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Le VecteurConversations sur la santé mentale

Améliorer l’accès aux services de psychothérapie et encourager les femmes à embrasser des carrières scientifiques

Quand la Dre Patricia Lingley Pottie était sur le point d’obtenir son diplôme d’études secondaires, sur la rive sud de la Nouvelle-Écosse, au début des années quatre-vingt, elle a passé un nouveau test d’aptitude informatique qu’elle qualifie d’« ancêtre primitif de l’intelligence artificielle d’aujourd’hui, bien qu’avant-gardiste à cette époque ».

« Les résultats de l’évaluation indiquaient trois options de plan de carrière qui me convenaient », dit-elle, fraîchement débarquée de l’avion en provenance des Territoires du Nord-Ouest. L’Institut des familles solides (IFS), dont elle est présidente, chef de la direction et cofondatrice, vient tout juste de recevoir des fonds du gouvernement des T. N.-O. et de Bell cause pour la cause afin d’élargir son offre de services.

L’IFS redéfinit les soins de santé mentale de qualité. Il propose des solutions rentables aux obstacles souvent associés à l’accès aux soins de santé mentale et qui entraînent d’excellents résultats. Les formateurs de l’IFS sont hautement qualifiés pour offrir aux familles des programmes éprouvés et fondés sur les compétences, dans le confort de leur foyer (par téléphone et Internet).

« Je ne saurais trop insister sur l’importance d’une telle flexibilité », a déclaré Patricia. « De nombreuses familles qui font appel à nous s’approchent du seuil de pauvreté, alors s’absenter du travail n’est pas une option. L’approche adoptée par l’IFS permet aux clients de ne pas manquer le travail. De plus, poursuit-elle, son irrépressible passion remontant à la surface, notre approche axée sur le client est offerte sans liste d’attente et sans fardeau financier ! »

À la lumière des premiers résultats du test d’aptitude, Patricia n’aurait jamais imaginé la tournure que prendrait sa carrière. « À ce moment-là, dit-elle, mes trois meilleurs choix de carrière étaient : femme au foyer, coiffeuse et infirmière. » Se questionnant à voix haute sur le rôle du sexe et du genre dans cette boule de cristal informatisée, Patricia souligne qu’« il y a tant d’autres portes ouvertes aux femmes aujourd’hui, et nous en voyons de plus en plus dans le domaine scientifique. »

Son début de carrière comme infirmière à l’hôpital SickKids de Toronto, en grande partie dans l’unité de néphrologie, a atteint un tournant décisif lorsque l’une de ses plus jeunes patientes, une petite fille nommée Judy, est décédée d’une maladie génétique rare après avoir subi 28 chirurgies douloureuses et trois greffes.

« Au cours des trois années où j’ai pris soin de Judy, je l’ai regardée endurer plus que la plupart des gens dans toute une vie. C’est elle qui m’a incitée à vouloir guérir les gens, plutôt qu’à prendre soin d’eux » a expliqué Patricia. « En tant qu’infirmière, je pouvais soulager la souffrance, ce qui est essentiel. Mais en tant qu’étudiante qui avait toujours adoré la chimie, les mathématiques et les sciences, une grande partie de moi voulait faire de la recherche, où je sentais qu’il y avait une possibilité d’en apprendre davantage sur la façon de prévenir et de guérir les maladies. »

Trois décennies plus tard — au cours desquelles elle a atteint de nombreux objectifs impressionnants que son test d’aptitude n’aurait jamais laissé présager —, Patricia est une chercheuse de renommée mondiale au Centre de santé IWK, à Halifax, et professeure adjointe en psychiatrie à l’Université Dalhousie. En collaboration avec le co-chercheur et Dr Patrick McGrath (cofondateur et président du conseil d’administration de l’IFS), Patricia est en bonne voie de transformer complètement le modèle de prestation des services de santé mentale.

« L’innovation est importante, et c’est la raison pour laquelle je suis si fière de la façon dont nous avons conçu la technologie pour offrir un enseignement à distance de haute qualité et de la formation en compétences comportementales pour une fraction du coût des programmes traditionnels. »

Patricia parle d’IRIS, une plate-forme logicielle novatrice si sophistiquée et intégrée au fonctionnement de l’IFS qu’« elle » est considérée comme un membre à part entière de l’équipe. « IRIS peut répondre à toutes nos questions, car nous l’avons entièrement créée pour être l’outil le plus réactif, convivial et utile que nous pouvions imaginer. »

Nous avons fait tellement de chemin depuis les débuts de l’intelligence artificielle que nous comprendrions si vous croyiez qu’IRIS était un être humain qui pense et éprouve des sentiments. Bien que l’enthousiasme de Patricia soit à son apogée quand elle décrit les capacités d’IRIS, elle souligne que l’exploitation d’une telle plate-forme n’est pas une mince affaire pour un organisme sans but lucratif.

Ayant attiré les programmeurs avec la promesse d’« un travail qui changera la face du monde », elle espère que sa petite équipe de scientifiques informatiques concevra bientôt une application qui sera la clé de voûte du modèle de soins par paliers de l’IFS.

« Si je gagnais à la loterie demain, nous créerions une application que les gens pourraient utiliser en ligne et hors ligne, non seulement les habitants des collectivités rurales et éloignées du Canada, mais aussi le personnel militaire outre-mer », s’est réjouie Patricia (son plus grand défi est d’expliquer aux bailleurs de fonds potentiels à quel point IRIS est coûteuse à maintenir et à faire progresser). « J’utiliserais aussi ces fonds pour assurer un accès équitable à nos programmes pour tous les Canadiens ! »

Le succès de l’IFS est dû en grande partie au caractère indomptable de Patricia. Quand on lui demande ce qui la stimule, elle s’exclame : « Les données ! Les informations que nous déterrons valent plus que de l’or ! Avec les données, nous pouvons rendre compte des résultats à nos clients et bailleurs de fonds, et nous savons quels changements sont nécessaires pour répondre aux besoins de nos clients ! »

La générosité qui anime Patricia teinte ses moindres gestes. Sa seule frustration est d’être incapable d’aider toutes les familles qui frappent à sa porte.

Mais là où elle peut provoquer des changements, elle le fait. Patricia offre du mentorat à presque tous les leaders potentiels qui passent à l’IFS. Elle croit au pouvoir d’investir dans la prochaine génération d’innovateurs et conseille aux jeunes qui cherchent leur voie :

« Trouvez un mentor dont les croyances, la vision et les aspirations correspondent aux vôtres, puis demandez-lui de vous rencontrer. Vous serez étonné de voir combien accepteront. Rien n’arrête les jeunes d’aujourd’hui. Ils ne se limitent pas aux piètres résultats d’un test d’aptitude. »

Et il s’avère que Patricia non plus.

Suzanne Westover

Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 11 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.

Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article appartiennent uniquement à l’auteur(e) et ne représentent pas nécessairement les politiques officielles de la Commission de la santé mentale du Canada.

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