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L’initiative Enraciner l’espoir connaît du succès dans la péninsule de Burin
En 2018, la péninsule de Burin, à Terre-Neuve-et-Labrador, est devenue la première de huit communautés à adhérer au projet Enraciner l’espoir de la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), une initiative de prévention du suicide misant sur une démarche adaptée au contexte local.
Sous la direction de chefs de file extraordinaires en matière de bien-être partout à Terre-Neuve-et-Labrador, il est incroyablement stimulant de travailler à la promotion de la vie, explique Gioia Montevecchi, conseillère à la division de la santé mentale et de la lutte contre les dépendances de la province et coprésidente du groupe de travail provincial sur la promotion de la vie et la prévention du suicide. Le partenariat avec les communautés est au cœur du futur plan de promotion de la vie et de prévention du suicide et sous-tend l’ensemble du travail réalisé pour transformer le système de santé mentale et de lutte contre les dépendances à Terre-Neuve-et-Labrador. Notre province est dotée d’un capital social remarquable et de vastes réseaux de personnes cherchant à promouvoir des initiatives personnalisées de prévention du suicide. »
Après les trois premières années du projet pilote quinquennal, la péninsule de Burin a déjà accompli de grandes avancées. « J’ai constaté un changement important dans notre communauté, affirme Denika Ward, coordonnatrice du projet Enraciner l’espoir pour la région. Auparavant, lorsque je disais aux gens que je travaillais en prévention du suicide, j’étais accueillie par un mur de silence et des regards vides. Aujourd’hui, davantage de gens comprennent la valeur de notre travail et souhaitent eux aussi mettre l’épaule à la roue. »
Toutes les initiatives communautaires s’appuient sur les cinq piliers d’Enraciner l’espoir, qui portent autant sur la sensibilisation de la population que sur la réduction de l’accès à des situations potentiellement dangereuses (sécurité à l’égard des moyens de suicide). Dans la péninsule de Burin, la sensibilisation du public, qui joue un rôle central dans les efforts déployés jusqu’à maintenant, porte ses fruits.
Mme Ward a dirigé l’élaboration d’une présentation communautaire sur la sensibilisation au suicide, qui couvre des sujets comme les signes avant-coureurs, la stigmatisation, l’amorce d’une conversation et de l’information au sujet de ressources locales et provinciales.
En réponse à une forte participation à l’événement et à une demande croissante de la communauté, les membres du projet ont adapté la présentation pour des publics de premiers intervenants et de jeunes (suite aux demandes qu’ils continuent de recevoir). Une version en ligne de la présentation originale sera bientôt disponible sur le site de BridgethegApp, le répertoire des ressources en santé mentale de Terre-Neuve-et-Labrador.
En plus des efforts continus de sensibilisation du public, la péninsule de Burin a un autre secteur prioritaire dans sa mire : la santé mentale des hommes. Sachant que les hommes représentent les trois quarts des décès par suicide enregistrés au Canada, ce choix s’explique facilement.
Heureusement, la communauté n’a pas à chercher bien loin pour obtenir des conseils. Une communauté Enraciner l’espoir d’Edmonton a fait de la prévention du suicide chez les hommes un domaine d’action prioritaire et formé un sous-comité consacré aux résultats des hommes en matière de santé mentale.
Ce groupe s’efforce notamment d’élargir l’accès aux services de psychoéducation, de créer davantage de groupes de soutien pour les hommes vivant avec la dépression et l’anxiété, de réclamer et d’obtenir du financement pour de nouveaux programmes et de prendre part aux initiatives communautaires existantes afin d’enrichir les approches de prévention ciblant les personnes à risque de suicide.
« Le partage des connaissances entre les communautés est au cœur du succès du modèle Enraciner l’espoir, soutient Uyen Ta, gestionnaire de programme de l’équipe de Prévention et promotion de la CSMC travaillant en étroite collaboration avec la communauté de la péninsule de Burin. Cette méthode collaborative permet aux communautés participantes d’apprendre des réussites des unes et des autres et de surmonter les obstacles rencontrés en chemin. »
Mme Montevecchi abonde dans le même sens. « Les communautés sont des expertes en ce qui concerne les difficultés auxquelles elles font face ainsi que les atouts dont elles disposent pour les résoudre. En exploitant les connaissances et l’expérience de diverses populations tout en fournissant une aide significative pour les efforts dirigés par les communautés, nous pouvons créer un vaste mouvement d’initiatives percutantes.
Cela dit, les communautés ont rencontré un obstacle qu’elles ne pouvaient pas prévoir : la COVID-19. Pour aider ces collectivités et d’autres à mieux composer avec cette nouvelle réalité, la CSMC a récemment préparé le document de politique La COVID-19 et le suicide, qui explore les répercussions potentielles de la pandémie sur la santé mentale et les taux de suicide au Canada. Il propose également des réflexions sur les facteurs de risque et de protection à surveiller ainsi que des occasions d’influencer ces tendances. Bien que largement adressé aux responsables des orientations politiques et au personnel du système de santé, le message fondamental de ce document s’applique à tous : même en temps de pandémie, le suicide est évitable.
Pour Mme Ward, la conclusion est simple. « La prévention du suicide concerne tout le monde. Vous n’avez pas besoin de compétences techniques ou d’une formation professionnelle pour intervenir. Nous pouvons tous contribuer à sauver une vie. »
Amber St. Louis
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