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Pourquoi j’apprends à faire du patin à roulettes

Temps de lecture estimé: 3 minutes

Je me suis récemment mise aux patins à roulettes.

Mes jambes sont endolories après ma séance d’entraînement dans le sous-sol de mon cousin. Mon cousin est un joueur de hockey chevronné. Il a accepté de m’aider, même s’il ne s’en souciait pas du tout, jouant distraitement avec une balle de tennis pendant que je vacillais.

J’ai 26 ans, et j’ai passé les quelques dernières années en phase de transition. J’ai fait deux déménagements importants pendant la pandémie et j’ai dû tout recommencer depuis le début dans des endroits qui m’étaient étrangers et où je ne connaissais personne.

J’ai besoin d’apprendre, de me sentir motivée. J’ai besoin de m’amuser dans une ville où j’ai passé les huit derniers mois dans mon appartement, à aller à l’école, au travail, en thérapie et à parler à des amis sans même quitter le salon.

Maîtriser les patins à roulettes ne peut pas remplacer mes amis ou aplanir les difficultés liées au fait de grandir, mais ce sentiment d’euphorie que j’éprouve lorsque je commence à glisser et à contrôler la situation me stimule, me fait sourire, et me fait même parfois pousser des cris de triomphe.

Cela ne résoudra pas mes questions existentielles, mais c’est suffisant pour le moment.

Mes parents, eux, se trouvent dans une phase de leur vie presque à l’autre extrémité. Tandis que j’essaie de trouver mon rythme, ils luttent pour pouvoir ralentir.

J’ai dit à ma mère qu’il y avait beaucoup de choses à en attendre, et que je ne voudrai pas qu’un jour elle regrette d’avoir été triste pendant ces années. Chaque phase de la vie a quelque chose de différent à nous offrir, mais affronter cette phase de transition est insupportable pour moi. Je me sens seule et suis découragée. C’est la chose la plus difficile que j’aie jamais eu à affronter.

Mes parents s’accrochent à leur passé. Ils travaillent encore tous les deux, bien qu’ils soient financièrement à l’aise. Mon père a presque 70 ans. Ils se sentent frustrés d’être plus fatigués, de ne pas pouvoir réaliser des tâches physiques aussi facilement qu’auparavant et d’avoir besoin de plus d’aide. Ma mère m’a expliqué que c’était effrayant de réaliser que son corps se retournait contre elle et de craindre de perdre sa capacité de fonctionner.

J’ai acquiescé, en frissonnant à cette idée. Mais, je l’ai quand même encouragée à explorer ce que cette phase de la vie pouvait leur offrir de nouveau à elle et à mon père : une sécurité financière totale, aucune responsabilité vis-à-vis des enfants, pas de parents pour lesquels s’inquiéter. Ils peuvent désormais profiter de ce pour quoi ils ont travaillé, ils peuvent enfin s’asseoir. Leur temps leur appartient désormais. Il ne dépend plus de leur travail ou de leurs enfants. Ils peuvent essayer de nouvelles choses, redécouvrir des passe-temps oubliés, lire des livres d’une traite et rester debout jusqu’à 2 h du matin à regarder Netflix parce qu’ils ne doivent pas travailler le lendemain.

Il est difficile d’accepter le changement. J’essaie de m’adapter à la responsabilité écrasante de l’indépendance et mes parents essaient de prolonger leur productivité au lieu de profiter de ses fruits.

Tandis que je dois faire face à mes peurs, mes parents doivent s’abandonner à la détente. La joie nous attend tous au bout du chemin, mais c’est seul le chemin pour l’atteindre qui est différent.

Aishah Khan est une nouvelle étudiante en rédaction et communications qui affirme de plus en plus son intérêt pour les domaines du féminisme, de la sensibilisation à la santé mentale et de la rédaction. Elle est une lectrice passionnée et une grande consommatrice de médias. L’un de ses livres préférés est A Tree Grows in Brooklyn. Aishah passe son temps libre à dessiner ou à peindre pendant l’hiver, et à faire du camping, du canoë et de la natation l’été.

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