Si vous êtes en état de détresse, veuillez appeler ou texter le 988 n’importe quand. En cas d’urgence, appelez le 9-1-1 ou rendez-vous à votre service d’urgence local.
Les personnes transgenres se heurtent à des facteurs de stress uniques et sont plus nombreuses que les personnes cisgenres à être victimes de discrimination et de harcèlement. Une détérioration de leur santé mentale peut en découler et elles sont plus susceptibles d’envisager le suicide (Kingsbury et coll., 2022).
Les personnes trangenres sont 2x plus susceptibles de songer au suicide et de faire une tentative de suicide que les personnes lesbiennes, gaies ou bisexuelles (McNeil et coll., 2017)
Le nombre de personnes transgenres souffrant de détresse psychologique est
nettement supérieur à celui de la population générale. Leur identité de genre n’est pas en cause, mais plutôt les facteurs de stress uniques auxquels elles sont confrontées, notamment le stress lié à l’appartenance à un groupe minoritaire et à la stigmatisation. L’ensemble de ces expériences et de ces facteurs de stress peuvent accroître le risque de suicide (Valentine et Shipherd, 2018).
La stigmatisation à l’égard des personnes transgenres peut prendre diverses formes. Cette source de stress peut comprendre des facteurs externes comme la discrimination, les préjugés et la violence, ainsi que des facteurs internes comme la dissimulation d’identité intériorisée (Lick et coll., 2013).
Les personnes qui appartiennent à des groupes stigmatisés et minoritaires peuvent dissimuler leur véritable identité, même à elles-mêmes. Il s’agit d’une forme de stigmatisation intériorisée à l’égard de soi-même qui s’explique par une exposition à la stigmatisation du monde extérieur (Puckett et Levitt, 2015).
Lorsque la famille et les amis n’acceptent pas l’identité de genre d’une personne, la situation peut être extrêmement bouleversante pour la personne concernée et engendrer de l’isolement, des symptômes de dépression et du désespoir (Dickey et coll., 2016).
La stigmatisation structurelle se manifeste par des lois et des politiques qui créent des inégalités ou qui ne protègent pas les personnes transgenres contre la discrimination.
Il peut s’agir notamment de politiques qui compliquent l’accès à des soins d’afrmation de genre. Les personnes transgenres peuvent également être victimes de discrimination en milieu de travail, dans le milieu universitaire ou au sein des services sociaux et de santé (Hatzenbueheler et coll., 2024).
Ce type de stigmatisation des personnes transgenres est liée au manque de connaissances et de compréhension du grand public concernant l’identité de genre, la fluidité de genre et les personnes transgenres (ce qui peut entraîner de l’isolement et de la discrimination).
Il est question d’intersectionnalité lorsqu’une personne appartient à plus d’un groupe social ou s’y identifie. Les personnes qui vivent l’intersectionnalité ressentent les effets de l’identification à leurs différents groupes (Turan et coll., 2019). Par exemple, la discrimination que peut subir une personne transgenre blanche peut être moindre que celle dont peut être victime une personne transgenre noire, qui peut subir une discrimination fondée sur la race en plus d’une discrimination de genre. Tout effort de prévention du suicide visant à soutenir les personnes en situation d’intersectionnalité doit tenir
compte du caractère complexe de cette question.
La transphobie désigne le rejet de l’identité transgenre et le refus de reconnaître qu’elle est réelle et valide (TransActual, 2024). Elle peut se manifester sous la forme de harcèlement physique ou verbal, ou d’une agression physique ou sexuelle. La transphobie peut être perpétrée à l’échelle individuelle, institutionnelle ou sociale (voir « Stigmatisation structurelle » ci-dessus).
Une personne qui a choisi de faire la transition médicale vers le genre auquel elle s’identife peut éprouver du stress en lien avec cette transition. Bon nombre de facteurs de stress y sont associés, notamment la perturbation de l’existence, des réactions négatives potentielles de la part des amis, de la famille et des employeurs, ainsi que des risques liés à la transition médicale et à la parfois longue période nécessaire pour la réaliser (Dickey et coll., 2016).
Les personnes transgenres sont souvent victimes de discrimination dans les établissements de soins de santé, alors que l’accès aux soins de santé est vital pour elles, surtout celles qui ont besoin de soins spécialisés dans le cadre d’une transition
médicale (Taylor et coll., 2020).
Les jeunes 2ELGBTQIA+ sont largement surreprésentés dans la population des jeunes itinérants en Amérique du Nord (McCann et Brown, 2021). Le système des refuges doit favoriser des espaces sûrs pour tous les jeunes, et le personnel doit être initié aux questions relatives à la culture, à la terminologie, aux besoins, à l’homophobie et à la transphobie des jeunes 2ELGBTQIA+ (Abramovich et coll., 2022).
2 sur 3
Les deux tiers des personnes transgenres de 14 à 18 ans ont
sérieusement songé au suicide au
cours des années précédentes
(Veale et coll., 2017).
Selon les estimations, la prévalence des tentatives de suicide au cours de la vie oscille entre 32 et 41 % chez les personnes transgenres (Mak et coll., 2020)
Tout changement important dans le comportement ou l’humeur d’une personne pourrait indiquer qu’elle pense au suicide. Soyez attentif aux signes suivants :
*Ces signes indiquent un risque de suicide immédiat. Restez avec la personne qui présente ces signes et mettez-la en contact avec des services d’aide. Au Canada, vous pouvez composer le 9-8-8, la ligne d’aide en cas de crise de suicide, ou y envoyer un texto.
Une enquête américaine réalisée en 2022 a révélé que 94 % des personnes transgenres sont satisfaites de leur vie après leur transition (James et coll., 2024)