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Objet
L’Outil d’évaluation des politiques en matière de santé mentale des aînés a été conçu afin de promouvoir et de soutenir la santé mentale et le bien-être de toutes les personnes âgées.
Qui devrait utiliser l’Outil?
L’Outil d’évaluation des politiques en matière de santé mentale des aînés peut être utilisé par les responsables de l’élaboration et de l’analyse des politiques, les gestionnaires de programmes, les évaluateurs, les fournisseurs de services, les organismes d’aînés et les défenseurs des droits des aînés ainsi que par les chercheurs et les éducateurs.
Quand utiliser l’Outil?
L’Outil peut être appliqué à diverses fins aux politiques et aux programmes qui touchent les aînés directement ou indirectement :
Organisation de la présente trousse
La trousse compte quatre parties. La première expose les motifs pour lesquels un tel outil d’évaluation est nécessaire. La deuxième traite de l’élaboration de l’Outil d’évaluation des politiques en matière de santé mentale des aînés et de son évaluation. La troisième contient une description de l’Outil et des directives entourant son application. La quatrième est constituée des annexes, qui contiennent : (1) les commentaires et les conseils d’utilisateurs sur l’application de l’Outil; (2) une description des valeurs, principes et concepts clés sur lesquels reposent les questions de l’Outil.
Justification de l’élaboration de l’Outil
Plusier préoccupations ont conduit à la nécessité de concevoir un outil pour évaluer les politiques du point de vue de la santé mentale des aînés, et toutes peuvent être réglées grâce à l’Outil d’évaluation. Population vieillissante Les personnes âgées vivent sur les plans physique, psychologique et social des changements uniques qui, individuellement et globalement, peuvent ébranler leur santé mentale et, dans certains cas, donner lieu à une maladie mentale. On estime qu’une personne sur cinq âgée de 65 ans et plus éprouve un problème de santé mentale (Jeste, Alexopoulos, Bartels, Cummings, Gallo, Gottlieb et al., 1999). Comme on prévoit que le pourcentage de la population des 65 ans et plus au Canada passera de 13 à 22 % entre 2006 et 2026 (Trucotte et Schellenberg, 2007), le nombre d’aînés ayant des problèmes de santé mentale ou à risque d’en avoir augmentera également (Sullivan, Kessler, LeClair, Stolee et Whitney, 2004).
L’Outil d’évaluation des politiques en matière de santé mentale des aînés a pour objet de faciliter la création d’environnements sociaux (y compris de services de santé) qui encouragent et soutiennent la santé mentale des aînés, réduisant ainsi la probabilité qu’ils éprouvent des problèmes sur ce plan.
Manque de participation des aînés à l’élaboration des politiques et des programmes qui les touchent
La plupart des politiques qui façonnent la vie des aînés directement ou indirectement ont été élaborées sans la participation de ces derniers et souvent sans tenir compte de leurs besoins particuliers. Il est donc peu probable qu’elles reflètent les priorités et les valeurs des personnes de ce groupe d’âge. La santé mentale des aînés est marginalisée lorsque sont prises des décisions visant à (1) réduire les mécanismes de soutien que les aînés jugent importants pour maintenir leur santé mentale et à (2) réorienter les services d’une manière qui ne favorise pas une bonne santé mentale en limitant, par exemple, l’accès aux services (Association canadienne pour la santé mentale, 2002). L’Outil d’évaluation des politiques en matière de santé mentale des aînés intègre les valeurs de ces derniers et leurs points de vue au sujet des défis – décrits aux présentes et dans le cadre d’autres projets – que pose le vieillissement sur le plan de la santé mentale. Il a pour but de faire en sorte que les politiques et les programmes soient évalués en fonction des valeurs et des priorités que les aînés considèrent comme étant importants pour leur santé mentale.
L’Outil d’évaluation vise à donner une voix aux aînés, à mettre en lumière leurs points forts, à encourager leur inclusion sociale et à promouvoir leur santé mentale.
Marginalisation et stigmatisation
Les stéréotypesnégatifs à l’endroit des aînés encouragent la discrimination fondée sur l’âge et perpétuent les attitudes âgistes. L’âgisme peut influencer la priorité accordée aux besoins des aînés (y compris la façon de définir ces priorités et d’y répondre) par ceux qui financent, conçoivent et offrent les services sociaux et de santé (Estes, 2001).
Les aînés qui appartiennent à d’autres groupes marginalisés risquent par ailleurs d’être exposés à plus d’un stigmate. Ainsi, un membre âgé des Premières nations qui est homosexuel risque de subir les conséquences de l’homophobie et du racisme en plus de celles de l’âgisme. En outre, un important stigmate est associé à la maladie mentale et peut même entraîner une détérioration de la santé mentale. Ce stigmate apparaît clairement dans l’affectation inéquitable des ressources médicales et non médicales aux aînés qui ont une maladie mentale par rapport à ce qui est le cas pour d’autres maladies comme le diabète ou le cancer.
Le fait de ne pas reconnaître les biais dans les politiques peut donner lieu à une planification et à une conception inadéquates des lois, programmes, services et interventions, ce qui est coûteux aussi bien en termes économiques que sur le plan humain.
L’Outil d’évaluation vise à cerner dans les politiques les biais risquant d’avoir des retombées négatives sur la santé mentale des aînés, y compris ceux qui appartiennent à des groupes marginalisés.
