En prévision de la Journée mondiale de la justice internationale, la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) a publié une nouvelle recherche et des recommandations qui mettent en lumière la nécessité d’un soutien amélioré pour les personnes ayant affaire au système judiciaire au Canada.
« La COVID-19 a fait ressortir la nécessité de combler les lacunes liées aux services et d’aborder les questions portant sur les risques auxquels font face les personnes aux prises avec une maladie mentale et des problèmes de consommation de substances dans les établissements correctionnels au Canada », a expliqué la Dre Mary Bartram, directrice des politiques à la CSMC.
Au Canada, entre 65 et 70 pour cent des personnes incarcérées vivent avec des problèmes de consommation de substances. De plus, 73 pour cent des hommes incarcérés dans les prisons fédérales et 79 pour cent des femmes incarcérées dans les prisons fédérales vivent avec au moins un problème ou un trouble de santé mentale.
« Cette recherche vise à déterminer comment nous pouvons mieux aider les personnes ayant affaire au système judiciaire non seulement pendant leur incarcération, mais aussi au moment où elles amorcent leur réintégration dans la société », a déclaré Michel Rodrigue, président et directeur général de la CSMC.
Le document d’information sur la COVID-19, la santé mentale et la consommation de substances dans le milieu correctionnel offre aux décideurs des conseils et des recommandations sur la façon d’offrir un meilleur soutien aux personnes ayant des démêlés avec le système judiciaire.
Les faits saillants des résultats, qui sont fondés sur des données probantes et des pratiques exemplaires internationales, comprennent ce qui suit : une stratégie de remise en liberté qui permet d’établir une différence claire entre l’isolement médical et l’isolement cellulaire, et une meilleure stratégie de collecte des données et d’accroissement du financement destiné aux services communautaires d’aide vers une réintégration dans la collectivité et de soutien en matière de logement.
Au cours des prochaines semaines, la CSMC publiera un répertoire exhaustif des services de santé mentale et usage de substances actuellement offerts au Canada pour les personnes en transition hors du système de justice pénale. Ce répertoire interactif que l’on peut consulter sous forme d’entrées organisées selon les provinces et territoires est disponible dans les deux langues officielles. Il sera régulièrement révisé afin de garantir que les programmes et les services offerts restent toujours à jour.
Quelques faits
- Les taux de prévalence des maladies mentales graves comme les troubles dépressifs majeurs, les troubles bipolaires et les troubles psychotiques sont de deux à trois fois plus élevés chez les personnes incarcérées par rapport aux taux observés dans la collectivité.
- Parmi les personnes issues des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis incarcérées dans les prisons fédérales, 83 pour cent des hommes et 95 pour cent des femmes répondent au critère selon lequel ils vivent avec au moins un trouble de santé mentale.
- Les taux de tentatives de suicide et d’idées suicidaires sont de trois à onze fois supérieurs à ceux dans les communautés, et les personnes issues des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont touchées de façon disproportionnée.
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