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Le VecteurConversations sur la santé mentale

Propos du député Don Davies sur les services essentiels, les soins en santé mentale et notre façon de travailler

Don Davies, critique en santé du Nouveau Parti démocratique et membre du Parlement pour Vancouver-Kingsway, connaît depuis longtemps la valeur des travailleurs essentiels.

« Ma plus jeune fille est âgée de 25 ans, et elle a des besoins diversifiés », explique-t-il de sa résidence de Vancouver où il travaille à distance depuis le début de la crise de COVID-19. « Elle travaille dans une épicerie locale, et rien n’aurait pu l’empêcher de faire son travail, pas même une pandémie. »

M. Davies explique que bien que ce soit elle qui a pris la décision de continuer à travailler, en tant que parent il a ressenti un certain malaise. « Nous avons passé en revue les risques, bien sûr, mais son travail est extrêmement important pour elle. La routine lui fait un grand bien, et elle aime l’aspect social. Mais plus encore, elle est fière de sa contribution, et c’est bon pour son estime de soi. »

Néanmoins, M. Davies n’hésite pas à mentionner qu’en tant que société, nous avons depuis beaucoup trop longtemps sous-estimé la contribution du travail essentiel. « Que ce soit les travailleurs de soutien dans les centres de soins de longue durée, les personnes chargées de la livraison de nourriture, ou les commis d’épicerie comme ma fille, en tant que collectivité, nous les avons tenus pour acquis. J’espère que la COVID-19 nous aura permis de réaliser que ces emplois ne sont vraiment pas des emplois de second ordre. En fait, ces emplois sont sans l’ombre d’un doute les plus importants. »

En ce qui concerne M. Davies, il s’agit seulement de l’une des nombreuses vérités que la COVID-19 nous aura révélées.

« Ce qui est ironique, c’est que nous avons dû faire face à une menace à la santé physique pour exposer l’absence de soins abordables en santé mentale dans notre pays. Nous avons raison d’être fiers de nos médecins et de nos services hospitaliers. Mais nous avons maintenant l’opportunité de nous demander : est-ce que notre système de santé fonctionne encore comme au XXe siècle? Est-ce le bon moment de réinventer un système qui permettra de mieux nous servir pour les 100 prochaines années? »

M. Davies est persuadé que ce changement dans notre façon de penser ne se limitera pas aux soins de santé. Il perçoit le choc causé par la pandémie comme une occasion qui ne se présente qu’une fois par génération de remettre en question l’ensemble de nos façons de penser dépassées.

« Prenez les lieux de travail, par exemple », dit-il. « Depuis très longtemps, de nombreux secteurs traditionnels résistent à l’idée de faciliter ou d’offrir des arrangements pour le travail à domicile. Pourtant, nous voyons que les gens sont plus productifs, car le travail à domicile leur offre davantage de temps et de flexibilité. Bien sûr, je ne veux pas minimiser la réalité de devoir composer avec la double obligation pour ceux qui ont des enfants. Mais de manière générale, je pense que cette pandémie pourrait révolutionner notre façon de travailler et nos lieux de travail. »

M. Davies est depuis longtemps un défenseur des bienfaits pour la santé mentale de la semaine de quatre jours, et il est convaincu que les politiques progressives n’ont pas du tout les effets que beaucoup redoutent.

« Notre travail ne devrait pas être mesuré par le nombre d’heures où nous sommes rivés à notre bureau. Il devrait être mesuré par les résultats obtenus. Plus vous êtes inspirés par votre travail, plus vite vous serez en mesure de le terminer, et plus il sera bien fait. »

Par exemple, M. Davies souligne la réponse rapide et novatrice en vue de mettre en place des services virtuels en santé mentale, alors que l’inspiration et la productivité ont convergé pour permettre la réalisation de progrès à une vitesse fulgurante. 

« Nous percevons une volonté, dans l’ensemble des administrations, de travailler d’arrache-pied pour trouver des solutions. Nous voyons des accomplissements prendre forme en quelques semaines plutôt qu’en mois ou en années comme nous en avions l’habitude. »

Dans l’ensemble, M. Davies est extrêmement optimiste. Il reconnaît toutefois qu’il est très préoccupé par la réouverture de l’économie, et il explique que nous en avons encore beaucoup à apprendre sur la COVID-19.

« Mais si la COVID-19 a su mettre au jour nos faiblesses – notre manque de respect pour les travailleurs essentiels, notre mosaïque de services en santé mentale, notre attitude archaïque à l’égard du travail – elle nous a aussi offert une formidable opportunité. »

Comme il l’explique si bien, on ne peut pas résoudre un problème si on refuse de le voir.

« Voyons maintenant ce que nous pouvons faire en gardant les yeux grand ouverts. »

Suzanne Westover

Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 11 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.

Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article appartiennent uniquement à l’auteur(e) et ne représentent pas nécessairement les politiques officielles de la Commission de la santé mentale du Canada.

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