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Les sommets LA TÊTE HAUTE de la Commission de la santé mentale du Canada passent au virtuel
Lorsque le monde s’était arrêté en grande partie en mars 2020, la gestionnaire du programme LA TÊTE HAUTE, Fiona Haynes, était complètement démoralisée.
Les sommets LA TÊTE HAUTE sont des rassemblements interactifs qui donnent aux jeunes personnes l’occasion de s’informer sur la santé mentale et d’acquérir les outils nécessaires pour devenir des champions et des ambassadeurs de la lutte contre la stigmatisation dans leur école et dans leur communauté.
Selon Mme Haynes, « les personnes d’entre nous qui sont engagées dans le programme ont pu constater concrètement l’effet positif que nous avions, mais aussi l’ampleur du besoin — à quel point les jeunes bénéficiaient d’un espace sécuritaire pour écouter, apprendre et poser des questions. Mais surtout, nous avons également été
encouragés de constater l’immense sentiment de valorisation qu’ils ont ressenti lorsqu’on leur a demandé de proposer des solutions ». Depuis qu’elle a rejoint
le programme en 2016, Mme Haynes a assisté à sa croissance grâce au bouche-à-oreille, passant d’un seul sommet national à un programme ayant atteint des centaines de milliers d’étudiants.
Trouver un plan B
« Lorsque la pandémie a frappé, j’étais dans mon salon, terriblement inquiète à propos de la manière dont nous allions procéder pour joindre ces jeunes, pour nous assurer qu’ils sachent que nous ne les avions pas oubliés, pour leur lancer cette bouée de sauvetage et leur dire que nous étions encore là pour eux », dit-elle. « Mais j’ai vite découvert que je n’étais pas la seule à m’inquiéter. Toute l’équipe pensait que nous avions besoin d’un plan B ».
En fait, le plan B s’est mis en place tellement rapidement que Mme Haynes l’appelle désormais fièrement un « second plan A ». Elle a toujours su que l’atteinte des
communautés isolées et à accès aérien signifierait une réorganisation des rassemblements traditionnels. Toutefois, elle ne croyait pas que les nouveaux sommets virtuels, inspirés par le concept existant de LA TÊTE HAUTE avec des mesures de distanciation physique, dépasseraient nettement ses attentes.
« Nous avons trouvé l’ingrédient secret », dit Mme Haynes, qui a mentionné que les rapports d’évaluation des projets pilotes avaient indiqué un effet égal en ce qui a trait à tous les comportements positifs que les sommets en personne tentaient de promouvoir, allant de la recherche d’aide à la réduction de la stigmatisation.
Les sommets traditionnels de LA TÊTE HAUTE fonctionnaient en rassemblant des étudiants de différentes écoles secondaires au cours d’une journée complète. Après avoir entendu d’inspirantes histoires de rétablissement, les étudiants participaient à des activités qui incitaient à la réflexion et prenaient conscience de l’influence positive qu’ils pouvaient avoir pour changer les attitudes et les comportements entourant la santé mentale. Les étudiants apportaient ensuite leurs nouvelles connaissances dans
leur propre école pour contribuer à la rendre plus sécuritaire sur le plan de la santé mentale, avec le soutien d’un mentor (professeur ou conseiller scolaire).
Bien que la formule virtuelle adopte un parcours similaire, les étudiants se joignent à jusqu’à cinq autres groupes tout en demeurant dans leur salle de classe. Dirigés par des animateurs ayant suivi une formation spécifique en communication virtuelle, les événements sont divisés en modules de 75 minutes (pour tenir compte de la fatigue causée par Zoom) qui correspondent au slogan à trois parties du sommet : (1) « Prenez courage », face à la santé mentale, au bien-être mental et à la recherche
d’aide appropriée (2) « Tendez la main », pour comprendre la stigmatisation et la remettre en question et (3) « Dites-le », pour savoir comment passer à l’action de façon significative.
L’apprentissage par connexion
La façon dont les sommets sont présentés a une incidence directe sur ce que les participants retiennent de leur expérience. Comme l’a dit un étudiant, « J’ai appris à quel point la santé mentale est négligée, l’importance de tendre la main, d’être attentif et conscient, et de réaliser à quel point les personnes ayant une maladie mentale sont fortes et capables. »
Ce genre d’observation sincère, ajoute Mme Haynes, est probablement le résultat d’un « apprentissage fondé sur le contact », qui se produit lorsqu’un conférencier de LA TÊTE HAUTE (souvent un jeune adulte) partage son expérience sur la manière dont il a géré une maladie mentale ou dont il s’en est rétabli.
« Finalement, l’autre n’est pas aussi autre qu’il semblait être », explique Mme Haynes. « Les étudiants voient leurs peurs, leurs insécurités et leurs vulnérabilités reflétées par une jeune personne qui a réussi, qui communique bien et qui est un modèle positif, ensuite, de manière instantanée, se disent : je peux avoir de l’anxiété, je peux me sentir déprimé, je peux me sentir seul et je peux aussi être une personne valorisée qui peut tendre la main pour obtenir l’aide que je mérite. »
Une telle perspective, jumelée à la connaissance des ressources disponibles, donne également aux étudiants la confiance nécessaire pour offrir un soutien approprié et encourager leurs pairs à demander de l’aide. Les jeunes ont un rôle important à jouer, étant donné que les amis sont souvent la première ligne de défense lorsque survient un problème.
Élan d’enthousiasme
Jusqu’à présent, les trois projets pilotes de LA TÊTE HAUTE et le lancement officiel du sommet en version virtuelle ont tous généré des résultats positifs.
« Nous avons une formule éprouvée et testée pour les sommets en personne, et le fait de voir cette formule bien se transformer en version virtuelle est un signe encourageant », indique Laura Mullaly, gestionnaire par intérim, Mobilisation des connaissances, de l’équipe de la promotion de la santé mentale. « Nous disposons d’évaluations rigoureuses qui nous démontrent que « Oui, cette formule fonctionne comme elle le devrait », et le fait de constater ces évaluations reproduites pour les
sommets virtuels signifie que nous pouvons poursuivre notre travail important, peu importe les mesures liées à la COVID-19. »
Un commentaire d’un étudiant en 10e année lors du dernier sommet virtuel en dit long : « Je suis désormais mieux outillé. Je sais comment aller chercher de l’aide et je sais comment aider les autres. »
Suzanne Westover
Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 11 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.
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