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Le VecteurConversations sur la santé mentale

Un nouveau document d’information souligne la situation critique des parents en pleine pandémie

Il existe une « société secrète » à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), tout comme c’est le cas dans tous les lieux de travail du pays. Ses membres se reconnaissent entre eux grâce à divers signes et signaux — certains sont subtils, d’autres le sont moins.

Répondez-vous à vos appels dans le silence bienfaisant d’une voiture, dans le placard de la chambre à coucher ou dans le calme relatif de la salle de chauffage? Êtes-vous la personne qui, lors des réunions de travail, éteint sa caméra pour pouvoir remplir un bol de craquelins en forme de poisson ou donner son avis sur un dessin indiscernable représentant un chat (ou un corbeau) ? Vous entendez-vous dire : « Je vais t’aider à trouver tes chaussures, ton lapin ou ton minuscule bloc de Lego dès que j’aurai fini de rédiger ce rapport, de programmer cette réunion ou de rédiger cet article » ?

Si vous répondez par l’affirmative à l’une de ces questions, il y a de fortes chances que vous fassiez partie du club!

Les parents de jeunes enfants ont payé le plus lourd tribut en termes de stress lié à la COVID-19 — les mères en particulier. Prenons l’exemple d’une nouvelle étude de la CSMC (en partenariat avec la Société canadienne de pédiatrie), qui a révélé que les taux de dépression pendant la pandémie chez les mères de nourrissons et d’enfants (âgés de 18 mois à 8 ans) sont passés de 9 % à 42 %.

Un besoin croissant
Même avant la COVID-19, des signes indiquant la nécessité de repenser les services et les mesures de soutien offerts étaient déjà évidents, en particulier en ce qui concerne les familles confrontées à des facteurs de stress supplémentaires tels que l’insécurité financière, le faible filet de soutien social ou la discrimination raciale. Avant la pandémie, moins de 20 % seulement des familles avaient accès au meilleur moyen de combler les disparités au cours des premières années de la vie : des centres d’éducation de la petite enfance abordables et agréés.

Depuis le début de la pandémie, les familles ont dû faire face à une série supplémentaire de complications imprévues, allant de l’isolement social et des interruptions des services de garde et de scolarité des enfants aux soucis financiers et à la perte d’emploi. Il n’était donc pas surprenant de constater une augmentation des conflits familiaux, y compris des divorces.

Samantha Bennett, une maman qui travaille au service des affaires publiques de la CSMC, connaît bien cette réalité. « Au début de la pandémie, j’ai perdu ma mère, mon mari a perdu son emploi et mes enfants ont vu leur routine bouleversée », a-t-elle expliqué. « Je n’ai aucun doute que les expériences négatives auxquelles les parents sont confrontés ont des répercussions sur le bien-être des enfants. »

Les observations anecdotiques de Bennett sont corroborées par 40 % des parents en Ontario qui signalent des changements comportementaux et émotionnels chez leurs enfants et par 61 % des parents au Canada qui sont préoccupés par la gestion des comportements, de l’anxiété, des émotions et du stress de leurs enfants.

À la recherche de nouvelles solutions
Dans le but de résoudre ces problèmes concrets, notre document d’information conjoint formule des recommandations spécifiques à l’attention des décideurs.

« Nous avons besoin de services ciblés en matière de santé mentale pour les parents de jeunes enfants », a déclaré Brandon Hey, analyste principal des politiques et de la recherche à la CSMC. « Et nous avons besoin d’interventions pour réduire le stress auquel font face les parents et répondre aux besoins des aidants. »

À cet égard, le portail Espace mieux-être Canada (2020-2024) est un excellent point de départ pour les parents. Même bien avant de créer un compte, vous avez déjà accès à des informations de base sur la gestion de l’anxiété chez les adultes et les enfants. En créant un compte, vous avez accès à un éventail encore plus large de ressources, notamment des cours sur la gestion des comportements fondés sur des données probantes, des suivis individuels (ou en groupe) et des programmes autogérés qui vous permettent de suivre votre état d’esprit.

La prise de parole est le point de départ pour obtenir du soutien
Mme Bennett, qui a eu une maladie mentale avant la pandémie, a senti son anxiété monter en flèche. « L’autre jour, j’ai reçu une alerte sur mon moniteur d’activités physiques. Il affichait que mon rythme cardiaque était très élevé, mais précisait tout de même que je n’étais pas en train d’exercer d’activités physiques. Les problèmes de santé mentale sont parfois pour certaines personnes aussi évidents qu’un signal d’alarme sur leur montre, mais ils sont plutôt insidieux pour d’autres. »

« C’est pour cette raison que nous devons prendre des mesures pour relever les défis à court terme tout en réfléchissant à la manière de créer des politiques qui améliorent les résultats à long terme, dans des secteurs comme l’éducation préscolaire, les services de garde d’enfants, les compléments de revenu et la protection contre la discrimination », a affirmé M. Hey.

« La pandémie a accentué les lacunes et les inégalités qui existaient déjà dans les services », a-t-il ajouté. « Les délais d’attente sont trop longs, les praticiens qualifiés sont trop peu nombreux et les mesures de reddition de comptes sont trop faibles. »

« La lutte à laquelle les parents sont confrontés est tout à fait réelle », a affirmé Mme Bennett. « Un parent ne donne pas le meilleur de lui-même sous la contrainte, et nous savons que lorsque le stress s’accumule, nous courons le risque d’adopter un comportement loin d’être parfait ou des stratégies d’adaptation moins idéales, ce qui peut avoir de graves conséquences pour nos enfants. Mais, il n’y a aucune honte à dire : Écoutez, j’ai besoin d’aide, je ne vais pas bien. »

« Et lorsque des personnes nous tendent la main, nous devons nous assurer que la bonne personne est là pour répondre à l’appel », a ajouté M. Hey.

Suzanne Westover

Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 11 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.

Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article appartiennent uniquement à l’auteur(e) et ne représentent pas nécessairement les politiques officielles de la Commission de la santé mentale du Canada.

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