Le VecteurConversations sur la santé mentale
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La députée de Fredericton fait part de ses réflexions sur un premier mandat semblable à nul autre
Il n’est pas facile de suivre Jenica Atwin qui en est à son premier mandat comme représentante du Parti vert du Canada à la Chambre des communes et députée de Frederiction. Elle s’intéresse à des sujets variés, s’inspire de riches exemples et s’exprime rapidement, un peu comme si elle voulait s’assurer que rien d’important ne lui échappe.
« Je fais partie d’un groupe d’action pour les personnes âgées », a-t-elle expliqué de chez elle, au cours d’un entretien téléphonique tenu à la fin du mois de mai. « J’entends parler de personnes âgées qui téléphonent à l’Agence du revenu du Canada ou Service Canada dans le seul but d’entrer en contact avec une voix humaine. C’est bouleversant. »
L’empathie de Mme Atwin est palpable. Elle-même jeune mère de deux enfants, elle s’est retrouvée en isolement dès les premiers jours suivant son accouchement et elle est parfaitement consciente que la COVID-19 fait ressortir des disparités dont le Parti vert parle haut et fort depuis longtemps.
« En ce moment, il se peut que des gens vivent des jours sombres », dit-elle. « Comme les inégalités raciales sont mises en évidence, que le virus frappe plus durement les personnes défavorisées sur le plan social et le plan économique et qu’il n’y a pas assez de soins de santé mentale, on peut facilement comprendre que des gens soient découragés et déprimés. »
Mais Mme Atwin croit que la solution réside dans la force de la communauté. « La résilience ne tient pas tant dans la force que l’on peut finir par trouver en soi à force de creuser, mais plutôt dans le soutien que l’on peut trouver ailleurs, dans ce que l’on peut retirer de son réseau et ce que l’on peut faire pour aider les autres. »
Elle a grandi dans un foyer où la culture de son beau-père, celle des Premières Nations, reposait sur ces valeurs et c’est en connaissance de cause qu’elle parle de ce sens de la communauté. « Je vis près de la Première Nation d’Oromocto, où mon époux siège au conseil de bande, et c’est de leur façon de réagir à la situation que j’ai tiré mes espoirs ou mon inspiration pendant cette période. »
Mme Atwin décrit comment les cercles de couturières ont mis leurs talents à profit en fabricant des masques, comment les paniers ont été remplis de produits de première nécessité et livrés aux personnes vulnérables ou âgées. Elle explique aussi, avec un profond respect, comment la chef d’Oromocto, Shelley Sabattis, a su mener l’action efficace et empreinte de compassion de sa communauté.
« Le leadership féminin est à l’honneur ces temps-ci », de dire Mme Atwin. « Voyez ce que font Jacinda Ardern, en Nouvelle-Zélande, et Angela Merkel, en Allemagne. Elles nous montrent que les femmes dirigent de manière un peu différente, que leur sensibilité leur permet de s’élever en ces temps vraiment difficiles. »
Il existe de nombreux exemples de leadership féminin chez nous, y compris parmi les plus hauts responsables provinciaux de la santé publique, dont Theresa Tam qui est la médecin la plus haut placée du Canada.
Mme Atwin est également contente de la réponse du Canada. « Écoutez, je trouve que nous avons fait un excellent travail. Nous avons uni nos efforts. Au-delà des bannières politiques, nous voyons davantage les points que nous avons en commun plutôt que les idéologies qui nous opposent. Cela ne veut pas dire que nous sommes parfaits et mon travail, en tant que membre de l’opposition, consiste à m’assurer que nous montrons ce qu’il faut améliorer. Mais, dans l’ensemble, je pense que nous devrions vraiment être fiers, comme Canadiens, du leadership dont nous sommes témoins de tous les côtés. »
Mme Atwin ajoute que la santé physique et mentale de la famille, des amis, des collègues et des membres de la communauté fait partie des priorités ces jours-ci. « J’aimerais qu’une position ministérielle axée sur notre bien-être collectif voie le jour », dit-elle. « On voit qu’une prise de conscience se développe autour de l’idée que si les gens sont bien émotionnellement, spirituellement, physiquement et mentalement, ils seront plus aptes à remplir leurs rôles, qu’il s’agisse des responsabilités familiales ou des réalisations professionnelles. »
Lorsqu’on lui a demandé comment elle fait pour demeurer si calme et sereine avec un horaire si chargé, elle s’est mise à rire. « Ce n’est pas facile. Cela vient de choses très simples. Prendre cinq minutes le matin pour boire tranquillement une tasse de thé, faire brûler de la sauge et prendre quelques profondes respirations pour bien commencer la journée. Il n’y a pas de recette miracle. Je prends simplement un moment pour me recentrer et j’essaie ensuite de poursuivre mon travail. »
Suzanne Westover
Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 11 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.
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