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Accueil › Ressources › Cadre RE-AIM en cybersanté mentale : un examen rapide des recherches en cours
Recommandation 1 : Augmenter les services existants
L’expérience tirée de l’examen rapide montre que le processus d’intégration de la cybersanté mentale comme outil de base des soins de santé présente de nombreuses difficultés, est très complexe, et nécessite un important investissement de temps dans la plupart des cas. L’écart entre la recherche et la pratique demeure un problème. Cet examen suggère qu’il existe bon nombre d’interventions et de services de cybersanté mentale viables qui montrent des effets positifs et un taux croissant de développement. L’extensibilité et la transférabilité de ces interventions sont d’une importance primordiale. Étant donné le grand nombre de petites études mondiales montrant des résultats prometteurs, le défi consiste maintenant à mobiliser ces interventions dans de nouveaux contextes. En misant sur les services qui ont montré des effets positifs, une dynamique pourrait être créée sans nécessiter d’importantes dépenses en matière de développement.
Recommandation 2 : Tenir compte des populations prioritaires
Le but de tous les soins de cybersanté mentale est de trouver une solution optimale aux problèmes (existants ou anticipés) de santé mentale les plus urgents. Il existe un écart énorme entre ce que nous croyons que les soins de cybersanté mentale peuvent faire pour les clients marginalisés ou défavorisés et les types de recherches universitaires qui sont menées. Si un accès amélioré pour les communautés rurales et une inclusion élargie des sous-populations défavorisées (catégorisées selon la culture, l’ethnicité, l’âge, les secteurs cliniques, etc.) aux soins de santé mentale sont des moteurs prioritaires des nouveaux services, le type de recherches menées et les participants à la recherche devraient alors réfléchir à ces priorités. Nous avons la responsabilité éthique de nous assurer que le développement de nouveaux services de cybersanté mentale ne fait pas que fournir des options de rechange à ceux qui ont déjà accès à des soins de santé mentale, mais qu’il permet de créer de nouvelles voies d’accès aux soins pour les personnes mal desservies dans le système actuel.
Recommandation 3 : Codéfinir et mesurer les coûts et les avantages
Des renseignements sur les coûts des interventions en cybersanté mentale sont nécessaires au sein du cadre d’évaluation des interventions mises à l’essai. La documentation de la rentabilité peut appuyer le processus décisionnel sur le terrain, mais également former la base de l’élaboration de modèles opérationnels et de la facilitation des systèmes de paiement pour appuyer l’augmentation des services. Cependant, ce que les chercheurs perçoivent comme étant de précieuses mesures de la rentabilité et des méthodes de validation n’est pas toujours ce qui est nécessaire pour guider les décisions à la base. Le partage des connaissances au sujet des importantes analyses des coûts et des avantages est une étape importante pour provoquer la transition de la recherche à la pratique.
Recommandation 4 : Trouver des solutions équilibrées
Les solutions de cybersanté mentale qui sont cernées pour la mise en œuvre devraient être équilibrées afin qu’elles soient appropriées sur le plan technologique et adaptées à la culture. Une technologie appropriée peut être définie comme la solution technologique la plus facile qui permet d’atteindre le but désiré selon des conditions sociales, culturelles, environnementales et économiques de l’environnement dans lequel elle doit être appliquée. Ainsi, une technologie appropriée serait généralement facile à adopter et nécessiterait une exploitation et un maintien moindres des ressources (ce qui la rendrait probablement plus durable et écologique). La sensibilité culturelle nécessite des solutions qui respectent les traditions locales, les attentes du système de soins de santé, les croyances liées à la santé et à la maladie, la littératie en matière de santé, et les tendances d’utilisation des services de soins de santé existants. Le fait d’ignorer la culture locale pourrait miner les efforts visant à intégrer des initiatives de cybersanté mentale et limiter la capacité d’utiliser ce qui a fonctionné ailleurs dans le monde et de l’appliquer à l’expérience canadienne. Aussi, des ressources locales insuffisantes pourraient entraîner des erreurs dans la prestation et l’application des services de cybersanté mentale qui ressemblent peu à l’approche thérapeutique désirée. Une expérience et des connaissances solides des limites culturelles doivent guider la conception et la mise en œuvre de solutions en cybersanté mentale. Les efforts continus pour créer des interventions en collaboration avec des personnes ayant vécu la maladie mentale, ainsi que leur famille et leurs fournisseurs de soins, pourraient en améliorer la pertinence, et à son tour, l’application.
Recommandation 5 : Intégrer le système
Si la cybersanté mentale continue d’être conceptualisée comme un système de prestation de soins de santé distinct ou parallèle, et non comme une partie intégrante d’une stratégie générale pour appuyer la santé mentale, le potentiel à long terme des investissements dans ces services pourrait alors ne jamais être réalisé. Bien que des efforts doivent être faits pour transformer plus rapidement la recherche en pratique, il est également crucial que les mécanismes de financement soient conçus pour reconnaître la nature itérative du domaine et s’adapter habilement selon les cycles d’amélioration continue. Bien que les ressources dédiées à la mise à jour de la technologie puissent être réduites au fil du temps, l’engagement continu des administrateurs des services de santé sera nécessaire pour s’assurer que de nouveaux services de cybersanté mentale sont institutionnalisés et recenser où d’autres services pourraient être remplacés ou interrompus.
Alors que les complexités de la mise en œuvre des interventions en cybersanté mentale deviennent toujours plus manifestes, il est de plus en plus important d’examiner et d’évaluer systématiquement les nouvelles recherches. Afin de traiter des écarts entre la recherche, la politique et la pratique, nous avons appliqué le cadre RE-AIM afin de mener un examen rapide du paysage actuel de recherche en cybersanté mentale. Le cadre était un excellent outil pour systématiquement recenser les facilitateurs, les défis, les occasions et les écarts tenaces dans l’évaluation des soins de cybersanté mentale et leur documentation. L’utilité des examens de la portée dépend des données probantes disponibles. Cet examen souligne les incohérences de la mesure dans laquelle les auteurs ont traité de chacune des dimensions du cadre RE-AIM. Les innovateurs et les chercheurs devraient surtout mesurer l’efficacité des interventions en cybersanté mentale, mais les facteurs liés à la mise en œuvre, à l’adoption et au maintien doivent être inclus dans le processus d’évaluation. Les décideurs, les équipes de soins de santé et les personnes aux prises avec des maladies et des problèmes associés à la santé mentale ont besoin de meilleurs éléments de preuve sur la façon dont la cybersanté mentale peut être mieux intégrée dans l’accès aux soins et doivent déterminer si ces ressources tiennent leurs promesses d’offrir un accès accru aux populations mal desservies. La prochaine génération de solutions de cybersanté mentale au Canada devrait tirer profit des leçons des nombreuses nouvelles approches créées dans l’ensemble du pays et à l’échelle internationale.
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Afin d’aider à accroître l’utilisation des services de cybersanté mentale, nous avons élaboré quatre modules d’apprentissage en ligne basés sur notre Trousse d’outils pour la mise en œuvre de la cybersanté mentale, en collaboration avec le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH).
Le Modèle de soins par paliers 2.0© est un système de soins qui se veut transformationnel dans sa façon d’organiser et de fournir des services de santé mentale et d’usage de substances fondés sur des données probantes.