Si vous êtes en état de détresse, veuillez appeler ou texter le 988 n’importe quand. En cas d’urgence, appelez le 9-1-1 ou rendez-vous à votre service d’urgence local.

Le VecteurConversations sur la santé mentale

Exploration des services de soutien spécialisés pour les travailleurs de première ligne

En ce mois de mars, nous célébrons le Mois national du travail social et soulignons la contribution des travailleurs sociaux. Chacune de leurs journées est unique, qu’il s’agisse d’orienter une personne ayant des antécédents de consommation de substances vers un logement supervisé, d’aider une survivante de violence sexospécifique à trouver des solutions accessibles pour la garde de ses enfants ou d’élaborer des politiques de santé mentale pour les étudiants de niveau postsecondaire. Mais chaque journée exige d’eux un altruisme que peu de professions nécessitent.

Évidemment, l’altruisme comporte son propre lot d’écueils. Les travailleurs sociaux sont confrontés à des situations de pauvreté infantile, d’agression sexuelle, sont témoins des inégalités structurelles de notre monde. De telles expériences les exposent à des traumatismes indirects continus et entraînent souvent de l’usure de compassion. Partout, comme le fait remarquer Polly Leonard, gestionnaire de programme à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) et travailleuse sociale autorisée, « un certain stoïcisme peut apparaître chez les travailleurs sociaux, qui ont l’impression que leur détresse est dérisoire en comparaison avec celle de leurs clients. »

Par exemple, vers qui les travailleurs sociaux peuvent-ils se tourner pour obtenir du soutien lorsque leurs amis et collègues jouent aussi le rôle des thérapeutes qu’ils sont encouragés à consulter ? « Si vous décidez de demander une aide extérieure, vous devez chercher plus loin que votre cercle immédiat pour éviter de vous adresser à un ami ou un collègue œuvrant aussi comme thérapeute personnel », affirme Mme Leonard.

Louise Bradley, présidente et directrice générale de la CSMC, abonde dans le même sens. « Les travailleurs sociaux sont les héros cachés des professions de soins de santé. Pendant que les pompiers et les policiers font la une pour leurs démonstrations de courage, les travailleurs sociaux doivent puiser profondément en eux-mêmes pour trouver de la compassion tous les jours. Non seulement ils se portent à la défense de personnes sous-desservies et vulnérables, mais ils sont aussi régulièrement exposés à des traumatismes indirects pouvant causer des blessures de stress opérationnel qu’on associe souvent à d’autres premiers intervenants. »

Mme Leonard résume parfaitement la situation : « Après avoir discuté entre nous des cas dont nous nous occupons, on dirait que tous les autres sujets sont futiles. »

C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux encourage les travailleurs sociaux autorisés à bien comprendre les répercussions de leur travail sur leur bien-être.

Peu de gens seront surpris d’entendre que les travailleurs de la santé et d’autres premiers intervenants font face à des difficultés semblables à celles des travailleurs sociaux.

Le stress chronique et l’épuisement sont communs dans le domaine de la santé ; en effet, de nombreux travailleurs déclarent souffrir de troubles liés au stress, comme la dépression, l’anxiété et les troubles liés à la consommation de substances. Les outils Prendre soin des travailleurs de la santé de la CSMC peuvent aider les organisations de santé à cerner les secteurs préoccupants et à améliorer la santé et la sécurité psychologiques de leurs employés.

Les ambulanciers paramédicaux, les pompiers et les policiers, qui souffrent de TSPT à un taux deux fois plus élevé que la population générale, sont également plus à risque de souffrir de dépression, de consommer des substances et d’avoir des pensées suicidaires.

Pour les paramédicaux, qui affichent les taux de maladie mentale les plus élevés au pays, le Groupe CSA a élaboré la Norme pour les paramédicaux, dont les normes spécifiques au milieu de travail peuvent aider à faire la lumière sur la stigmatisation, à déterminer les risques d’ordre psychologique et à promouvoir le bien-être mental.

Pour les travailleurs actifs dans d’autres services d’intervention en cas d’urgence, la formation L’esprit au travail Premiers intervenants (EATPI) est conçue pour promouvoir le bien-être mental, renforcer la résilience et réduire la stigmatisation entourant la maladie mentale. Basé sur le modèle du continuum en santé mentale, le cours EATPI enseigne aux premiers intervenants à reconnaître les blessures psychologiques chez leurs pairs et chez eux-mêmes. Un complément destiné aux familles est également offert pour faciliter l’amorce d’un dialogue constructif et éclairé au sein des familles.

Heureusement, grâce à des outils soigneusement élaborés, ces travailleurs de première ligne ont accès à des ressources en santé mentale aussi uniques que les situations auxquelles ils sont confrontés, qu’ils soient à la une du journal ou dans les faits divers.

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Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article appartiennent uniquement à l’auteur(e) et ne représentent pas nécessairement les politiques officielles de la Commission de la santé mentale du Canada.

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