Ce communiqué de presse a été publié en 2014. Les données peuvent ne plus être à jour.
MONTRÉAL – Chez Soi, le important projet de recherche au monde en itinérance et santé mentale, piloté par la Commission de la santé mentale du Canada, dévoile les résultats de son volet montréalais. Les résultats sont clairs : le modèle Logement d’abord (Housing First) fonctionne. Il sort les personnes de la rue, est avantageux sur le plan économique et permet aux personnes itinérantes aux prises avec une maladie mentale d’espérer avoir une meilleure vie.
« À Montréal, le nombre de personnes itinérantes ne cesse d’augmenter en dépit des programmes et des investissements. Nous voulions savoir si, en utilisant une nouvelle approche, les résultats seraient différents. Après quatre ans, nous pouvons affirmer que le modèle Logement d’abord permet d’aider même des personnes ayant passé de nombreuses années en situation d’itinérance aux prises avec de graves problèmes de santé mentale à retrouver une vie stable dans un logement qui leur plaît, et ce à un coût net minime pour la société », explique Eric Latimer, Ph.D., chercheur principal du projet Chez Soi de Montréal, chercheur à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et professeur titulaire au département de psychiatrie de l’Université McGill.
« Avoir un logement à soi représente non seulement la sécurité, mais aussi la dignité et l’espoir », ajoute Sonia Côté, qui a été la coordonnatrice du projet Chez Soi à Montréal. « Une fois logées, les personnes sont plus disposées à s’occuper de leurs problèmes de santé physique et mentale, à renouer avec leur famille, à envisager d’avoir un boulot et à avoir des projets et des ambitions. »
Principales conclusions
- Il est possible d’implanter le modèle d’intervention Logement d’abord à Montréal.
L’équipe Chez Soi de Montréal a recruté 73 propriétaires d’immeubles locatifs situés dans plusieurs quartiers de Montréal et a logé 276 personnes en l’espace de 20 mois. - Le modèle Logement d’abord est efficace.
- Lors des derniers six mois de l’étude, 60 p. 100 des participants ayant des besoins élevés occupaient un logement de façon stable, comparativement à 31 p. 100 du groupe recevant les services usuels offerts dans la communauté pour cette clientèle. Ces différences sont encore plus marquées chez les participants ayant des besoins modérés. Dans une proportion de 72 p. 100, ceux-ci étaient toujours logés pendant cette période comparativement à 29 p. 100 chez les personnes recevant les services usuels.
- Les participants ont, sous plusieurs aspects, amélioré leur qualité de vie. Ils déclarent avoir une meilleure santé mentale, vivre moins de stress, avoir rétabli des relations avec des membres de la famille et avoir réduit leur consommation d’alcool ou de drogue.
- Logement d’abord réduit les coûts d’autres services.
Chaque tranche de 10 dollars investie dans le modèle Logement d’abord a entraîné, en moyenne, une économie de 8,27 dollars en services divers (hospitalisations, refuges, services policiers, appareil judiciaire, etc.) chez les participants aux besoins élevés et de 7,19 dollars chez ceux aux besoins modérés.
« Le succès du modèle Logement d’abord à Montréal et dans les quatre autres villes canadiennes montre que nous avons là une stratégie gagnante pour sortir les gens de l’itinérance », déclare Louise Bradley, directrice générale de la Commission de la santé mentale du Canada. « Nous sommes fiers d’avoir travaillé avec de nombreux partenaires montréalais sur ce projet audacieux. »
Le projet Chez Soi et le modèle Logement d’abord en bref
Le projet Chez Soi est une étude expérimentale avec répartition aléatoire financée par Santé Canada et réalisée par la Commission de la santé mentale du Canada. Chez Soi a vu le jour en 2008 par suite d’un investissement de 110 millions de dollars de la part du gouvernement du Canada. Il a été mis en œuvre à Montréal, Vancouver, Winnipeg, Toronto, et Moncton.
L’objectif de ce projet tait d’évaluer l’efficacité et l’efficience du modèle Logement d’abord comparativement à la gamme de services usuels que l’on retrouve dans la communauté pour la clientèle itinérante.
Le modèle Logement d’abord consistait à offrir aux personnes itinérantes aux prises avec des problèmes de santé mentale un accès immédiat à un logement de leur choix (assorti d’une subvention) ainsi que des services cliniques adaptés à leurs besoins, sans imposer d’exigences préalables. Cette approche diffère du modèle du continuum de soins traditionnel qui impose aux personnes itinérantes de faire preuve d’un comportement jugé adéquat pour progresser vers des logements occupés avec de plus en plus d’autonomie.
Chez Soi Montréal, qui s’est déroulé entre 2009 et 2013, a recruté 469 participants dont 306 avaient des besoins modérés et 163 des besoins élevés. Ces deux clientèles ont été réparties au hasard entre un groupe recevant les services Logement d’abord et un autre les services habituellement offerts aux personnes itinérantes à Montréal.
Téléchargez le rapport final du projet Chez Soi de Montréal.
À PROPOS DE LA COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA
La Commission se veut un moteur du changement. Elle collabore avec des partenaires pour changer l’attitude de la population canadienne à l’égard des problèmes de santé mentale et pour améliorer les services et le soutien. Elle entend aider les personnes confrontées à un problème de santé mentale à mener une vie productive et enrichissante. La Commission de la santé mentale du Canada est financée par Santé Canada. Ensemble, nous suscitons le changement.
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