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Depuis 2018, des communautés partout au Canada ont mis en œuvre le modèle Enraciner l’espoir dans le but de réduire les répercussions du suicide dans
leur environnement local.
À la lumière de son succès à l’échelle communautaire, le modèle Enraciner l’espoir a été adapté pour aider des provinces et des
territoires partout au pays à élaborer des stratégies de prévention du suicide et de promotion de la vie.
Enraciner l’espoir est un modèle communautaire de prévention du suicide et de promotion de la vie conçu au Canada qui met à profit les forces de la communauté et l’expertise locale afin de concevoir et de déployer des initiatives de prévention du suicide et de promotion de la vie par l’entremise d’une démarche multisectorielle collaborative. Le modèle a pour but de réduire les répercussions du suicide sur les communautés.
Le modèle Enraciner l’espoir a été conçu par la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), de concert avec des experts et des partenaires communautaires du Canada et d’ailleurs. Ses cinq piliers d’action et ses treize principes directeurs fournissent aux communautés un cadre qu’elles peuvent adapter à leurs besoins précis.
Ces sept dernières années, Enraciner l’espoir a grandi, passant des huit communautés pionnières initiales à plus de 20 collectivités, régions et provinces aux quatre coins du Canada
En 2024, Enraciner l’espoir a été incorporé au Plan d’action national pour la prévention du suicide (2024 à 2027), qui reconnaît l’importance des initiatives dirigées par la communauté pour la prévention du suicide et la promotion de la vie.
Vision et stratégie de prévention du suicide
Mise en œuvre du modèle Enraciner l’espoir
et des initiatives de prévention du suicide
Retombées et apprentissages
Vision et stratégie de prévention du suicide
Mise en œuvre du modèle Enraciner l’espoir
et des initiatives de prévention du suicide
Retombées et apprentissages
Vision et stratégie de prévention du suicide
Mise en œuvre du modèle Enraciner l’espoir et des initiatives de prévention du suicide
Retombées et apprentissages
Vision et stratégie de prévention du suicide
Mise en œuvre du modèle Enraciner l’espoir et des initiatives de prévention du suicide
Retombées et apprentissages
Les quatre provinces faisant l’objet de cette étude ont mis à profit le modèle Enraciner l’espoir pour l’élaboration et la mise en œuvre de leur stratégie provinciale de prévention du suicide et l’ont adapté à leur réalité. Malgré les différences entre les provinces, certains thèmes communs ont été constatés, et de précieux renseignements ont été échangés concernant la démarche de chaque province.
Cette étude de cas insiste particulièrement sur :
Les représentants des provinces interrogés dans le cadre de cette étude de cas ont fait état de plusieurs facteurs ayant contribué à jeter les bases pour la création d’une stratégie de prévention du suicide et de promotion de la vie. En dépit de différences sur le plan de leurs motifs, de leur démarche et de leurs réalités actuelles, les répondants de toutes les provinces ont souligné que la présence du modèle Enraciner l’espoir, une ressource canadienne fondée sur des données probantes, constituait un atout. Ils ont convenu que l’accès à un modèle aussi complet était extrêmement utile pour l’élaboration et la mise en œuvre de leur propre stratégie provinciale. Ci-dessous se trouvent les thèmes communs qui ont émergé des entretiens ainsi que les observations sur l’utilité du modèle Enraciner l’espoir pour concevoir les stratégies provinciales de prévention du suicide et de promotion de la vie.
Dans chaque province, la décision d’élaborer une stratégie de prévention du suicide et de promotion de la vie est motivée par la reconnaissance que le suicide est une problématique qui prend de l’ampleur, au point où elle est devenue une priorité d’action à l’échelle provinciale. Dans certaines provinces, les données montrant une hausse des tentatives de suicide soulignent l’urgence d’agir à l’échelle provinciale. Lorsqu’elles
ont commencé à explorer le contenu et le processus liés à une stratégie provinciale de prévention du suicide et de promotion de la vie, les provinces ont trouvé dans Enraciner l’espoir un modèle solide, canadien, fondé sur des données probantes, accompagné d’exemples canadiens des retombées qu’il peut générer et d’une foule de ressources qui ont toutes contribué utilement à la création de leur stratégie provinciale.
