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Le VecteurConversations sur la santé mentale

Les personnes de 85 ans et plus constituent le segment de la population qui augmente le plus rapidement au Canada, à un rythme près de quatre fois supérieur à celui de la population générale. Le nombre d’outils et de stratégies fondés sur des données probantes destinés à les aider à vivre une vie plus longue, plus heureuse et plus satisfaisante progresse également à vive allure, ce qui est une bonne nouvelle puisque la taille de ce groupe triplera au cours des prochaines décennies.

De la recherche aux ressources
Comment le vieillissement affecte-t-il notre santé mentale? Pour la Dre Keri-Leigh Cassidy, professeure de psychiatrie à l’Université Dalhousie, « contrairement aux idées préconçues selon lesquelles les choses ne peuvent que se détériorer avec l’âge, la recherche démontre que des améliorations sont en fait possibles. Tout au long de la vie, notre cerveau continue de se développer et de se remodeler à travers la neuroplasticité. Bien que nous soyons plus susceptibles de subir des pertes et de faire face à l’adversité en vieillissant, il est aussi possible de devenir beaucoup plus apte à relever de nombreux défis. Les recherches indiquent également que les niveaux de bonheur, de compassion et de gratitude augmenteront avec l’âge. »

Reconnue comme une sommité dans le domaine de la psychothérapie des personnes âgées, ainsi que des troubles de l’humeur et de l’anxiété, la Dre Cassidy préside le Réseau de santé mentale des aînés de l’Atlantique et occupe le poste de directrice clinique du programme de psychiatrie gériatrique de l’Université Dalhousie. En 2011, elle a lancé La fontaine de la santé, une initiative nationale à but non lucratif qui communique les plus récentes connaissances scientifiques en matière de bien-être, de résilience et de vieillissement optimal, tout en proposant des webinaires et des cours aux citoyens, aux organisations et aux cliniciens.

« Bien souvent, les gens ne réalisent pas à quel point ils peuvent influencer leur santé », a-t-elle déclaré. « Par exemple, nous sommes désormais en mesure de dire que les facteurs génétiques n’expliquent que 25 % de l’espérance de vie humaine, et que les modes de vie malsains sont la cause de plus de 85 % des maladies chroniques. »

La Dre Cassidy évoque également des recherches qui ont montré à quel point les personnes qui adoptent de saines habitudes de vie sont susceptibles de vivre plus longtemps et de connaître des niveaux de bonheur et de satisfaction plus élevés. Comme l’explique le site Web de La Fontaine de la santé, ces bonnes habitudes se classent dans des catégories telles que l’activité physique, l’interaction sociale, les stimulations intellectuelles, les soins personnels en matière de santé mentale et la pensée positive.

« Notre manière de penser, notamment la façon dont nous envisageons le vieillissement, représente un nouveau domaine de recherche absolument fascinant », a-t-elle déclaré. « Une étude de l’Université Yale a révélé que les personnes qui avaient une perception positive du vieillissement prolongeaient leur vie d’environ 7,5 ans comparativement à celles qui avaient une perspective plus négative. Le fait de prendre régulièrement soin de soi, par le biais du yoga et de la pleine conscience, combiné à de bonnes habitudes de sommeil, peut également contribuer à améliorer le bien-être mental. Il est essentiel de reconnaître les signes et les symptômes de la maladie mentale et d’être prêt à recourir à une aide professionnelle, le cas échéant. »

La vie prend un nouveau départ à 60 ans
La fondatrice de Top Sixty Over Sixty, Helen Hirsh Spence, a tiré des conclusions semblables sur la façon dont nous envisageons le vieillissement lorsqu’elle a atteint l’âge de la retraite. C’est à ce moment-là qu’elle a commencé à prendre pleinement conscience des effets néfastes de l’âgisme et des stéréotypes associés à la retraite.

« Des expressions telles que “bon à jeter aux oubliettes” ou “en vacances toute l’année” peuvent avoir un effet pernicieux, car elles renforcent les opinions négatives », a-t-elle déclaré. « Les personnes qui intériorisent ces clichés risquent de perdre leur raison d’être en vieillissant. Et comme le révèle la recherche, elles peuvent en conséquence abréger leur vie. »

À la fin de la soixantaine, après avoir mené une carrière dans le domaine de l’éducation, Mme Spence a mis sur pied une entreprise sociale à but lucratif, laquelle a pour but de lutter contre l’âgisme et d’exploiter les talents des personnes âgées au Canada. Elle croit que la plupart d’entre nous ont longtemps sous-estimé les personnes âgées et les contributions qu’elles peuvent offrir à la société.

« L’œuvre de ma vie est maintenant consacrée à rediriger les discussions vers le sujet du vieillissement », a-t-elle déclaré. Le projet Top Sixty Over Sixty comporte deux volets : d’abord, montrer aux entreprises et aux organisations comment tirer profit d’une main-d’œuvre diversifiée sur le plan de l’âge; puis, aider les personnes âgées à se réinventer avec assurance et dynamisme.

Conseils pratiques, fondés sur des données probantes
En raison de la pandémie, les niveaux d’isolement ont considérablement augmenté. Il est donc primordial d’adopter des habitudes qui protègent à la fois la santé physique et mentale. Pour aider les adultes âgés à protéger leur bien-être mental pendant la pandémie de COVID-19, la Commission de la santé mentale du Canada a fait équipe avec Dre Cassidy pour élaborer une fiche de conseils proposant des idées pratiques et fondées sur des données probantes. Par exemple, le premier conseil suggère de se concentrer sur ce que nous pouvons maîtriser, comme prendre soin de soi et intégrer des routines saines dans notre quotidien.

À l’aube de la cinquantaine, Dre Cassidy fait preuve de plus en plus de discipline lorsqu’il s’agit de prendre soin d’elle-même.

« Il est facile de se sentir dépassée par la pandémie en cours », dit-elle. « Pour remédier à cet état d’esprit, je mets en pratique le conseil de limiter mon exposition aux nouvelles, surtout juste avant d’aller dormir. Je prends également le temps de faire de l’exercice et d’exprimer ma gratitude, et je communique chaque semaine avec un groupe d’amis par vidéoconférence. Ces habitudes me permettent de conserver mon équilibre et d’apprécier les belles choses de la vie. »

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Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article appartiennent uniquement à l’auteur(e) et ne représentent pas nécessairement les politiques officielles de la Commission de la santé mentale du Canada.

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