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Le VecteurConversations sur la santé mentale

Comment engager la conversation

Quand le célèbre auteur de littérature jeunesse Robert Munsch a commencé à vivre des difficultés sur le plan de sa santé mentale, la première étape pour se sentir mieux était la plus simple à franchir. C’était également la plus difficile.

« La stigmatisation associée à la maladie mentale m’a empêché de demander de l’aide pendant 20 ans », raconte-t-il. Lors d’une discussion qu’il a eue en 2013 avec la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), Munsch a raconté son long combat contre la stigmatisation entourant la maladie mentale, avant de recevoir son diagnostic de trouble bipolaire et sa dépendance connexe à l’alcool.

La première étape – en parler à quelqu’un – allait de soi, explique l’auteur, mais elle demandait un courage inouï en raison des stéréotypes négatifs contre la maladie mentale. « Votre nom n’a aucune importance. Votre talent n’a aucune importance. Tout le monde peut avoir un problème. Il est crucial d’être ouvert et entouré d’un réseau de soutien pour en venir à bout. »

Pour les personnes aux prises avec des troubles liés à la santé mentale ou à l’usage de substances, il peut être hautement bénéfique de parler ouvertement de santé mentale. Mais en renforçant la compréhension et en réduisant la stigmatisation de façon globale, on les aide également à obtenir les soins dont elles ont besoin sans crainte.

La stigmatisation est un problème répandu
Un sondage Léger réalisé en 2022 a révélé que la stigmatisation constituait un problème répandu pour les personnes ayant des troubles liés à la santé mentale ou à l’usage de substances au Canada : 95 p. 100 des répondants ont dit avoir vécu de la stigmatisation au cours des cinq dernières années et 72 p. 100 ont déclaré avoir vécu de l’« autostigmatisation » (préjugés négatifs intériorisés). Plus révélateur encore, le sondage a montré que la population canadienne « s’attend à ce que les personnes ayant des problèmes de santé mentale ou de consommation de substances soient dévalorisées ou qu’elles fassent l’objet de discrimination dans leur quotidien. »

Selon les répondants, la réduction de la stigmatisation doit être l’une des trois principales priorités pour améliorer l’accès aux soins et favoriser le rétablissement (les deux autres sont un accès élargi aux soins et davantage de services de prévention en santé mentale). Il apparaît clairement que la réduction de la stigmatisation et de ses effets néfastes est une étape essentielle pour assurer que les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale ou d’usage de substances ont accès aux soins qu’elles méritent.

Pourquoi c’est important
Le programme Changer les mentalités de la CSMC a été élaboré précisément pour cette raison : réduire la discrimination résultant des attitudes négatives entourant la maladie mentale et la consommation de substances. Elle constitue aujourd’hui la plus vaste initiative systémique vouée à enrayer la stigmatisation au pays. Près d’un million de personnes au Canada ont suivi au moins un des cours ou des programmes de Changer les mentalités, qui a fait ses débuts en 2009. Face à ce nombre qui ne cesse de croître, les milieux de travail, les salles de classe et les petites et grandes entreprises reconnaissent l’importance de créer un environnement sain et sécuritaire sur le plan psychologique.

Comme organisation, la CSMC possède une solide expertise de la Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail (la Norme), qui a été élaborée et lancée en 2013 pour fournir des lignes directrices sur la promotion de la santé mentale et pour reconnaître et soutenir les personnes qui vivent avec des maladies ou des problèmes liés à la santé mentale. Si de plus en plus d’organisations connaissent les bienfaits de la santé et de la sécurité psychologiques, plusieurs ne savent pas par où commencer leur démarche en ce sens. Pour ces organisations, la formation Changer les mentalités est l’une des meilleures fondations pour bâtir une telle culture.

Changer les mentalités offre également les programmes Premiers soins en santé mentale (PSSM), L’esprit au travail (EAT) et L’esprit curieux. Compte tenu du nombre élevé de personnes, d’organisations et de communautés ayant déjà pris part à l’un d’eux, peut-être que vous faites déjà partie des diplômés (et que vous détenez le badge de certification sur votre profil LinkedIn).

Ceux et celles qui ont suivi un programme Changer les mentalités se sentent plus confiants et apte à approcher une personne vivant une crise ou un problème de santé mentale. Par exemple, Steve Jones a le sentiment d’avoir sauvé plus de vies comme formateur du programme L’esprit au travail – Premiers répondants qu’en 20 ans de carrière comme pompier.

Premiers soins en santé mentale
Les PSSM s’apparentent aux premiers soins traditionnels. La formation enseigne aux participants à apporter une aide immédiate à une personne vivant une crise ou un problème de santé mentale, en attendant qu’elle reçoive un traitement approprié.

Elle peut prévenir l’aggravation d’une difficulté présente, mais elle comporte aussi des bienfaits plus généraux. Des données probantes montrent en effet que les cours de PSSM réduisent la stigmatisation, améliorent la compréhension des indices et symptômes d’une crise en santé mentale et procurent aux participants la confiance d’approcher une personne qui vit une telle situation.

Les participants ont affirmé que le programme les avait positivement transformés, en les rendant plus empathiques et compréhensifs à l’égard des personnes vivant des problèmes de santé mentale.

L’esprit au travail et L’esprit curieux
Le programme L’esprit au travail (EAT), fondé sur des données probantes, vise à réduire la stigmatisation dans les milieux de travail. En plus des versions standard de l’EAT, des formations adaptées sont aussi offertes pour les premiers répondants, le secteur de la santé, le domaine juridique et le sport.

Le cours, qui a été adopté par des sociétés, des organismes sans but lucratif et des gouvernements partout au pays, a été suivi par plus de 260 000 personnes à ce jour.

Les participants et les formateurs trouvent que l’EAT leur a permis de devenir plus empathiques et compréhensifs, en plus d’avoir un effet bénéfique immédiat sur leur milieu de travail.

L’esprit curieux est une version de l’EAT conçue pour les établissements universitaires et collégiaux.

Communication claire
Le site web refondu de Changer les mentalités comporte une nouvelle image et un portail web qui facilite la recherche de cours, notamment en fonction de critères précis. Les utilisateurs seront également en mesure de voir les plans de cours détaillés, les profils des formateurs de même que leur propre historique d’apprentissage.

Ces améliorations permettront à la CSMC de poursuivre son travail pour garantir à tous un milieu de travail ou un environnement d’apprentissage où le respect de la sécurité psychologique constitue une priorité. Grâce à son format simplifié et efficace, Changer les mentalités pourra continuer d’exercer son leadership en offrant des programmes de lutte contre la stigmatisation fondés sur des données probantes.

Pour Munsch, surmonter la stigmatisation, autant la sienne que celle des autres, a changé sa vie.

« Les gens doivent se rendre compte que la maladie mentale découle d’un mauvais fonctionnement du cerveau, et qu’il existe plusieurs traitements possibles. »


Ressource : Le nouveau site web de Changer les mentalités

Auteur : écrit professionnellement depuis plus de 20 ans dans les domaines du journalisme et de la communication. Diplômé des programmes de journalisme de l’université Carleton et d’Algonquin, il a travaillé comme journaliste et rédacteur en chef pour des quotidiens, des hebdomadaires et des journaux communautaires. Il est rédacteur à la Commission de la santé mentale du Canada.

Wes Smiderle

Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article appartiennent uniquement à l’auteur(e) et ne représentent pas nécessairement les politiques officielles de la Commission de la santé mentale du Canada.

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