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Le VecteurConversations sur la santé mentale

La formation des premiers répondants L’esprit au travail offre aux policiers un nouveau type de protection. 

Beth Milliard

La sergente-chef Beth Milliard n’est pas étrangère à l’impact de la maladie mentale sur le travail des policiers. Issue d’une famille de policiers, elle a commencé sa carrière en s’engageant à faire de la santé mentale une priorité, pour elle-même et ses collègues.

C’est cette volonté de créer un environnement plus favorable qui l’a amenée à suivre la formation L’esprit au travail pour les premiers intervenants. Alors qu’au départ elle cherchait simplement à explorer des options pour son propre service, la police régionale de York, elle est finalement devenue formatrice principale dans le cadre du programme.

« Les policiers sont très sceptiques et très honnêtes, et pourtant, lorsque nous avons mis ce cours à l’essai dans le service, presque tous les commentaires étaient extrêmement positifs, a-t-elle déclaré, ajoutant en riant que les quelques commentaires négatifs concernaient des éléments comme la difficulté de trouver un stationnement. Après avoir reçu les premiers commentaires, il est devenu évident que nous devions rendre le cours obligatoire pour tous les membres du service. »

Le cours interactif, qui a récemment été adapté au format virtuel (jusqu’à ce qu’il soit sécuritaire de revenir à l’apprentissage en personne), vise à sensibiliser à la santé mentale, à réduire la stigmatisation, et à favoriser la résilience. À l’aide d’une approche fondée sur des données probantes, les participants apprennent à s’auto-évaluer et à parler de leur santé mentale, en plus d’utiliser des stratégies pour les aider à composer avec les difficultés et des ressources à solliciter lorsqu’ils ont besoin de soutien.

Reconnaître l’importance de la santé mentale
Bien qu’il ait fallu plus de deux ans pour former tous les membres de la police régionale de York, Beth Milliard n’est pas la seule à considérer que cet investissement en valait la peine. « Les gens qui étaient là bien avant le lancement du programme ont commencé à se demander où était ce programme il y a 10 ans. »

Le programme a connu un tel succès que la police régionale de York l’a rendu obligatoire. De plus, il a été intégré au programme du Collège de police de l’Ontario, l’organisme de formation responsable de tous les nouveaux agents de la province.

Pour Beth Milliard, cette priorité accordée à la santé mentale chez les policiers est encourageante. « Lorsque j’ai fait mes études au Collège de police, nous avions peut-être une heure de formation en santé mentale axée sur la gestion des personnes en crise. Cette situation a non seulement exacerbé la fausse idée voulant que la maladie mentale soit un problème tout blanc ou tout noir, c’est-à-dire soit vous êtes en crise soit vous allez bien, mais nous n’avons jamais appris à reconnaître nos propres signes d’avertissement, encore moins à savoir quoi faire à cet égard. »

Parler un langage commun
Pour Beth Milliard, le Modèle du continuum en santé mentale est l’un des éléments les plus importants du cours, lequel apprend aux utilisateurs à évaluer leur santé mentale à tout moment à l’aide d’une échelle de couleur : vert (en santé), jaune (en réaction), orange (blessé) et rouge (malade).

« Le continuum permet à tout le monde de parler de santé mentale en utilisant le même langage, dit‑elle, ajoutant que la police régionale de York a franchi un pas de plus en enseignant le modèle à ses psychologues, travailleurs sociaux et autres membres du personnel, favorisant la communication dans l’ensemble de l’organisation. Maintenant, lorsqu’une personne cherche une aide professionnelle dans son milieu de travail, elle n’a qu’à dire qu’elle croit être dans la zone orange pour que tous comprennent immédiatement ce que cela signifie. »

Une culture qui évolue
Lorsque Beth Milliard réfléchit au changement de culture entourant la santé mentale dont elle a été témoin tout au long de sa carrière, elle ne peut pas s’empêcher de penser à son père, un policier à la retraite ayant plus de 30 ans d’expérience. « Mon père a passé les 15 dernières années de sa carrière à s’occuper d’accidents de voiture mortels, explique-t-elle. Et pendant ces 15 années, personne ne lui a jamais demandé comment il allait ou s’il avait besoin d’un peu de repos. Pas une seule fois. »

Heureusement, dit-elle, la culture du silence et de la stigmatisation a fait du chemin, et grâce à des cours comme L’esprit au travail pour les premiers intervenants, elle s’améliore sans cesse.

« J’aime utiliser l’analogie du gilet pare-balles, dit-elle. Avant 1980, les gilets pare-balles n’étaient pas obligatoires sur le terrain. Aujourd’hui, tous les policiers diraient qu’il est impensable de sortir sans cette protection. Je pense qu’il en va de même pour ce cours. Maintenant que nous l’avons, il est presque impossible d’imaginer faire le travail sans elle. C’est une couche de protection supplémentaire. »

Pour en savoir plus sur les avantages de la formation L’esprit au travail pour les premiers intervenants pour votre organisation, écrivez-nous à l’adresse solutions@changerlesmentalites.org

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Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article appartiennent uniquement à l’auteur(e) et ne représentent pas nécessairement les politiques officielles de la Commission de la santé mentale du Canada.

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