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Le VecteurConversations sur la santé mentale

Nous célébrons le mois de la Fierté! Ces événements festifs, semaines et mois des vétérans, jours du T-shirt et autres événements de reconnaissances publiques, apportent de la visibilité et un sentiment de collectivité. Permettons aux couleurs de briller au gré du calendrier.

Nous nous sommes dirigés vers l’artère principale avec notre famille élargie pour passer du bon temps après des mois de séparation en raison de l’ordonnance d’isolement liée à la pandémie. Nous avons passé un moment agréable loin des écrans entourés d’autres personnes. Nous nous sommes délectés des paysages que nous offrait une petite ville de l’Ontario un beau dimanche. Ce jour-là, tout était parfait. Il faisait un temps magnifique. Il y avait des boutiques de crèmes glacées, des magasins d’antiquités, des personnes qui pique-niquaient. La circulation était marquée par des haltes pour laisser passer les piétons qui zigzaguaient d’un magasin à l’autre. À l’entrée de la rue, il y avait un passage pour piétons en arc-en-ciel, servant d’un point de mire aux piétons qui pénètrent dans cette artère très achalandée, et une visibilité d’un autre genre. Les passages pour piétons de la Fierté sont conçus pour promouvoir l’inclusion des communautés 2SLGBTQ+ et accroître la sensibilisation à ces communautés. Ils sont représentés de différentes façons, allant de rangées de six couleurs à des motifs à chevrons soulignant les identités croisées.

Comme beaucoup d’infrastructures municipales, ce projet particulier nécessitait une mise à jour après quelques années d’usure. La peinture écaillée m’a semblé être un symbole bien pratique en réfléchissant au mois de la Fierté et aux nombreux jours et mois symboliques qui rassemblent les gens autour d’une question et d’une idée, et qui disparaissent parfois dès que la page du calendrier est tournée.

Le bien-être des personnes ayant diverses identités de genre peut être grandement affecté par les caractéristiques, les normes, les pratiques et les cadres de nos milieux institutionnels. Cela transparaît dans les choses que nous voyons et les actions que nous entreprenons.

En ce jour
« Je suis Noire toute l’année », rétorque une amie à l’approche du mois de février déplorant la litanie des sollicitations d’interventions très visibles qui lui parviennent dans les semaines précédant le Mois de l’histoire des Noirs, alors que les offres de travail rémunéré et stable dans son domaine ne se concrétisent jamais. Lorsque vous vivez l’écart entre une visibilité passagère et l’incapacité réelle de subvenir à vos besoins, les mois de reconnaissance peuvent parfois ressembler à de la poudre aux yeux. Je suppose que cela fait partie du risque de mettre beaucoup d’énergie à promouvoir un mois en particulier ou le jour du T-shirt. Mais, cela peut aussi nous amener à nous demander quelle est la contribution apportée. S’agit-il d’un effort superficiel? Un petit pas vers un changement systémique? Je ne suis pas encore prête à déclarer que ces événements sont inutiles bien que leur effet d’instantanéité puisse masquer la complexité du vécu expérientiel passé et présent des communautés reconnues.

« GLAAD réécrit le scénario pour l’acceptation des LGBTQ » est le slogan de GLAAD, l’organisation américaine de défense des médias. Sa trousse des ressources du mois de la Fierté, destinée aux journalistes, donne un grand élan à cette mission en soulignant certains des pièges et des suppositions véhiculés par les séquences et les images de la couverture des événements de la Fierté. « Aucune image unique ne doit être présentée comme étant représentative de la communauté LGBT ou de l’éventail des événements qui se déroulent lors des événements de la Fierté », recommande-t-elle, tout en soulignant que « les participants colorés et non conventionnels jouent un rôle important lors des événements et des festivités de la Fierté ». GLAAD encourage les journalistes à « éviter la tendance à ignorer la diversité qui existe lors des événements de la Fierté », car le fait de s’appuyer sur « des images et des séquences scandaleuses ou exagérées marginalise les sujets en les sortant de leur contexte pour les dépeindre comme anormaux, perpétuant ainsi des idées fausses. »

Ces recommandations me rappellent les images des défilés des drag queens des reportages passés et m’amènent à réaliser que de telles images peuvent devenir des raccourcis visuels pour des mouvements progressistes dynamiques et complexes. De tels mouvements peuvent aussi rapidement être coupés de leurs origines dans le changement social. Des manifestations récentes visant à contrer le « lavage de l’arc-en-ciel », pour soutenir des intérêts anti-2SLGBTQ+ tout en prétendant publiquement soutenir les communautés 2SLGBTQ+, sont apparues parallèlement à des appels à prolonger les initiatives de la Fierté au-delà d’un mois, en particulier dans les communautés éloignées.

La représentation est importante
Le bien-être des personnes ayant diverses identités de genre peut être grandement affecté par les caractéristiques, les normes, les pratiques et les cadres de nos milieux institutionnels. Cela transparaît dans les choses que nous voyons et les actions que nous entreprenons. Le Vecteur, le magazine en ligne de la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), soutient qu’il faut éviter de simplifier à l’extrême et qu’il faut mettre l’accent sur le rétablissement et l’optimisme. Nous voulons offrir de l’espoir, mais pas de faux espoirs, et pas des récits étriqués. En d’autres termes, nous pensons qu’il est important de reconnaître les complexités dans toute expérience donnée, une perspective illustrée par la recherche récente sur la COVID-19. Un nouveau sondage réalisé par la firme Léger pour le compte de la CSMC et du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances a montré que les membres des communautés 2SLGBTQ+ ont été confrontés à des taux plus élevés de stigmatisation, de discrimination et de harcèlement pendant la pandémie, mais qu’ils sont à la fois plus résilients, optimistes, accueillants et inclusifs.

Les autres conclusions du sondage indiquent une complexité similaire. Environ un quart des répondants 2SLGBTQ+ ont déclaré jouir d’une excellente ou d’une très bonne santé mentale pendant la pandémie, mais les taux étaient nettement inférieurs pour les jeunes 2SLGBTQ+, les personnes issues de ménages à faible revenu et celles des communautés africaines, caraïbéennes, Noires ainsi que les communautés asiatiques de l’Est, du Sud-Est et du Sud. Cette tendance a été constatée en lien avec les contraintes de la COVID-19. Bien que la moitié seulement des répondants 2SLGBTQ+ aient déclaré être en mesure de faire face au stress lié à la pandémie, les jeunes 2SLGBTQ+ et les répondants africains, caraïbéens et Noirs sont moins nombreux à pouvoir le faire.

À un niveau individuel, nous avons également l’occasion, pendant le mois de la Fierté, de réfléchir à son évolution et à sa signification pour les communautés autochtones. De plus, nous pourrions nous demander la raison pour laquelle une chose aussi simple en apparence que les passages pour piétons fait l’objet de profanation et de vandalisme, réduisant ainsi la visibilité de ce signe discret de soutien. Dans le contexte de la pandémie, les événements de la Fierté peuvent représenter l’occasion de créer des réseaux pour soutenir les jeunes 2SLGBTQ+ et les communautés racialisées, qui sont plus que d’autres aux prises avec des crises imbriquées, tout en étant un allié le long de l’année.

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Photo: iStock - provenant
Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article appartiennent uniquement à l’auteur(e) et ne représentent pas nécessairement les politiques officielles de la Commission de la santé mentale du Canada.

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