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Quel est l’enjeu ?

À Winnipeg, 70 p. 100 de la population itinérante est autochtone, ce qui lui confère un aspect particulier. Aussi, en plus de gérer les problèmes de santé mentale et d’itinérance, l’équipe du projet de Winnipeg a-t-elle dû prendre des mesures pour aborder les traumatismes associés à la discrimination et au système de pensionnat. Ces facteurs ont favorisé chez de nombreux participants une consommation abusive et prolongée.

Travail de la Commission

L’équipe du projet a principalement misé sur la prestation de services à la clientèle autochtone compte tenu de sa proportion parmi l’ensemble de la clientèle. Elle a aussi pris soin d’offrir des services et des programmes personnalisés de qualité aux 30 p. 100 des participants qui n’étaient pas de descendance autochtone.

Créer une infrastructure de services qui respecte la culture
Pour mettre en œuvre l’approche accordant la priorité au logement (Housing First) tout en respectant la réalité de Winnipeg, l’équipe du projet a d’abord mis sur pied une infrastructure adéquate de prestation de services et de recherche. L’équipe a ainsi recruté deux services de santé autochtones indépendants sans but lucratif qui se sont chargés du suivi d’intensité variable : le Ma Mawi Wi Chi Itata Centre et le Aboriginal Health and Wellness Centre. La clinique Mount Carmel a assuré le suivi intensif dans le milieu en raison de son expérience avec une clientèle autochtone. Les universités de Winnipeg et du Manitoba ont mené la composante recherche et ont participé à la mise en œuvre du projet. 

Les équipes d’intervention ont adopté des approches holistiques respectant la culture autochtone en matière de guérison et de travail. Les participants ont évolué à leur propre rythme et ont été invités à changer leur mode de vie et à conserver leur logement. Les trois équipes ont également offert leurs services au réseau sociosanitaire non autochtone, initiant ainsi de nombreux participants à la culture et aux techniques de guérison autochtones. L’équipe de recherche a adopté une philosophie holistique respectueuse de la culture pour mobiliser la communauté autochtone et en apprendre davantage sur l’approche accordant la priorité au logement dans le contexte de Winnipeg. 

Aider les services à accorder d’abord un logement
Avec un taux d’inoccupation pratiquement nul, Winnipeg compte le moins de logements abordables parmi les cinq villes où le projet a été implanté. Afin d’inciter les propriétaires à loger les participants, l’équipe a fondé le service Manitoba Green Retrofit qui a permis aux propriétaires de réparer tout appartement endommagé à un coût abordable. Plusieurs participants ont été embauchés par ce service. Ils ont ainsi obtenu un emploi grandement requis et développé leurs compétences.

Un autre service créé dans le cadre du projet, Housing Plus, a aidé les participants avec la logistique du déménagement et de l’emménagement dans leurs nouveaux domiciles. D’autres services d’aide au logement et de soutien ont été offerts par l’Office régional de la santé de Winnipeg. Ces partenariats ont permis de veiller à ce que des logements soient disponibles pour les participants du projet.

Donner une voix aux personnes en situation d’itinérance
Pour que la population itinérante de Winnipeg ait voix au chapitre, un comité de personnes composé de participants et d’autres personnes ayant été en situation d’itinérance a été mis sur pied. Grâce à ce comité, les chercheurs et les équipes d’intervention ont pu mieux cerner les problèmes auxquels fait face la population itinérante.

Pour sensibiliser la société à ces problèmes, les équipes d’intervention ont participé à une semaine portant sur l’itinérance en 2012, à Winnipeg. Le public a eu l’occasion de participer à un atelier montrant le quotidien d’une personne itinérante ayant un trouble mental. Le public a ainsi eu un aperçu des obstacles qui se posent pour les personnes itinérantes qui doivent naviguer dans le système et combler leurs besoins de base. Un autre service, Focusing the Frame, a offert aux participants une caméra et des cours de photographie pour qu’ils captent des épisodes de leur vie. De nombreuses photos ont été exposées dans les locaux de Centraide en novembre 2011.

Ce que nous avons appris

Quand elles disposent d’un logement et d’un soutien adéquats, les personnes itinérantes peuvent réussir sur le plan social, même lorsqu’elles ont des antécédents complexes de traumatismes et de dépendance. Le rapport final du projet Chez Soi de Winnipeg révèle que les participants qui ont reçu un logement et des services ont manifesté davantage de signes de rétablissement que ceux du groupe contrôle.

Le projet a également démontré l’importance de la participation de la communauté à toute initiative mettant l’accent sur l’itinérance et la santé mentale. Cela nécessite plus qu’une simple participation de pourvoyeurs de services locaux et de personnes ayant un vécu expérientiel. À Winnipeg, il a fallu s’assurer aussi de la participation d’Autochtones et d’instances gouvernementales. C’est ainsi que l’on a pu mobiliser comme jamais auparavant la population itinérante autochtone marginalisée et mal desservie.