En ce 31e anniversaire de l’acte de violence perpétré à l’École polytechnique de Montréal et qui a coûté la vie à 14 femmes, nous marquons un temps d’arrêt pour évoquer le souvenir de toutes les personnes qui ont perdu la vie en raison de la violence fondée sur le genre au Canada.
Chaque année, la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes nous rappelle l’importance de continuer à investir dans les programmes et les services venant en aide aux personnes victimes de violence conjugale et à celles qui tentent d’y échapper. Avec l’augmentation de la violence fondée sur le genre à laquelle nous assistons depuis le début de la pandémie, les besoins sont plus grands que jamais.
Les restrictions liées à la COVID-19 signifient que de nombreuses victimes sont forcées de passer plus de temps à la maison avec leur agresseur, ce qui n’a eu pour effet que d’accentuer l’isolement étouffant qui caractérise souvent les relations marquées par la violence. Les activités sociales qui offraient jadis un certain répit ont largement été remplacées par des appels téléphoniques et des vidéoconférences, qui peuvent priver les victimes de la discrétion dont elles jouissaient auparavant pour se préparer à se réfugier en lieu sûr.
Si vous ou une personne de votre entourage subissez de la violence à la maison, vous trouverez de l’information utile sur la planification de la sécurité et les soins personnels dans notre fiche de conseils et de ressources. De plus, nous encourageons tout le monde à apprendre l’appel à l’aide en cas de violence au foyer, qui permet aux victimes de demander de l’aide malgré la présence de leur agresseur.
Même si des personnes de tout genre peuvent se trouver dans une relation marquée par la violence, les femmes représentent près de 80 % des victimes. Elles sont également plus susceptibles d’en subir les effets à long terme, à savoir la dépression, le stress post-traumatique, les troubles de l’alimentation et la consommation problématique de substances. Toutefois, nous pouvons tous contribuer à briser ce cycle en luttant contre la stigmatisation, qui réduit tant de personnes au silence.
Tout comme il n’y a pas de honte à avoir une maladie mentale, il n’y a pas de honte à être victime de violence. Personne ne devrait souffrir en silence, et avec un soutien adéquat et des investissements continus, personne ne devra le faire. Pendant que nous commémorons les personnes qui ont perdu la vie en raison de la violence fondée sur le genre, nous pouvons tous agir pour aider les victimes actuelles à entreprendre le long chemin de la survivance.
Louise Bradley
Présidente et directrice générale, Commission de la santé mentale du Canada
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