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Comment deux députés servent leurs électeurs en cette ère de COVID‑19
S’il y a un emploi qui mise sur la puissance des liens interpersonnels, c’est bien celui de député. Il suffit de poser la question à Matt Jeneroux, un défenseur de longue date de la cause de la santé mentale et député de Edmonton Riverbend.
Au cours d’une entrevue téléphonique réalisée à partir de chez lui, il explique que comme tous ses concitoyens albertains et canadiens, il apprend à naviguer dans ce nouveau contexte. Dans son cas, il essaie de trouver la meilleure façon d’aider ses électeurs.
« Si vous m’aviez dit il y a un mois que je ferais de la publicité pour les entreprises locales, je ne vous aurais pas cru », dit-il en riant. M. Jeneroux travaille aussi à distance alors qu’il s’occupe avec sa conjointe du petit dernier de la famille. « Notre bébé a deux mois, et je fais de mon mieux pour travailler de la maison. J’utilise les médias sociaux comme jamais auparavant… Et d’une certaine façon, j’ai l’impression que durant cette période d’incertitude collective, nous nous découvrons des dénominateurs communs comme jamais avant. »
En fait, M. Jeneroux reconnaît que la COVID-19 a vu naître de belles collaborations. « Je travaille avec mon homologue (Don Davies, critique du NPD en matière de santé) pratiquement tous les jours. Nous avons tous le même objectif : nous voulons que nos travailleurs de la santé aient accès à l’équipement de protection dont ils ont besoin, nous voulons aider les gens qui ont perdu leur emploi et nous voulons nous assurer que les personnes les plus vulnérables ne soient pas oubliées. »
Durant la phase de distanciation physique actuelle, M. Jeneroux admet qu’une grande partie de la partisanerie qui était présente avant la COVID‑19 a été remplacée par du partenariat. « Lors des réunions de comités virtuelles, vous voyez vos collègues à leur domicile, vous êtes invités dans leur espace personnel », explique-t-il. « Voir leurs photographies, leurs livres et leurs souvenirs permet de réaliser que nous sommes tous humains. »
Mais même en concédant qu’il y a certains bons côtés à la crise, comme l’arbre humoristique qu’il voit lors de sa promenade matinale, conçu pour faire sourire les passants, il passe beaucoup de temps à s’inquiéter de la façon dont les électeurs de sa circonscription s’en tirent.
« Pour être honnête, j’en ai perdu le sommeil. Je m’inquiète de ceux qui ont perdu leur emploi, qui ont perdu tous leurs mécanismes d’adaptation et qui sont aux prises avec la colère. Je m’inquiète de ceux qui, comme mon grand-père de 95 ans, ne savent pas comment utiliser la technologie pour rester en contact avec les autres ou pour se tenir au courant des dernières informations. Je m’inquiète des nouvelles mamans, évidemment, comme ma femme qui a accouché au début de février. »
M. Jeneroux n’est pas le seul député à s’être fait propulser dans une nouvelle réalité. Lloyd Longfield, qui représente Guelph, compare la situation à la construction d’un avion pendant qu’il est en vol.
« Cette crise comporte tellement de couches », explique-t-il la voix clairement tendue par les appels incessants passés pendant qu’il travaille à la maison. « Au début, il s’agissait seulement de savoir comment s’adapter, comment s’assurer que tout le monde avait de la nourriture sur sa table, comment veiller à offrir du soutien financier à ceux qui en avaient besoin. Maintenant, je joue un rôle de coordination – je travaille avec les entreprises locales pour maintenir la chaîne d’approvisionnement, et je collabore avec celles qui sont passées à la production de matériel de protection. »
M. Longfield admet que l’adaptation à la nouvelle technologie, tout en faisant du travail politique, amène son lot d’enjeux. « Zoom, FaceTime – tout cela, c’était nouveau et c’était un peu intimidant au début. Mais je réalise qu’avec ces technologies, nous devons être davantage présents. Vous ne pouvez pas consulter vos courriels pendant un appel vidéo. Et c’est peut-être quelque chose que nous retiendrons une fois cette crise passée : nous porterons plus attention à la façon dont nous communiquons. »
Il mentionne aussi qu’il devrait suivre son propre conseil en lien avec la protection de la santé mentale. « J’implore les gens de réduire leur consommation de nouvelles. Je pense que c’est très important. J’encourage aussi les gens à se concentrer seulement sur ce qu’ils peuvent contrôler. S’inquiéter de ce que font les autres pays est aussi futile que de s’inquiéter de ce que font nos voisins. Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas être de bons citoyens du monde, mais pour y arriver il faut commencer dans notre propre cour. »
Alors que M. Longfield est toujours confronté à une longue liste d’inquiétudes, notamment en ce qui a trait à la manière de relancer de façon responsable l’économie tout en répondant aux besoins des travailleurs de la santé, il est rassuré par la façon dont les Canadiens s’entraident.
« Des entreprises qui mettent au point des solutions canadiennes, à la collaboration entre les provinces et jusqu’au portail de soutien en matière de santé mentale Espace mieux-être Canada créé par notre gouvernement, je suis très fier de notre réponse à cette crise en tant que pays. Nous nous efforçons de rendre notre société plus autonome et empreinte d’humanité. Chaque Canadien devrait considérer cela comme un accomplissement dont nous pouvons être fiers. »
M. Longfield conclut l’appel en disant qu’il doit ménager sa voix pour un événement Facebook qui a lieu au cours de la soirée.
« Je veux m’assurer d’être à l’aise avec la technologie, et je veux être prêt à donner mon maximum quand je ferai face à un public difficile. »
M. Longfield ne faisait pas référence au parlement virtuel. Ce soir-là, il devait lire une histoire aux enfants de son quartier à l’heure du coucher. « Nous apprenons tous à être plus présents les uns pour les autres. Et quand mes petits-enfants penseront à cela, j’espère que c’est ce dont ils se souviendront. Que les adultes dans leur vie étaient présents et là pour eux. C’est ce qui compte vraiment. »
Suzanne Westover
Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 11 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.
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