La plupart des provinces ont entrepris un processus de mobilisation à l’échelle provinciale dans le cadre de l’élaboration de leur stratégie de prévention du suicide et de promotion de la vie. Elles ont ainsi créé des
occasions d’écouter les personnes dotées d’un savoir expérientiel passé et présent; de repérer les atouts et les forces en présence; et de donner la priorité aux besoins des communautés, de manière à assurer que les interventions sont pertinentes et efficaces. Ces consultations ont aussi confirmé la nécessité et l’importance d’adopter une démarche provinciale qui peut être personnalisée et qui peut s’adapter à une gamme de facteurs locaux, comme la géographie, la dynamique de la communauté, les besoins culturels, comme ceux des Premières Nations, et d’autres défis propres à la région. Ces efforts de mobilisation provinciale ont favorisé des connexions plus étroites avec les promoteurs de la prévention du suicide et de la
promotion de la vie et entre eux, ce qui a mené à un apprentissage collectif, à une plus grande confiance dans la stratégie provinciale et à la crédibilité accrue du processus.
« L’avantage quand on se dote d’une stratégie provinciale est que le financement des coordonnateurs et de leurs activités est annualisé. Cela permet aux parties prenantes de se concentrer sur les priorités des communautés locales et de concrétiser celles-ci, au lieu de s’inquiéter du financement pour l’année suivante. »
L’adaptabilité du modèle Enraciner l’espoir et l’accent qu’il met sur le leadership communautaire et la création de relations faisaient constamment partie des raisons pour lesquelles il a été adopté par les responsables des stratégies provinciales. En outre, le modèle Enraciner l’espoir a aussi été apprécié parce que l’approche qu’il propose peut être appliquée de manière constante dans différents contextes. La valeur d’un programme Enraciner l’espoir déployé à l’échelle provinciale réside dans sa capacité à générer des retombées qui peuvent être reproduites dans d’autres régions au moyen d’une démarche qui n’est pas prescriptive, mais qui offre un cadre unifié et cohérent.
Dans chaque province faisant l’objet de cette étude de cas, plusieurs initiatives, regroupements et organismes travaillaient déjà à la prévention du suicide et à la promotion de la vie. Dans le processus d’élaboration de la stratégie provinciale, il fallait repérer ces éléments et les mettre à profit tout en les unifiant sous une démarche uniforme à l’échelle de la province. Le modèle Enraciner l’espoir a été perçu comme digne de confiance et fiable parce qu’il est fondé sur des données probantes et qu’il a été conçu au Canada; de plus, il existe plusieurs exemples attestés démontrant sa mise en œuvre réussie dans une diversité de contextes communautaires. L’existence d’un réseau national de communautés Enraciner l’espoir a également
joué un rôle primordial en offrant des ressources, des idées et des liens avec d’autres communautés ayant déjà adopté le modèle dans leur région, ce qui facilite la mise en œuvre pour d’autres.
« Notre lien avec la CSMC revêt une importance capitale. Nos coordonnateurs ont grandement apprécié le soutien qu’ils ont reçu de la CSMC et sont heureux de savoir qu’ils peuvent toujours demander de l’aide à la province ou à la CSMC au besoin. »
Les personnes interrogées ont mis en relief plusieurs avantages à appliquer le modèle Enraciner l’espoir au niveau provincial. En dépit de différences sur le plan de leurs motifs, de leur démarche et de leurs réalités actuelles, les répondants de toutes les provinces ont indiqué que l’importance accordée au leadership de la communauté et à la création de relations, son adaptabilité aux spécificités régionales et ses piliers constants avaient facilité l’élaboration de stratégies uniformes mais flexibles.
Les répondants ont insisté sur les quatre avantages suivants découlant du modèle Enraciner l’espoir :
Enraciner l’espoir est un modèle flexible qui peut être personnalisé et qui s’adapte aux besoins des communautés, tout en offrant une uniformité qui lui permet de s’aligner sur les objectifs provinciaux. Cela permet l’élaboration d’une stratégie de prévention du suicide et de promotion de la vie qui soit uniforme, qui s’adapte aux besoins locaux et qui peut être déployée à plus grande échelle. Le modèle Enraciner l’espoir met également l’accent sur l’engagement continu à cultiver des relations communautaires solides pour favoriser un engagement et des résultats à long terme.
L’établissement d’une stratégie provinciale de prévention du suicide et de promotion de la vie qui s’aligne avec le modèle Enraciner l’espoir présente l’avantage d’une reddition de comptes centralisée et d’un investissement financier annualisé pour soutenir les initiatives locales. Cela assure que les efforts régionaux et locaux de prévention du suicide et de promotion de la vie disposent des ressources et du personnel nécessaires pour assurer la viabilité à long terme, en plus d’accroître les retombées globales de ce travail.
L’adhésion au modèle Enraciner l’espoir à l’échelle provinciale met en place une infrastructure plus vaste pour faciliter la diffusion d’exemples de réussite et l’adoption d’initiatives de prévention du suicide et de promotion de la vie partout dans la province. De plus, le modèle favorise le renforcement des capacités et soutient une coordination, une surveillance, un mentorat et un apprentissage réguliers au sein des communautés et des régions. Les interactions régulières entre les régions et la province améliorent également la coordination et la sensibilité aux problématiques émergentes dans la province.