Cadre biomédical de la santé mentale des aînés
Les politiques actuelles en matière de santé mentale des aînés (ainsi que leur financement) s’inscrivent en général à l’intérieur d’un modèle biomédical qui met l’accent sur la pathologie individuelle, de sorte que les services et les programmes offerts sont axés avant tout sur le diagnostic et le traitement de la maladie. Bien que les besoins de nombreux aînés soient chroniques et souvent reliés à une incapacité ou à une faille de leur système ou leur cadre de soutien social, on met avant tout l’accent sur la guérison et les soins aigus. Assez peu d’efforts (ou de fonds) ont été consacrés aux interventions non médicales ou aux services communautaires de promotion ou de soutien de la santé mentale des aînés, comme les programmes visant à réduire l’isolement ou à appuyer les fournisseurs de soins. La nouvelle Commission de la santé mentale du Canada (2008) prône l’adoption vis-à-vis de la santé et de la maladie mentales d’une approche globale prévoyant la réorientation du système de santé mentale vers un modèle de recouvrement axé sur les soins à la personne, respectueux des droits individuels et mettant l’accent sur les forces et les capacités des personnes concernées. En appliquant l’Outil d’évaluation aux politiques et aux programmes en matière de santé (p. ex., les politiques de sortie de l’hôpital à la suite de soins aigus, les services de soutien à domicile), on met l’accent sur les facteurs non biomédicaux qui contribuent à la santé mentale des aînés et on peut les aborder.
L’Outil d’évaluation vise à favoriser un changement de paradigme dans la façon de définir, d’offrir et de financer les services sociaux et de santé, afin que ceux-ci mettent davantage l’accent sur la promotion de la santé mentale et la prévention des problèmes de santé mentale.
Élaboration et évaluation de l’Outil
Élaboration
L’Outil d’évaluation des politiques en matière de santé mentale des aînés a été conçu dans le cadre d’un projet national intitulé Psychosocial Approaches to the Mental Health Challenges of Late Life (approches psychosociales vis-à-vis des problèmes de santé mentale en fin de vie) confié à la British Columbia Psychogeriatric Association par le Fonds pour la santé de la population (Santé Canada, 2004).
Il a été conçu de manière à refléter les valeurs et les perspectives des aînés et à faciliter leur inclusion dans les processus de conception et d’analyse des politiques. Pour réunir cette information, on a tenu douze groupes de discussion avec des aînés de diverses régions du Canada (en anglais, en français et en chinois), à qui on a demandé quels défis posait le vieillissement pour leur bienêtre et leur santé mentale, comment ils relevaient ces défis et ce qui leur était utile ou inutile à cette fin. On a de plus étudié les conclusions d’autres études canadiennes pertinentes afin d’y relever les opinions des aînés au sujet des facteurs influant sur leur santé mentale et leur bien-être affectif. L’élaboration de l’Outil d’évaluation a en outre tenu compte des déterminants de la santé de la population, des principes entourant la promotion de la mentale, des politiques sur le vieillissement en santé ainsi que des valeurs et principes clés contenus dans les Guidelines for Elderly Mental Health Care Planning for Best Practices for Health Authorities (B.C. Ministry of Health, 2002), le Cadre national sur le vieillissement : Guide d’analyse des politiques (Santé Canada, 1998) et le cadre pour la stratégie canadienne en matière de santé mentale (Commission de la santé mentale du Canada, 2008). Il est question de chacun de ces éléments à l’annexe 2.
Évaluation
On a évalué la mise en œuvre de l’Outil dans 15 emplacements de divers secteurs au Canada (gouvernement, organismes d’aînés, programmes et services de soins et d’information en matière de santé pour les aînés). Ces études pilotes ont montré qu’il s’agit d’un outil pratique, utile et pertinent pour concevoir des politiques, cerner les lacunes dans les politiques en vigueur, informer les futurs professionnels de la santé, guider l’élaboration des nouveaux programmes et évaluer la prestation des services en fonction des valeurs des aînés. L’Outil d’évaluation repose sur des principes et il encourage l’inclusion des aînés et des défenseurs de leurs droits dans les processus de conception et d’examen des programmes et des politiques qui les touchent. Il se veut un outil de traitement et s’est révélé très utile pour aider des intervenants ayant des points de vue et des intérêts divergents en ce qui a trait au bien-être des aînés à s’entendre de façon à travailler efficacement. On a noté que l’application de l’Outil permet d’accroître la sensibilisation aux facteurs qui influent sur le bien–être et la santé mentale des aînés. À partir des expériences vécues dans les emplacements pilotes aux chapitres de la promotion et de la mise en œuvre de l’Outil, on a pu en faire une pratique exemplaire pour la conception de politiques et de programmes. L’annexe 1 contient les commentaires des membres des groupes pilotes au sujet des points forts et des points faibles de l’Outil. La trousse a en outre été présentée lors d’un certain nombre de conférences, où d’autres commentaires ont été recueillis. Par la suite, un symposium a permis de discuter des expériences d’application de l’Outil et de déterminer les avantages et les défis que cela comporte. Cette information a servi à améliorer l’Outil et à concevoir des documents qui facilitent son utilisation dans divers contextes et à diverses fins; tous ces documents font partie de la présente trousse. Le Guide d’application de l’Outil d’évaluation des politiques en matière de santé mentale des aînés contient des exemples d’utilisation et l’annexe 1 renferme des commentaires et des conseils formulés par ceux qui l’ont utilisé.
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