Mise à jour : septembre 2024
Quand on a besoin de soins de santé mentale, on ne sait pas toujours où chercher. En plus, les options qui s’offrent à chaque personne varient en fonction de la région où elle vit, de son revenu, de son accès à des avantages sociaux et de la langue qu’elle est le plus à l’aise de parler. Ce guide répond aux questions essentielles pour vous aider à trouver votre chemin parmi les options publiques et privées disponibles au Canada.
1. Est-ce que j’ai besoin d’aide?
Notre santé mentale évolue au fil du temps, c’est pourquoi il est important de savoir reconnaître le moment de demander de l’aide. Observez-vous. Si les énoncés suivants correspondent à votre état, il se pourrait que vous en ayez besoin.
- Je trouve difficile de fonctionner au travail et dans mes relations.
- Mes humeurs, mes pensées, mon appétit, mes habitudes de sommeil ou mon niveau d’énergie ont changé.
- J’ai perdu l’intérêt pour des activités qui me procuraient autrefois du plaisir.
- J’ai du mal à gérer mes pensées, mes sentiments ou mes comportements.
2. Est-ce une urgence?
Cette fiche d’information ne constitue pas un avis médical. Si vous ou une personne de votre entourage êtes en crise, appelez le 911 ou rendez-vous au service d’urgence ou au centre de crise le plus près.
Si vous ou une personne de votre entourage avez des pensées suicidaires, appelez ou textez au 9-8-8. Ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Si vous avez besoin d’une aide immédiate, plusieurs lignes d’écoute téléphonique sont disponibles au Canada.
3. Par où commencer?
Vous n’avez pas à le faire seul(e). Certains trouvent bénéfique de se confier à une personne de confiance, que ce soit un membre de leur famille, un ami proche ou un conseiller spirituel. Les fournisseurs de services de santé mentale prodiguent des soins plus spécialisés en fonction de la gravité de la situation, et pourraient offrir un point de vue plus objectif et un plus grand anonymat qu’une personne qui vous connaît. La référence d’un médecin est exigée pour certains services, alors que d’autres sont accessibles de façon autonome ou en ligne. Certains sont publics (financés par un gouvernement), d’autres sont couverts par un régime privé d’avantages sociaux (offert par l’employeur) ou peuvent être achetés directement.
Services publics
Types de services de santé mentale publics :
- Soins primaires. Les médecins de famille et les infirmières praticiennes sont souvent le premier point de contact. Ils peuvent évaluer l’état de santé mentale des patients, leur prescrire des médicaments et les orienter vers un psychiatre ou d’autres spécialistes.
- Cliniques sans rendez-vous. Bien des gens au Canada n’ont pas de médecin de famille. Les médecins dans les cliniques sans rendez-vous peuvent aussi faire l’aiguillage des patients.
- Services communautaires. Les agences communautaires de santé mentale offrent des services gratuits, qui peuvent toutefois comporter des listes d’attente. Certaines agences de santé communautaire et de services sociaux fournissent des soins de santé mentale et de l’information sur la façon d’avoir accès à un fournisseur de services de santé mentale.
- Services des gouvernements provinciaux et territoriaux. Certaines provinces et certains territoires disposent de leurs propres programmes de santé mentale et de santé liée à l’usage de substances. Visitez les sites web des provinces et territoires, énumérés ici, pour consulter la liste.
- Programmes de navigation en santé mentale. Certaines municipalités offrent des programmes aidant les citoyens à naviguer dans le système de santé mentale de la province ou du territoire et à accéder aux services. Vous trouverez de plus amples renseignements à ce sujet sur le site web de votre service local de santé publique.
- Services destinés à des populations particulières. Certains groupes, comme les vétérans, les membres des Premières Nations et les Inuits, les réfugiés et les étudiants, pourraient avoir accès à des services additionnels. Par exemple, plusieurs universités sont dotées de programmes donnant droit à un nombre déterminé de séances de counseling aux étudiants admissibles.
- Centres de services intégrés pour les jeunes. Ces « guichets uniques » soutiennent la santé mentale des jeunes en offrant un éventail de services, comme des soins de santé mentale, des services de traitement des dépendances, des soins primaires et du soutien par les pairs. Un schéma des services est disponible ici.
Quelles ressources publiques sont disponibles en tout temps?
- Formations autodirigées et applications. Les applications et les cours virtuels fondés sur des données probantes, comme ceux offerts par l’entremise du programme Retrouver son entrain de l’ACSM, peuvent vous enseigner des notions importantes pour améliorer votre santé mentale. Pour certains, les formations autodirigées et les applications suffisent. Elles peuvent aussi compléter d’autres services ou être salutaires en attendant de recevoir d’autres soins. Assurez-vous toutefois d’exercer un regard critique lorsque vous choisissez une solution autodirigée.
- Le 211. Cette source d’information vous aide à trouver des soins de santé et des services sociaux offerts dans les communautés du Canada. Ce service gratuit et confidentiel est accessible 24 h sur 24, 7 jours sur 7 dans plus de 150 langues, en ligne, par téléphone, par clavardage et par texto. Cette ressource comprend des services sociaux et des soins de santé non cliniques gouvernementaux et communautaires.
Services privés
Types de régimes de prestations et de services de santé mentale privés :
- Assurances-maladie complémentaires. L’assurance-maladie complémentaire est accessible aux résidents du Canada par l’entremise de leur employeur ou par un achat direct. Cette couverture vous permet de choisir votre propre fournisseur de services de santé mentale et de soumettre vos reçus aux fins de remboursement par votre fournisseur de prestations. Avant de sélectionner un fournisseur de soins, vérifiez attentivement les limites de votre couverture. Par exemple, certaines assurances-maladie complémentaires couvrent les services d’un psychologue agréé, mais pas d’un psychothérapeute, et le montant de la couverture varie d’une à l’autre.
