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Les communautés rurales et éloignées et le suicide – Fiche d’information
Les taux de suicide sont plus élevés dans les régions rurales du Canada (Hirsch et Cukrowicz, 2014; Barry et coll., 2020). De surcroît, les personnes qui y demeurent sont en moins bonne santé, affichent une espérance de vie plus courte et sont moins susceptibles de recevoir les services répondant à leurs besoins médicaux (Eckert et coll., 2004).
Pourquoi les personnes vivant dans les communautés rurales et éloignées sont-elles à risque? Différents facteurs peuvent accentuer le risque suicidaire pour certaines personnes par rapport à d’autres, et lorsque plusieurs facteurs de risque l’emportent sur les facteurs favorisant la résilience, la possibilité que la personne ait des pensées suicidaires augmente (Sharam et coll., 2021).
Problèmes liés à la confidentialité : Les personnes demeurant dans une communauté rurale ou éloignée pourraient se montrer réticentes à demander de l’aide pour leur santé mentale parce qu’elles craignent pour leur confidentialité dans un milieu rural où leur conseiller psychologique pourrait aussi être leur voisin.
Facilité d’accès aux armes à feu : La possession d’armes à feu est beaucoup plus répandue dans les régions rurales que dans les centres urbains, et les armes à feu constituent le moyen de suicide le plus létal (Arnautovska et coll., 2014; Morgan et coll., 2016; Jones-Bitton et coll., 2020).
Isolement : Les communautés rurales et éloignées ont beau être petites et soudées, leur faible population fait en sorte qu’elles disposent de ressources de soutien plus limitées. Les grands espaces que bien des gens apprécient pourraient également contribuer au sentiment d’isolement et de déconnexion, selon les circonstances. Les personnes qui se sentent isolées ou déprimées doivent savoir qu’elles ne sont pas obligées d’éprouver ces sentiments. De l’aide est disponible pour elles.
Accès à des services de santé mentale : Souvent, les petites communautés comptent moins de professionnels de la santé mentale et ont un accès plus restreint à des infrastructures comme les centres de rétablissement et les hôpitaux psychiatriques. Elles pourraient également avoir un accès limité à l’Internet haute vitesse, ce qui freine l’obtention de services virtuels (Innovation, Sciences et Développement économique Canada, 2019). Les services téléphoniques peuvent constituer une solution de rechange pratique.
Rang de priorité inférieur : Les communautés rurales et éloignées pourraient recevoir moins de ressources gouvernementales pour des services de santé mentale. Bien des gens sont d’avis que le gouvernement n’en fait pas assez pour élever ces populations à un rang prioritaire pour l’obtention de ces services.
Individualisme forcené : Les personnes vivant en milieu rural pourraient avoir été conditionnées par la société à être indépendantes et autonomes. Ces caractéristiques pourraient rendre certaines personnes peu enclines à demander de l’aide, animées par la croyance qu’elles doivent régler leurs problèmes seules. Or, cette tendance pourrait susciter des mécanismes d’adaptation négatifs et, ultimement, conduire au suicide (Creighton et coll., 2017; Hirsch et Cukrowicz, 2014).
Populations rurales prioritaires Comme énoncé ci-dessous, certaines populations rurales et éloignées pourraient être plus susceptibles d’envisager le suicide en raison de facteurs additionnels qui ne sont pas vécus par d’autres. Les gouvernements doivent combler les besoins en santé mentale et physique de ces populations prioritaires et s’assurer que les services appropriés leur soient accessibles, c’est-à-dire faciles à rejoindre, faciles à trouver, confidentiels et abordables. En outre, les agents intervenant auprès de ces populations devraient suivre une formation en prévention du suicide.
Personnes âgées : Les personnes âgées, particulièrement les hommes, affichent des taux de suicide plus élevés en région rurale (et en général). Le fait qu’elles soient aussi plus susceptibles de posséder des armes à feu que les habitants des régions urbaines accroît leur risque de suicide. De plus, elles pourraient avoir consacré leurs années de vie active à une carrière solitaire, isolée et exigeante, comme l’agriculture, ce qui les rend moins susceptibles de demander de l’aide. En raison de la pénurie chronique de professionnels de la santé mentale formés pour venir en aide aux personnes âgées en milieu rural, il est encore plus difficile pour celles-ci d’obtenir le bon type de soutien (Gomez et coll., 2020; Neufeld et coll., 2015; Arbore, 2019).
Membres de minorités sexuelles et de genre : Les personnes vivant en région rurale ou éloignée qui se définissent comme 2SLGBTQ+, particulièrement les jeunes, pourraient être plus susceptibles d’envisager le suicide en raison de la difficulté à trouver un sentiment d’appartenance et de solidarité. Elles pourraient également être plus susceptibles de subir de la discrimination au sein de la communauté (incluant à l’école et dans le système de santé). En outre, les services de santé et de santé mentale correspondant à leurs besoins particuliers pourraient être moins accessibles (Rhodes et coll., 2018; Israel et coll., 2017).
Jeunes : L’accès aux services de santé mentale prodigués en personne est souvent limité dans les communautés rurales et éloignées, et il peut être encore plus difficile d’obtenir une aide professionnelle pour les jeunes, qui sont en général moins susceptibles d’avoir recours à ces services. Comme les jeunes souhaitant faire appel à ces services ne disposent pas nécessairement des moyens financiers ou d’un moyen de transport pour y accéder, ils pourraient se trouver incapables d’obtenir de l’aide au moment où ils vivent des difficultés ou envisagent le suicide (Rhodes et coll., 2018).
Hommes : Les hommes sont trois fois plus nombreux que les femmes à décéder par suicide; cette proportion s’explique en grande partie par la socialisation. Pour cette raison, les hommes, particulièrement ceux vivant en région rurale ou éloignée, pourraient être plus susceptibles de réprimer leurs émotions et d’éviter de demander de l’aide. Les jeunes hommes dans les communautés rurales sont également plus susceptibles que ceux vivant dans les centres urbains de décéder par suicide en raison de cette même socialisation (Creighton et coll., 2017).
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