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Virage virtuel pour fournir du soutien aux travailleurs essentiels et aux étudiants du postsecondaire
À la mi-mars, alors que le monde était mis sur pause, l’équipe de Changer les mentalités de la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) savait qu’elle devait se retrousser les manches.
« Nos formations en personne s’étaient arrêtées littéralement du jour au lendemain », de dire Mike Pietrus, directeur du programme, lequel s’occupe du volet formation de la CSMC. « Mais nous étions conscients que les travailleurs essentiels devaient avoir accès à nos formations sur la santé mentale et la résilience. »
Et c’est exactement ce que l’équipe s’est efforcée de faire.
« S’adaptant à une pandémie mondiale et au télétravail, tout en prenant soin de leurs familles, les membres de l’équipe ont complètement remanié le programme de formation pour qu’il soit offert par des moyens virtuels, et ce, tout à fait gratuitement, aux gens qui travaillaient sur la ligne de front pendant cette crise », explique monsieur Pietrus.
Louise Bradley, présidente-directrice générale de la CSMC, est encore émerveillée de cet exploit. « Il s’agit-là d’une réalisation pour le moins héroïque », a-t-elle déclaré, tout en faisant remarquer que plus de 400 cours ont été offerts gratuitement à plus de 4 000 travailleurs essentiels.
Les spécialistes de la formation de la CSMC ont pris les éléments les plus pertinents des formations Premiers soins en santé mentale et l’Esprit au travail, en ont fait des versions interactives et comprimées d’une durée de deux heures, pour apprendre aux gens comment s’occuper de leur santé mentale et de celle des autres. Un autre cours d’une durée d’une heure a été créé dans le but précis d’aider les gestionnaires à prendre soin de leurs équipes.
Pietrus a fait remarquer que cette expérience a exigé de l’équipe qu’elle fasse ses devoirs et qu’elle apprenne les meilleures pratiques en matière de formation virtuelle. « Mais grâce à cette incroyable réaction, nous sommes maintenant fin prêts à offrir nos formations les plus appréciées en version virtuelle », a-t-il mentionné, faisant ainsi référence à la série de formations qui comprend Premiers soins en santé mentale et l’Esprit au travail, de même que leurs variantes.
« Nous allons commencer par l’Esprit curieux, postsecondaire », a-t-il précisé, qui fournit de la formation sur la santé mentale et la résilience à l’intention des étudiants des collèges et des universités. « Nous nous sommes dit qu’il était naturel de commencer par eux. Ils sont non seulement plus à l’aise avec les interactions virtuelles, mais ils devront bientôt s’adapter à un milieu scolaire extrêmement différent et auront alors besoin d’aide pour relever toute une série de nouveaux défis. »
À compter du mois d’août, les établissements d’enseignement postsecondaire seront en mesure d’offrir cette formation qui a elle aussi subi une importante transformation.
« Nous avons beaucoup appris lorsque nous avons préparé nos formations gratuites pendant la crise », a déclaré Rebecca Richardson, spécialiste de la formation pour les programmes Premiers soins en santé mentale et Changer les mentalités. « On ne peut pas simplement prendre une formation habituellement offerte en personne et l’offrir telle quelle en ligne. Ça ne fonctionne pas. Nous avons vraiment dû faire nos recherches et bûcher afin de nous assurer de réellement établir un contact avec les participants. »
our ce faire, il a fallu étendre le cours pour en faire quatre modules de 45 minutes ou un cours d’une durée de trois heures. De petits groupes auront l’occasion de trouver des solutions à des situations difficiles, d’obtenir l’avis des autres participants grâce à des sondages et des jeux-questionnaires en ligne et de veiller à ce que toute personne chez qui la formation déclenche une réaction soit mise en contact avec du soutien en santé mentale.
« Nous devions trouver un moyen d’organiser toutes ces étapes », a déclaré M. Pietrus. Cela a donné lieu à la création d’un nouveau rôle dans la classe virtuelle afin de fournir du soutien à l’animateur. « Nous engageons des producteurs pour gérer les aspects techniques de la transmission du cours pour que le formateur puisse se consacrer strictement à enseigner la matière. »
Les résultats de la mise à l’essai qui a eu lieu à l’Université Bishop et l’Université Laurentienne parlent d’eux-mêmes.
« Plus de 82 pour cent des participants avaient la conviction qu’ils pourraient mettre en pratique les connaissances et les compétences acquises dans leur quotidien », a dit Mme Richardson. « Après avoir observé les deux mises à l’essai, j’étais encouragée et inspirée par l’énergie et la passion des étudiants, ainsi que par leur volonté de discuter de sujets difficiles, même dans un cadre virtuel. »
Chloe Kendall, une étudiante de l’Université Bishop, a dit que « le cours est extrêmement instructif. Il m’a aidée à comprendre ma propre santé mentale et à prendre conscience de la façon dont les autres peuvent se sentir. Les connaissances que j’ai acquises en deux jours me serviront toute ma vie. »
Mme Richardson est convaincue que cette volonté de montrer sa vulnérabilité et de chercher à obtenir de l’aide sera essentielle si l’on veut favoriser le bien-être mental des étudiants lorsqu’ils retourneront en classe cet automne.
« Plusieurs chercheront des moyens de composer avec le stress généré par l’apprentissage à distance et l’isolement social, ainsi que des façons de discuter et de donner un sens à ce qu’ils ont vécu au cours des derniers mois. Le fait d’adapter le cours l’Esprit curieux à un cadre virtuel juste à temps pour le semestre de l’automne permettra aux établissements postsecondaires d’aider les étudiants à relever ces défis. »
Visitez la page l’Esprit curieux postsecondaire virtuel pour voir où ces cours sont offerts.
Suzanne Westover
Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 11 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.
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