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Le VecteurConversations sur la santé mentale

Le pompier Steve Jones parle des bienfaits du programme de formation L’esprit au travail, premiers intervenants

Lorsque le pompier Steve Jones a complété son cours afin de devenir formateur pour L’esprit au travail, premiers intervenants (EATPI), on lui a demandé de partager certaines notions apprises avec son équipe.

« La conversation qui devait durer 15 minutes a duré trois heures », a déclaré Steve, le chef de peloton par intérim au service d’incendie de Burlington. « Les gars ont parlé ouvertement de sérieux problèmes de santé mentale à leur sujet et dans leur famille, des problèmes dont j’ignorais totalement l’existence. J’ai compris à ce moment-là que nous connaissons tous quelqu’un dans le besoin. »

L’EATPI, qui a récemment été mis à jour et adapté à un format virtuel (jusqu’à ce que l’apprentissage en personne puisse reprendre son cours de façon sécuritaire), est conçu pour accroître la sensibilisation, réduire la stigmatisation, renforcer la résilience, et favoriser les conversations sur la santé mentale parmi les premiers répondants.

Les participants sont initiés à des outils comme le continuum de la santé mentale à code couleur pour accroître la conscience de soi, et on leur présente également des stratégies d’adaptation et des ressources pour mieux prendre soin d’eux-mêmes et des autres.

Steve remarque que même si le matériel est en apparence très simple, ses répercussions se font sentir bien au-delà de la salle de classe. « La trajectoire est un des concepts les plus importants. Une brève conversation sur la santé mentale, ou le courage de dire “j’ai besoin d’aide” peut modifier la trajectoire d’une personne de façon permanente. Voilà pourquoi ce cours est si important. »

Une série de deux poids deux mesures
La trajectoire change en partie parce que le cours insiste sur la réduction de la stigmatisation qui, comme l’indique Steve, se manifeste souvent de façon arbitraire en présence de la maladie mentale.

« Lorsqu’un employé retourne au travail après avoir subi une blessure au dos, on ne se questionne pas à savoir s’il est apte à remplir ses tâches. Nous faisons confiance au processus qui le déclare apte à retourner au travail et nous tournons la page. Mais lorsqu’un employé retourne après une blessure psychologique, cette confiance implicite fait défaut. »

Selon lui, l’autostigmatisation qui se manifeste lorsque quelqu’un admet avoir des problèmes ou demande de l’aide est encore plus généralisée; et c’est un point qu’il tient à préciser en tant qu’animateur.

« J’ai demandé aux membres de mon groupe de lever leur main s’ils croient que les membres de leur équipe s’adresseraient à eux pour parler de leurs problèmes, et la plupart des mains se sont levées. Alors, j’ai renversé la situation, et j’ai demandé lesquels d’entre eux s’adresseraient à un coéquipier pour partager leurs problèmes, et la réponse a été très différente. Les premiers répondants veulent aider les gens, mais demander de l’aide est une autre paire de manches. »

Sauver des vies commence à la station

Steve Jones wearing his fire fighter uniform

Steve Jones

Steve est devenu formateur pour l’EATPI en partie parce qu’il a réalisé que la stigmatisation nuisait aux membres de son propre département. Depuis lors, tous les membres du département d’incendie de Burlington ont suivi le cours, ce qui a entraîné un véritable changement de culture (et une utilisation accrue des programmes d’aide aux employés et à leur famille) qui a incité les autres départements à demander des conseils. 

L’enthousiasme de Steve pour l’EATPI s’explique en grande partie par son incidence positive sur les membres de son département, mais c’est surtout la transformation qu’il observe chez ses participants qui continue d’alimenter sa passion. « Il n’y a rien de plus gratifiant que lorsque quelqu’un vient me trouver à la fin du cours pour me dire : “J’en avais vraiment besoin’’ », a-t-il expliqué.

« Je crois vraiment avoir sauvé plus de vies dans mes cinq années en tant que formateur pour l’EATPI qu’en 20 ans de carrière comme pompier. »

Ce sentiment a été exprimé plus tôt lors du cours au département d’incendie de Burlington par un conférencier d’honneur surprise : un chef du service d’incendie à la retraite qui avait demandé à parler au groupe au début de la session.

« Il nous a rappelé qu’en tant que pompier, nous consacrons des heures à la formation qui assurera notre sécurité au travail. Il existe des exercices pour toutes sortes de situations, alors lorsque le plancher se dérobe sous vos pieds, vous n’avez qu’à envoyer un signal de détresse et vous serez sauvés… Mais lorsque vous êtes aux prises avec des problèmes de santé mentale, et que vous vous sentez en perte de contrôle, il n’y a pas de “signal de détresse’’. Nous sauvons des vies grâce à cette formation qui vise à protéger la santé mentale. »

Steve se souvient que tout le monde dans la pièce a été touché. Le chef à la retraite était un mentor hautement respecté, il a vu les conséquences de la négligence de la santé mentale durant sa carrière, notamment la perte d’un coéquipier par suicide.

« Après ce jour-là, il est revenu et a parlé à tous les groupes de formation avant le début du cours. Peu importe le nombre de fois que je l’ai entendu, ses mots ont touché une corde sensible et ma trajectoire a changé un peu plus. »

Pour en apprendre davantage sur les bénéfices d’EATPI virtuel pour votre organisation, contactez solutions@changerlesmentalites.org

Auteur:

Amber St. Louis

Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article appartiennent uniquement à l’auteur(e) et ne représentent pas nécessairement les politiques officielles de la Commission de la santé mentale du Canada.

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