- Programmes d’aide aux employés. De nombreux employeurs canadiens offrent un PAE, c’est-à-dire un programme d’aide destiné aux employés et à leurs personnes à charge. Ces programmes comprennent un nombre déterminé de séances de counseling gratuites et confidentielles avec un professionnel de la santé mentale. Certains fournissent également un soutien 24 h sur 24, 7 jours sur 7 en cas de crise, des évaluations psychologiques et un service d’aiguillage.
- Programmes complémentaires. Certains employeurs offrent des programmes additionnels qui s’ajoutent à leur PAE ou leur assurance-maladie complémentaire. Ils peuvent donner accès à des programmes de cybersanté mentale privés ou à d’autres services axés sur le bien-être par l’entremise de formations ou d’activités. Si vous ne connaissez pas les programmes offerts par votre employeur, contactez un représentant des employés.
Comment puis-je maximiser une couverture limitée?
- Même le plus généreux des forfaits d’avantages sociaux comporte des restrictions. Les PAE sont généralement limités à un certain nombre de séances, et les assurances-maladie complémentaires sont souvent limitées par un montant fixe. Dans les deux cas, il est important d’en parler à votre fournisseur de soins de santé mentale à l’avance. Discutez de vos limites et préparez un plan pour atteindre des objectifs précis à l’intérieur de ces paramètres.
Qu’arrive-t-il si je ne vais pas mieux une fois la couverture épuisée?
- Si la fin de votre couverture approche et que votre progression vous inquiète, demandez des suggestions à votre fournisseur. En plus d’outils et de ressources pratiques, il pourrait vous orienter vers des programmes additionnels. Certains fournisseurs individuels et organisations offrent une échelle mobile aux clients dont la couverture est épuisée; le coût des services est alors subventionné en fonction de la situation du client.
- Si votre couverture est épuisée et que vous êtes incapable de payer vous-même (le coût moyen d’une séance avec un professionnel de la santé mentale peut osciller entre 125 et 225 $), consultez la liste d’options publiques ci-dessus. Si vous avez été inscrit sur une liste d’attente pour un service de santé mentale public, par exemple, vous pourriez avoir grimpé vers le haut de la liste durant la période d’utilisation de votre couverture privée. Heureusement, la plupart des régimes de prestations d’employeurs sont offerts sur une base annuelle, ce qui signifie que les avantages redeviennent accessibles au début de chaque année financière ou civile.
4. Les différents fournisseurs de soins de santé mentale
- Fournisseur de soins primaires : Médecin de famille ou infirmière praticienne agréée qui assure des soins de santé mentale de routine, le dépistage, l’évaluation, la prescription et la surveillance des médicaments et l’aiguillage, en plus d’offrir de brèves séances de counseling.
- Psychiatre : Médecin agréé capable de repérer les problèmes de santé mentale les plus graves et complexes, de poser des diagnostics, d’administrer des traitements et de prescrire des médicaments. Les psychiatres offrent également de l’aide à la consultation à d’autres fournisseurs de services de santé mentale.
- Psychologue : Professionnel de la santé mentale agréé, titulaire d’une maîtrise ou d’un doctorat en psychologie et formé aux tests psychologiques, notamment les évaluations et les diagnostics. Le psychologue aide les gens à surmonter et à gérer leurs problèmes au moyen d’un éventail de traitements et de psychothérapies, dont la thérapie par la parole.
- Travailleur social : Professionnel certifié par un organisme de réglementation qui soutient le bien-être social, mental et physique de ses clients. Il aide souvent ceux-ci à s’orienter dans les services gouvernementaux, les prestations et les ressources communautaires afin qu’ils puissent surmonter les obstacles sociaux et psychologiques auxquels ils font face, en plus d’offrir des services de counseling et de thérapie.
- Psychothérapeute ou thérapeute en counseling : Professionnel formé pour aborder le bien-être, les relations, la croissance personnelle, la maladie mentale et la détresse psychologique à travers un processus relationnel. La thérapie par le counseling est actuellement réglementée en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. En Alberta, elle est en attente de proclamation par l’ordre provincial (août 2024). La psychothérapie est réglementée en Ontario et au Québec. En juillet 2024, le gouvernement de la Colombie-Britannique a désigné la psychothérapie comme une profession de la santé en vertu de la Health Professions Act.
- Ergothérapeute : Professionnel aidant les personnes aux prises avec la maladie mentale à reprendre des routines et des fonctions qui leur permettent de s’adonner à des activités enrichissantes. Cette profession est réglementée dans la plupart des provinces, à l’exception des territoires du Nunavut, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest. Certains ergothérapeutes offrent aussi des thérapies individuelles et de groupe.
- Pair aidant : Personne formée pour fournir du soutien émotionnel et pratique à quelqu’un qui a vécu une expérience commune, par exemple une maladie ou un problème lié à la mentale. Certains pairs aidants sont certifiés.
- Infirmière psychiatrique autorisée : Professionnelle mettant l’accent sur la santé psychosociale, mentale et émotionnelle qui travaille de façon autonome ou en collaboration avec d’autres membres de l’équipe de soins. Cette profession est actuellement réglementée au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta, en Colombie-Britannique et au Yukon.