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La stigmatisation et la crise des opioïdes – Rapport final

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Le Canada traverse actuellement une crise des opioïdes. Toutefois, s’il est généralement convenu que la stigmatisation entourant l’utilisation d’opioïdes est considérable et qu’elle prête à conséquence, nous devrons néanmoins explorer plusieurs questions en vue d’acquérir une compréhension approfondie de ses effets sur les personnes aux prises avec des problèmes liés à l’usage de cette drogue.

  • À quoi ressemble la stigmatisation associée aux opioïdes?
  • D’où vient-elle?
  • Comment se manifeste-t-elle?
  • Quels effets pourrait-elle avoir sur une personne demandant ou recevant de l’aide?
  • Quels effets pourrait-elle avoir sur la qualité des soins et la disponibilité desservices?
  • Comment pourrait-on la combattre efficacement?

Puisqu’il est essentiel de répondre à ces questions pour être en mesure d’offrir desinterventions efficaces en vue d’améliorer la qualité des services de première intervention, la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) a réalisé un projet de recherche d’une durée de 18 mois (financé par Santé Canada) dans le cadre de son initiative de lutte contre la stigmatisation, Changer les mentalités. Ce projet poursuivait trois grands objectifs:

  1. Acquérir une meilleure compréhension du rôle joué par la stigmatisation en ce qui concerne les problèmes liés à l’utilisation des opioïdes (et d’autres substances), et ce, afin d’aider les gouvernements (et d’autres parties prenantes) à prendre des décisions en matière de prestation de services et d’orientations politiques.
  2. Déterminer les besoins en matière d’apprentissage chez les premiers répondants (p. ex. le personnel des services d’urgence, les services d’incendie et de police, les ambulanciers paramédicaux, les travailleurs de proximité et d’autres travailleurs de première ligne) en ce qui concerne la stigmatisation, afin de favoriser la création d’interventions appropriées et efficaces.
  3. Établir des mesures visant à évaluer les initiatives de lutte à la stigmatisation s’adressant aux premiers répondants, qui sont aux premières lignes de la crise des opioïdes qui frappe le Canada.

Ce projet comprenait une analyse documentaire exploratoire, ainsi que des entretiens avec des répondants clés et des groupes de discussion composés de premiers répondants, de personnes ayant un savoir expérientiel de l’utilisation d’opioïdes ou d’autres substances, de décideurs et de fournisseurs de services. Des groupes représentatifs d’un large éventail d’opinions, de points de vue et d’expériences ont été réunis dans chacune des cinq régions du Canada afin d’assurer l’inclusion de sites affichant des taux particulièrement élevés de décès et d’hospitalisations liés aux opioïdes. À partir de ces activités, nous avons mis au point et testé une nouvelle échelle de mesure permettant d’évaluer les interventions de lutte contre la stigmatisation associée aux opioïdes chez les premiersrépondants.

Principales constatations

Heather Stuart, Ph. D., de l’Université Queen’s, a effectué l’analyse exploratoire en mars 2018. En janvier 2019, elle a publié un article à titre d’invitée dans la revue Healthcare Management Forum, « Managing the Stigma of Opioid Use », où elle présente les conclusions tirées de son analyse. L’article intégral se trouve à l’Annexe A.

Recommandations clés

À la lumière des constatations relevées dans le présent rapport, nous recommandons les stratégies suivantes :

  1. Élaborer desstratégies globales d’intervention et de réduction de la stigmatisation à l’intention des intervenants de première ligne. Ces stratégies pourraient s’attaquer à la stigmatisation, qui est un frein important à la demande d’aide et à la qualité dessoins, ainsi qu’au niveau élevé de méfiance des personnes ayant un savoir expérientiel face au système de santé. Pour ce faire, les organisations pourraient :
  • se servir de la présente recherche et du cadre élaboré grâce à l’étude auprès des répondants clés pour orienter leurs plans, leurs concepts et leursinterventions;
  • mettre à profit les leçons apprises et les connaissances fondées sur des données probantes pour lutter contre la stigmatisation entourant la maladie mentale dans les soins de santé (incluant les modèles et les lignes directrices de mise en œuvre et les ingrédients clés ) tout en confiant un rôle de premier plan aux personnes ayant un savoir expérientiel dans la création des interventions.
  • mettre l’accent sur l’amélioration des attitudes et des comportements chez les premiers répondants et cultiver la satisfaction de compassion, la compréhension et la confiance;
  • intégrer un mécanisme d’évaluation et un cadre de surveillance rigoureux aux interventions afin d’assurer que celles-ci atteignent leurs buts.

2. Évaluer l’efficacité et la rentabilité des approches et des stratégies prometteuses présentées dans ce projet. Les approches et les interventions qui fonctionnent pourront être reproduites, partagées et diffusées à l’échelle du pays.

3. Résoudre les dilemmes éthiques vécus par certains premiers répondants et fournisseurs de première ligne concernant les clients à haut taux de récidive et les mesures de secours d’urgence (p. ex. le Narcan) qui pourraient accroître les comportements à risque dans certaines circonstances. Il serait important d’examiner cette question plus en profondeur dans une étude distincte.

4. Accroître l’utilisation d’un langage non stigmatisant et mettre en place des lignes directrices encadrant les pratiques exemplaires sur la terminologie et le langage associés aux opioïdes. Les décideurs, les professionnels et les dirigeants d’organisations seraient particulièrement efficaces à la tête d’une telle initiative.

5. Accorder une attention prioritaire aux obstacles systémiques et aux lacunes en matière de traitements. Cette stratégie englobe la nécessité de reconnaître, de comprendre et de systématiquement régler les problèmes liés :

  • aux pratiques et aux politiques punitives ou créant des obstacles;
  • aux insuffisances en matière d’accès et de qualité destraitements;
  • à l’attribution des ressources;
  • à d’autres obstacles au niveau des politiques ou des systèmes qui portent atteinte à la qualité des soins et du soutien prodigués aux personnes ayant des problèmes de consommation d’opioïdes.

6. Assurer que les efforts consacrés à la prévention et aux politiques de prévention tiennent compte de la stigmatisation. Des initiatives de lutte contre la stigmatisation destinées au public doivent aussi être mises en place. Bien que nous recommandions de réaliser des recherches afin de mieux comprendre et enrayer la stigmatisation touchant les personnes ayant des problèmes de consommation d’opioïdes ou d’autres substances, il est possible d’utiliser des connaissances existantes sur les pratiques exemplaires, ainsi que les constats pertinents de la présente étude pour réduire la stigmatisation entourant la maladie mentale.

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