, d’outils et de ressources visant la promotion de la santé mentale des employés et la prévention des préjudices psychologiques susceptibles d’être causés par des facteurs liés au travail. Elle est complétée par le document Une étape à la fois : Guide sur la mise en œuvre de la Norme nationale sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail, un outil pratique conçu pour orienter les organisations dans l’application de la Norme au sein de leur milieu de travail. Il s’adresse aux cadres supérieurs, aux gestionnaires des ressources humaines et aux professionnels de la santé et de la sécurité au travail. Le Guide explique les quatre étapes clés de la mise en œuvre : Jeter les bases, Vos occasions, Vos objectifs et Mettre en œuvre le plan.
Le projet de recherche sous forme d’étude de cas[6]
En février 2014, la Commission a entrepris un projet de recherche pancanadien sous forme d’étude de cas échelonné sur trois ans afin de mieux comprendre de quelle manière des employeurs de partout au Canada appliquent la Norme. Cette étude vise à faire le suivi des progrès accomplis, à cerner les pratiques prometteuses, les difficultés vécues et les obstacles face à la mise en œuvre, ainsi qu’à élaborer des outils qui favoriseront l’adoption de la Norme à l’échelle nationale.
Le présent rapport se veut une synthèse des résultats récoltés à ce jour dans le cadre du projet. Il reflète les données recueillies à deux moments : à la base de comparaison et au stade intérimaire.
On y retrouve les progrès réalisés à ce jour par les 41 organisations participantes, de même que les obstacles rencontrés et les principales pratiques prometteuses adoptées par celles-ci. Le rapport résume les expériences et les apprentissages de ces pionniers, dans le but d’inciter d’autres employeurs canadiens à se lancer dans l’aventure.
Le rapport place un certain nombre d’organisations participantes sous les projecteurs afin de mettre en valeur les expériences vécues et les succès récoltés. Nous espérons que ces « vedettes » seront révélatrices des nombreux moyens qui s’offrent aux employeurs pour appliquer la Norme.
Ce projet n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien, la participation et l’engagement continus des 41 organisations qui ont permis à la Commission de faire le suivi de leur cheminement de mise en œuvre de la Norme.
Organisations participantes au stade intérimaire | Distribution complète ou partielle | Nombre potentiel d’employés touchés par la mise en œuvre |
AGS Rehab Opportunities | Complète | 49 |
Services de santé de l’Alberta | Complète | 100 000 |
Alberta New Home Warranty Program | Complète | 50 |
Bernardi Law | Complète | 11 |
Bell Canada | Partielle | 36 000 |
Belmont Health & Wealth | Complète | 30 |
Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail | Complète | 84 |
Association canadienne pour la santé mentale, filiale de Toronto | Complète | 300 |
Service canadien du renseignement de sécurité | Complète | 3 400 |
Université Carleton | Complète | 2 000 |
Comté de Frontenac | Complète | 400 |
Institut universitaire en santé mentale Douglas | Complète | 1 158 |
Enbridge Gas Distribution | Complète | 2 300 |
Équipe de soins de santé familiale Garden City | Complète | 53 |
La Great-West compagnie d’assurance-vie | Complète | 11 000 |
Habitat pour l’humanité Nouvelle-Écosse | Complète | 9 |
Bureau de santé du district d’Haliburton, Kawartha et Pine Ridge | Complète | 2 300 |
Health Association of Nova Scotia | Complète | 100 |
Immigrant Services Association of Nova Scotia | Complète | 112 |
Hôpital Lakeridge Health | Complète | 5 288 |
Santé, Vie saine et Aînés Manitoba | Complète | 2 100 |
Manuvie | Partielle | 750 |
Hôpital Mont-Sinaï | Complète | 4 500 |
Autorité sanitaire de la Nouvelle-Écosse, site pilote de la régie régionale de la santé Cape Breton | Complète | 60 |
Autorité sanitaire de la Nouvelle-Écosse, site pilote de la régie régionale de la santé Capital | Complète | 11 000 |
Syndicat des employés du gouvernement de la Nouvelle-Écosse | Complète | 60 |
Centre des sciences de la santé mentale Ontario Shores | Complète | 1 200 |
Bibliothèque publique de Pickering | Partielle | 64 |
Régie des services de santé provinciaux | Partielle | 4 000 |
Province de la Nouvelle-Écosse | Complète | 11 000 |
GRC, Division C | Partielle | 1 300 |
Chambre immobilière de la région métropolitaine de Vancouver | Complète | 75 |
Municipalité régionale de York | Complète | 3 000 |
Région de Peel | Complète | 5 500 |
Clinique de santé mentale de Regina | Complète | 60 |
Rogers Communication | Complète | 29 300 |
Services de santé Royal Ottawa | Complète | 1 500 |
Hôpital de Scarborough | Complète | 3 100 |
Hôpital Toronto East General | Complète | 2 500 |
Unifor | Complète | 500 |
Via Rail | Partielle | 400 |
1. Groupe CSA Group, CAN/CSA-Z1003-F13/BNQ 9700-803/F2013 Santé et sécurité psychologiques en milieu de travail – Prévention, promotion et lignes directrices pour une mise en œuvre par étapes (csa.ca/z1003).
2. Commission de la santé mentale du Canada, Changer les mentalités – Rapport provisoire, p.5. https://commissionsantementale.ca/resource/rapport-provisoire-de-linitiative-changer-les-mentalites/
3. Association médicale canadienne. 8e rapport annuel national sur les soins de santé, 2008.
4. Commission de la santé mentale du Canada. Changer les orientations, changer des vies : Stratégie en matière de santé mentale pour le Canada, 2012. http://strategie.commissionsantementale.ca/pdf/strategie-text-fr.pdf.
5. Commission de la santé mentale du Canada. La nécessité d’investir dans la santé mentale au Canada, 2013. http://www.mentalhealthcommission.ca/English/system/files/private/document/Investing_in_Mental_Health_FINAL_Version_ENG.pdf.
6. Afin de préserver la confidentialité des organisations participantes et de leurs employés, aucune information personnelle ou identificatoire n’a été recueillie dans le cadre de ce projet, outre les coordonnées des principales personnes-ressources désignées. Tous les renseignements recueillis sont conservés sur un serveur canadien sécurisé. Seules des données d’ensemble ont été rapportées, sauf dans les cas où le consentement explicite d’une organisation participante le permettait. Tous les participants sont libres de se retirer de l’étude à tout moment.