La flexibilité du modèle Enraciner l’espoir fait en sorte qu’il est facile
de l’intégrer aux initiatives et aux priorités existantes de la province.
Elle facilite également les changements systémiques, ce qui simplifie l’intégration du travail de prévention du suicide et de promotion de la viedans les politiques et les pratiques. Par exemple, la Saskatchewan a basé sa législation provinciale en matière de prévention du suicide sur les piliers du modèle Enraciner l’espoir. Elle garantit ainsi un engagement à long terme envers cette démarche.
L’adoption d’une stratégie provinciale de prévention du suicide et de promotion de la vie basée sur le modèle Enraciner l’espoir offre un cadre éprouvé et fondé sur des données probantes au niveau provincial qui tire parti des atouts locaux, est réceptif aux besoins locaux, favorise la collaboration efficace entre la région et la province et aligne les efforts aux échelons communautaire et provincial afin de mettre en place une approche unifiée et cohérente de prévention du suicide et de promotion de la vie.
Les répondants des quatre provinces ont exprimé un avis extrêmement positif concernant la crédibilité et la flexibilité du modèle Enraciner l’espoir et des avantages qu’il confère à leurs stratégies de prévention du suicide et de promotion de la vie. Toutefois, ils ont aussi soulevé certaines difficultés rencontrées. Il faut noter que ces obstacles ou limites concernaient moins le modèle lui-même que la mise en œuvre d’une stratégie de prévention du suicide et de promotion de la vie dans l’ensemble d’une province.
La mise en œuvre d’une stratégie efficace en matière de prévention du suicide et de promotion de la vie est fortement tributaire des priorités politiques, qui sont sujettes à changement. Ce facteur a une incidence particulièrement forte sur le travail de prévention du suicide et de promotion de la vie, qui est fondé sur les relations et qui nécessite des investissements et un engagement à long terme. Toute perturbation
de ce travail aura presque certainement une incidence sur la progression du travail et sur les retombées.
La recherche et l’évaluation sont des éléments essentiels à la mise en œuvre d’une stratégie provinciale de prévention du suicide et de promotion de la vie. La présence d’une expertise dédiée pour surveiller les progrès et pour consigner et transmettre les leçons apprises permet de démontrer l’efficacité des initiatives, d’accroître la crédibilité auprès des partenaires communautaires et d’acquérir des connaissances en vue d’améliorer et de raffiner la démarche. De plus, il est primordial de clairement communiquer les résultats et les perspectives aux instances provinciales et régionales afin d’assurer leur engagement continu envers la mise en œuvre de la stratégie.
La mise en œuvre d’une stratégie provinciale de prévention du suicide et de promotion de la vie repose sur la présence de coordonnateurs dévoués et rémunérés ainsi que de bénévoles assidus. Ces personnes établissent des relations de confiance avec les communautés, éclairent et soutiennent la mise en œuvre de stratégies locales et contribuent à déployer une démarche uniforme partout dans la province. Dans certaines communautés nordiques et rurales, la difficulté de recruter et de maintenir en poste des employés pour des postes clés compromet la possibilité d’offrir à la population le soutien constant requis pour maintenir le dynamisme de l’initiative.
Le ministère responsable de la mise en œuvre des stratégies de prévention du suicide et de promotion de la vie n’est pas le même d’une province à l’autre. Toutefois, selon les répondants de toutes les provinces faisant l’objet de cette étude de cas, parce que le dossier du suicide est étroitement lié aux travaux de nombreux autres secteurs et qu’il nécessite la contribution de plusieurs organisations provinciales, il est important de mettre en place des mécanismes et des pratiques favorisant la collaboration – tant avec d’autres ministères provinciaux qu’avec d’autres leaders sectoriels – pour assurer que les initiatives sont alignées et que les synergies sont mises à profit
« Dans notre province, la prévention du suicide relève du ministère de la Santé mentale et du Logement, mais nous devons aussi faire affaire avec les ministères de la Santé et de la Justice. On trouve une multitude d’occasions de prévention du suicide éparpillées, et elles doivent être coordonnées. »
L’élaboration et la mise à l’essai concluante du modèle Enraciner l’espoir dans un réseau diversifié de communautés ont permis de démontrer l’efficacité et la polyvalence de ce modèle de prévention du suicide et de promotion de la vie, conçu au Canada et fondé sur des données probantes. Le projet pilote a également mis la table pour un déploiement à plus grande échelle de ce modèle éprouvé. La mise à l’échelle est un terme utilisé pour décrire le travail visant délibérément à favoriser une adoption plus vaste de petites expériences prometteuses, de manière à ce qu’elles puissent avoir un impact transformateur.
