Ce rapport a été publié en 2013. Les données peuvent ne plus être à jour.
En 2010, la Commission de la santé mentale du Canada a commandé une étude pour obtenir une estimation, jusque là manquante, du nombre de personnes ayant un trouble mental ou une maladie mentale dans l’ensemble du pays et des coûts associés. L’étude a dressé un modèle original en se basant sur une diversité d’études canadiennes et étrangères. Ses conclusions, combinées à des données probantes montrant l’efficacité de certaines interventions, préconisent d’effectuer des investissements judicieux en santé mentale et présente les raisons pour lequelles il est impératif d’investir.
Les coûts générés par les troubles mentaux et la maladie mentale au Canada sont substantiels.
- L’étude commandée par la Commission révèle que les maladies mentales et les troubles mentaux grèvent l’économie canadienne d’au moins 50 milliards de dollars par an. Cela représente 2,8 % du produit intérieur brut au Canada en 2011.
- Les services de santé, les services sociaux et les mesures de soutien au revenu composent la plus importante part de ces coûts. De plus, en 2011, pour les milieux de travail, cela représentait d’autres coûts estimés à plus de 6 milliards de dollars en raison des baisses de productivité occasionnées par l’absentéisme, le présentéisme et le retrait du marché du travail.
- Au cours des trente prochaines années, le coût total pour l’économie aura dépassé les 2,5 billions de dollars.
Chaque année au Canada, une personne sur cinq est aux prises avec un trouble mental ou une maladie mentale. Chaque individu est touché de près ou de loin par ce phénomène.
- Au Canada, plus de 6,7 millions de personnes sont aux prises avec un trouble mental ou avec une maladie mentale. À titre comparatif, 2,2 millions de personnes ont le diabète de type 2.
- Les troubles mentaux et la maladie mentale apparaissent tôt dans la vie. Chaque année, plus de 28 % des personnes de 20 à 29 ans sont aux prises avec une maladie mentale. À l’âge de 40 ans, une personne sur deux a, ou aura eu, une maladie mentale.
- Si l’on inclut les familles et les aidants, presque tout le monde est touché par les troubles mentaux ou la maladie mentale d’une façon ou d’une autre.
L’impact des troubles mentaux et des maladies mentales se fait particulièrement sentir dans les milieux de travail et chez les individus en âge de travailler.
- Les personnes qui sont au début ou au sommet de leur vie active sont parmi les plus lourdement touchées par les troubles mentaux et les maladies mentales.
- Près de 21,4 % de la population active du Canada est actuellement aux prises avec un trouble mental ou une maladie mentale qui peut entraver sa productivité.
- Les troubles mentaux et les maladies mentales comptent pour près de 30 % des réclamations pour invalidité à court et à long terme au Canada; ce sont aussi l’un des trois principaux motifs à l’origine des réclamations selon 80 % des employeurs.
Tout porte à croire qu’investir dans des programmes efficaces peut profiter à l’économie et à la santé de la population.
- La stratégie en matière de santé pour le Canada, Changer les orientations, changer des vies, propose une série de mesures éprouvées et prometteuses qui peuvent améliorer les résultats et la situation des personnes touchées par les troubles mentaux et les maladies mentales.
- On ne peut éliminer tous les coûts associés à la maladie mentale mais on peut bonifier la prestation de programmes qui améliorent la situation de la santé mentale et qui comportent des avantages sur le plan des coûts.
- Si l’on parvenait à simplement réduire de 10 % le nombre de personnes ayant une nouvelle maladie mentale chaque année, objectif très réaliste pour de nombreuses maladies chez les jeunes, on économiserait après 10 ans au moins 4 milliards de dollars en un an.
- Nous jugeons cet objectif réalisable du fait que la promotion, la prévention et les interventions précoces ciblant les jeunes et les familles, notamment la sensibilisation des parents et le soutien à la famille, génèrent des bénéfices nets considérables.
- Nous savons aussi que les programmes qui facilitent l’accès rapide aux traitements, ou qui évitent l’hospitalisation ou la judiciarisation, engendrent aussi des économies.
- Une meilleure gestion de la santé mentale en milieu de travail, notamment par des mesures de prévention, des interventions précoces de lutte au stress et des mesures de dépistage des problèmes de santé mentale, peut réduire considérablement les pertes attribuables à une diminution de la productivité.