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Le VecteurConversations sur la santé mentale

Le choix des mots est important

De la présidente-directrice générale de la CSMC, Louise Bradley

Parlez-en donc à une personne victime d’insultes racistes. Parlez-en à quelqu’un dont l’enfant a été harcelé ou intimidé. Parlez-en à une personne victime de violence verbale à cause de son orientation sexuelle. 

En tant que société, nous avons rejeté l’idée démodée selon laquelle « les coups de bâton et les jets de pierres peuvent briser nos os, mais les mots ne peuvent pas nous faire mal ». C’est absolument faux. Notre façon de nommer les choses est le reflet de notre volonté, en tant que communauté, de non seulement tolérer les autres, mais de nous efforcer de comprendre et d’accepter ceux que nous considérons comme différents.

Leur parler avec compassion est la première étape de la longue quête pour l’égalité. Ce sont souvent les petits changements subtils dans notre façon de parler qui sont précurseurs des plus grands changements qui mènent à l’inclusion. Pourtant, lorsqu’il est question de problèmes de santé mentale ou de maladie mentale, nous tirons de l’arrière. C’est tout particulièrement vrai en cas de maladie mentale sérieuse ou sévère, qui peut se manifester par des comportements qui nous mettent mal à l’aise ou, dans les cas les plus rares et les plus extrêmes, nous effrayent.

La distinction qui fait souvent défaut lorsqu’on utilise un langage stigmatisant envers une personne qui vit avec la maladie mentale est celle qui doit être faite entre la personne et sa maladie. Nous oublions de la faire, cette distinction, lorsque nous utilisons des termes péjoratifs. Ce faisant, nous mettons à mal l’humanité qui rassemble les membres d’une même communauté. Nous creusons un fossé entre « nous » et « eux », ce qui nous procure un faux sentiment de sécurité qui ne repose que sur des idées fausses.

Nous ne pouvons pas nous immuniser contre la maladie mentale en lançant des pierres depuis notre maison de verre. Ce qui peut aider, c’est de faire preuve d’humilité en se rappelant que ça n’arrive pas qu’aux autres. Nous n’avons nul besoin de croire en une force supérieure pour faire ainsi preuve de compassion; puisque nous qualifions notre société de société civilisée, nous devons faire preuve d’empathie à l’égard des plus vulnérables et des plus marginalisés d’entre nous.

Je n’ai l’intention de blâmer personne. Je ne veux pas nommer ou cibler qui que ce soit pour ce genre de comportement; soyons franc, il s’agit d’un phénomène généralisé. Chacun d’entre nous doit donc se regarder dans le miroir et faire face à ses propres préjugés. 

Lorsque nous dénigrons ceux qui sont malades et qui ne peuvent se défendre eux-mêmes, nous montrons ce que nous avons de plus laid en nous : la peur, la faiblesse, l’ignorance. Utiliser un langage plus prudent, qui laisse de la place pour la compassion, en revanche, est tout à notre honneur partagé.

Je terminerai en citant George Orwell : « Si la pensée corrompt le langage, le langage peut aussi corrompre la pensée ». Si nous bannissons le langage stigmatisant, non seulement nous élevons d’un cran le discours populaire, mais nous créons aussi une société plus juste et plus inclusive, et faisons renaître l’espoir.

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Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article appartiennent uniquement à l’auteur(e) et ne représentent pas nécessairement les politiques officielles de la Commission de la santé mentale du Canada.

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