La représentation ci-dessous illustre les nombreuses façons de mettre à l’échelle une innovation prometteuse. Ces réflexions sur la croissance et l’expansion du modèle Enraciner l’espoir depuis son lancement en 2018 révèlent que bon nombre de ces méthodes – sinon tous – ont été employées.
Le travail de fondation et l’appui continu de la CSMC ont rendu possibles l’élaboration et l’application d’une démarche uniforme de prévention du suicide et de promotion de la vie qui est unanimement reconnue comme un atout formidable dans la mise en œuvre du modèle Enraciner l’espoir.
La solidité et la flexibilité du modèle Enraciner l’espoir sont très appréciées. Ces qualités font en sorte que le modèle peut être personnalisé et qu’il peut s’adapter aux diverses réalités et priorités des communautés, des régions, des provinces et des territoires partout au Canada. La première phase de déploiement du modèle Enraciner l’espoir dans un nombre restreint de communautés diversifiées a donné lieu à une forme de mise à l’échelle en criblage, où un riche éventail d’exemples démontre l’efficacité du modèle dans une variété de contextes, et elle a favorisé la croissance et l’expansion continues du modèle.
Le succès du modèle Enraciner l’espoir dans diverses communautés met également en lumière l’incidence de l’engagement et du leadership de la CSMC dans la mise en œuvre d’Enraciner l’espoir et démontre qu’une surveillance nationale est impérative pour une adoption pancanadienne réussie du modèle.
Inspirés par le succès des projets locaux un peu partout au pays, plusieurs provinces et territoires sont en train d’étendre l’utilisation du modèle Enraciner l’espoir sur leur territoire. Cela a permis la mise en œuvre du modèle dans plusieurs régions, avec des engagements pluriannuels en ce qui concerne le personnel et les ressources financières. L’adoption du modèle au niveau provincial/territorial a aussi facilité la création d’une infrastructure offrant des occasions de coordination accrue avec d’autres ministères provinciaux/territoriaux, des secteurs connexes et des organisations partout dans la province ou le territoire. De plus, cela a favorisé un meilleur alignement, une plus grande cohérence et une plus grande uniformité dans la manière d’effectuer le travail de prévention du suicide et de promotion de la vie dans chaque province ou territoire.
Un avantage considérable de la mise à l’échelle horizontale du modèle Enraciner l’espoir dans les communautés, les provinces et les territoires est qu’elle rend la mise en œuvre du modèle plus facile à réussir. En effet, les instances qui songent à utiliser le modèle Enraciner l’espoir peuvent tirer parti de la sagesse, des connaissances et de l’expérience des nombreuses personnes partout au Canada qui l’utilisent déjà.
La reconnaissance du modèle Enraciner l’espoir dans le cadre du Plan d’action national de prévention du suicide du Canada marque une formidable occasion d’étendre encore plus ce modèle éprouvé et fondé sur des données probantes à l’échelle nationale. Une telle mise à l’échelle renforcerait l’harmonisation et la coordination des efforts de prévention du suicide et de promotion de la vie, stimulant ainsi les investissements
et l’élaboration de ressources. Elle générerait une impulsion favorable et maximiserait les retombées à l’échelle canadienne.
Accroître la durabilité.
Rendre des innovations existantes plus solides et/ou accroître les résultats et les retombées d’une innovation initiale.
Faire progresser le changement systémique.
Transformer les institutions au niveau des politiques, des pratiques, des règlements et des lois.
Agir sur les racines culturelles.
Transformer les relations, les valeurs culturelles et les croyances culturelles, et « toucher les cœurs et les esprits ».
Une autre façon de concevoir
la mise à l’échelle.
Légitimer une multitude de petites
solutions pertinentes afin de créer
une pluralité d’innovations pour
faire progresser le changement.
Agir sur un plus grand nombre.
Répliquer et diffuser l’innovation pour augmenter le nombre de personnes ou de communautés touchées.
Agir sur l’infrastructure.
Créer les conditions propices à l’émergence et à la pérennisation des innovations, et transformer l’accès au capital, aux données, aux individus, aux connaissances et aux réseaux
SOURCES
Riddell, D. et M.-L. Moore. Accroître l’ampleur du champ, d’action, de la portée et de l’enracinement : faire progresser l’innovation sociale systémique et les processus d’apprentissage qui la soutiennent, Préparé pour la Fondation de la famille J.W. McConnell et le Tamarack Institute. https://mcconnellfoundation.ca/wp-content/uploads/2017/08/ScalingOut_Nov27A_AV_BrandedBleed.pdf
Tulloch, G. Problematizing scale in the social sector (1): Expanding conceptions, InWithForward. https://www.inwithforward.com/2018/01/expanding-conceptions-scale-within-social-sector/ (en anglais seulement)