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Quel est l’enjeu ?

Selon l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, en 2010-2011, il y a eu plus de 57 000 admissions dans les trois plus grands refuges pour sans-abris de la ville et près de 5700 admissions dans les refuges réservés aux femmes. Il s’agit d’une augmentation de 6 et de 34 p. 100 respectivement, comparativement à deux ans auparavant.

Le sondage le plus récent sur l’itinérance à Montréal, effectué en 1996-1997, a révélé que près de 13 000 personnes ont été itinérantes à un moment au cours de l’année précédente. De plus, 40 p. 100 d’entre elles avaient une maladie mentale importante et près de la moitié avait un problème de consommation de substances intoxicantes. Ce sondage ne tient pas compte des personnes ayant choisi de ne pas avoir recours à tout type de service ou qui auraient été hospitalisées ou incarcérées au moment du recensement. Il est difficile d’établir avec exactitude le nombre de personnes itinérantes à Montréal. Certains estiment ce nombre à 30 000.

Travail de la Commission

Le projet de Montréal a recruté 469 participants qui ont tous une maladie mentale. Bien que de nombreux participants aient été recrutés dans des refuges et des hôpitaux, environ 6 p. 100 étaient en situation d’itinérance chronique et ne recevaient aucun type de soutien.

Plusieurs équipes ont contribué à la mise en œuvre de l’approche accordant la priorité au logement à Montréal dont le CSSS Jeanne-Mance (suivi d’intensité variable, suivi intensif dans le milieu), Diogène (suivi d’intensité variable), l’Institut universitaire en santé mentale Douglas (services d’aide au logement et de soutien) et le Centre de recherche de l’Hôpital Douglas (recherche).

Aider à trouver un emploi
Un des objectifs du projet de Montréal était d’observer la capacité des personnes recevant un logement et un suivi d’intensité variable à réintégrer le marché du travail.

Parce que le modèle de placement et de soutien individuels s’est avéré efficace pour aider les personnes ayant des troubles mentaux à trouver et à maintenir un bon emploi, l’équipe de Montréal a voulu évaluer son applicabilité à la population itinérante. Conformément au modèle d’aide individuelle à l’employabilité, les participants désireux d’obtenir un emploi ont reçu une gamme de services personnalisés et de l’aide pour rédiger un curriculum vitae et savoir se présenter en entrevue. Le personnel a communiqué directement avec des employeurs pour trouver des occasions d’emploi adéquates pour les participants. Les employeurs ont aussi été sensibilisés aux besoins de leurs nouveaux employés.

Cinq participants ont réintégré le marché du travail grâce au projet. Faites connaissance avec eux sur cette capsule vidéo.

Accorder le pouvoir de choisir
Pour de nombreux groupes communautaires de Montréal, la réponse au problème d’itinérance est de fournir plus de logements sociaux ou collectifs. Toutefois, en raison de la disponibilité limitée des logements sociaux à Montréal, l’équipe du projet a été forcée d’adopter une approche différente. Plutôt que d’assigner au hasard un logement social à des participants (quand il était possible d’en trouver), ou un appartement subventionné ou du marché privé, l’équipe a donné à chaque participant la possibilité de choisir un type de logement. Moins de 5 p. 100 ont choisi d’habiter un logement social. Le personnel du programme a suivi tous les participants, peu importe le logement choisi. Ils ont tous eu accès à des services semblables, soit des soins de santé et de l’encadrement relatif aux habiletés de la vie quotidienne.

Ce que nous avons appris

Les conclusions du projet Chez Soi de Montréal indiquent que l’approche Logement d’abord est faisable, efficace et rentable. Les participants qui ont été logés ont passé moins de temps dans les refuges, les centres de détention et les hôpitaux, cela à un coût moindre par personne que celui des interventions habituelles.

Les services d’employabilité offerts aux personnes itinérantes ayant des besoins modérés en matière de santé mentale ont également été efficaces. Toutefois, le modèle d’aide individuelle à l’employabilité s’avère plus difficile à appliquer chez la population itinérante notamment en raison des problèmes de toxicomanie, des dossiers criminels et du manque de motivation qui fragilisent la conservation d’un emploi. Néanmoins, le travail de l’équipe dans ce domaine fournit des résultats importants par rapport à ce qui fonctionne bien et ce qui fonctionne moins pour cette population particulière. Cela favorisera la création de programmes d’employabilité plus efficaces à l’avenir.