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Une nouvelle recherche communautaire explore les effets de la consommation de cannabis pendant la grossesse et la parentalité
À la fin de l’année dernière, la Commission de la santé mentale (CSMC) a annoncé le financement de 14 projets de recherche communautaire visant à étudier les effets de la consommation de cannabis sur les populations prioritaires. Toutes ces initiatives s’intéressent à des groupes importants et souvent négligés par les chercheurs, notamment les jeunes, les immigrants, les réfugiés et les populations ethnoculturelles, racialisées et autochtones. Parmi ces groupes, on retrouve les personnes enceintes et les parents, qui sont au centre d’un projet de recherche unique basé en Ontario.
Une perspective nouvelle
« Jusqu’à maintenant, la recherche sur la consommation de cannabis a toujours été de nature clinique, insistant sur le fait que le cannabis représente un “risque” et associant la consommation de cannabis à l’abus de substances », dit la chercheuse principale Allyson Ion. « Notre équipe utilise une approche différente en se concentrant sur le savoir expérientiel des personnes enceintes et des parents. À titre de personnes consommant du cannabis, elles sont au cœur de cet enjeu. »
En plus des personnes ayant un vécu expérientiel, la recherche s’intéresse également à des fournisseurs de soins prénataux et à des intervenants des services de protection de la jeunesse. De même, elle s’intéresse à d’autres leaders de soins de santé et de services sociaux qui peuvent partager des observations de première main quant au type d’outils qui pourraient être nécessaires pour renforcer les pratiques et les politiques de soins directs.
Pour Krista Benes, directrice de l’équipe de santé mentale et dépendances de la CSMC, cette approche inclusive est au cœur de ce qui distingue la recherche communautaire. « Le point de vue des personnes qui ont une expérience de première main est précieux », dit-elle. « Si nous voulons réellement comprendre la relation entre la consommation de cannabis et la grossesse et la parentalité, qui peut mieux nous éclairer que les personnes qui vivent ces réalités jour après jour? »
Bien que les membres de l’équipe de recherche soient conscients du fait que le cannabis n’est peut-être pas toujours « sans danger », ils affirment que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les liens entre la consommation de cannabis et les résultats périnataux et parentaux — tout comme l’affirment les parents eux-mêmes.
« Il y a un manque considérable de recherches portant sur les intentions et les effets désirés de la consommation de cannabis au cours de la période périnatale et au fil de la parentalité », dit Kelly Pridding, une autre membre de l’équipe. « Nous croyons que des approches communautaires plus holistiques et plus participatives contribueront grandement à déboulonner les mythes et les idées fausses et à élargir la portée de cette importante conversation. »
Un cadre de travail « de la connaissance à l’action »
La phase initiale de la recherche implique une série de séances fondées sur le dialogue qui explorent diverses expériences et points de vue des intervenants à propos des liens entre le cannabis, la grossesse, la parentalité et la santé mentale. À l’aide d’un cadre de travail « de la connaissance à l’action », les chercheurs utiliseront les commentaires recueillis au cours de ces conversations pour élaborer des outils pratiques et pour formuler des recommandations.
« Ce qui est le plus intéressant à propos de ce travail, c’est la possibilité de créer des pratiques concrètes et des applications stratégiques », dit Mme Ion. « Notre objectif est d’élaborer des outils concrets, des approches pratiques ou des politiques qui peuvent être utilisés dans le contexte des soins périnataux et des services de protection de la jeunesse, et qui permettront par le fait même d’accroître la qualité des soins et de réduire la stigmatisation entourant la consommation de cannabis. »
De l’avis de Mme Benes, ce projet constitue un important nouveau chapitre dans la recherche sur le cannabis. « Nous avons encore du pain sur la planche pour combler les lacunes dans la connaissance de la relation entre santé mentale et consommation de cannabis au sein des populations prioritaires », dit-elle. « Mais à chaque fois que nous incluons ces populations dans les travaux qui visent ultimement à les aider, cela contribue à combler un peu plus ce fossé ».
Remerciements particuliers aux membres de l’équipe de recherche : Allyson Ion, Saara Greene, Theresa Kozak, Gabrielle Griffith, Kelly Pridding, Claudette Cardinal et Gary Dumbrill (en collaboration avec le McMaster Health Forum). Les membres de l’équipe ont tenu à exprimer leur gratitude à la CSMC pour le financement qui leur a été octroyé et à reconnaître le soutien financier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances.
Amber St. Louis
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