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Combler les lacunes dans les connaissances sur la consommation de cannabis et la santé mentale
« Nous sommes tous des experts de notre plein droit, déclare Krista Benes, directrice de l’équipe de santé mentale et consommation de substances de la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Et c’est la prémisse même de la recherche communautaire. »
En un mot, elle explique que trop souvent, les expériences vécues par les groupes sous-desservis – c’est-à-dire les personnes désavantagées sur le plan socioéconomique – sont négligées dans la recherche universitaire conventionnelle. « Mais comment saurons-nous pourquoi les jeunes de la communauté 2SLGBTQ+ vivant avec des maladies mentales consomment du cannabis, par exemple, si nous ne les faisons pas participer à notre projet de recherche? »
Afin de mieux comprendre les effets du cannabis sur ces groupes marginalisés, la CSMC financera 14 projets de recherche partout au pays à hauteur de 1,4 million de dollars sur deux ans. Six de ces projets sont dirigés par des Autochtones, d’autres touchent les populations d’immigrants, de réfugiés et les groupes ethnoculturels et racialisés subissant plusieurs formes d’oppression.
« Nous avons constaté des lacunes flagrantes dans les connaissances entourant la relation entre le cannabis et la santé mentale dans les groupes qui sont les mieux placés pour diriger leur propre exploration, souligne Mme Benes, en expliquant les trois principes de la recherche communautaire.
Premièrement, ce sont les représentants de la communauté étudiée qui dirigent le projet; autrement dit, ils définissent eux-mêmes la question qu’ils veulent explorer. Les membres participent ensuite à toutes les phases de la recherche. Enfin, ils deviennent partie intégrante du changement social positif qui se produit sous l’impulsion de leurs conclusions.
« Si nous croyons que la recherche communautaire commence et se termine avec les individus, alors nos investissements reflèteront nos paroles, déclare Louise Bradley, présidente et directrice générale de la CSMC. La recherche n’a plus pour unique but la publication dans une revue évaluée par les pairs. Elle met aussi fortement l’accent sur les améliorations pratiques qu’elle peut entraîner. La recherche appliquée nous permet de cette façon de nous associer aux communautés afin de les aider à améliorer leur sort. »
Par exemple, une équipe de projet travaille actuellement à une série de vidéos visant à sensibiliser les gens aux préjudices causés par la stigmatisation. Dirigés par une équipe du collectif RADAR (Recovery Advocacy Documentary Action Research), les participants créeront et diffuseront des vidéos au sujet du cannabis et de la maladie mentale.
« On n’a pas affaire à un scientifique vêtu d’un sarrau blanc qui nous demande d’éviter les jugements », explique Rob Whitley, chercheur principal du RADAR. Les vidéos mettront en vedette des acteurs qui ont une connaissance directe du sujet et seront réalisées et produites par ces mêmes personnes.. « Dans le cas présent, la sensibilisation du public est un effet secondaire qui se produit lorsqu’on donne l’occasion aux vidéastes de s’émanciper, de se rétablir et d’accroître leur résilience. »
Mme Benes est absolument impatiente de découvrir les conclusions des différents projets : « J’aurais aimé que nous n’ayons pas à limiter le nombre de recherches à 14. L’intérêt extraordinaire que nous avons suscité et le calibre des applications témoignent de la nécessité de ce genre de recherche. Il reste tant de voies à explorer en ce qui concerne le cannabis et la santé mentale, particulièrement dans les groupes mal desservis. »
Les projets comprendront certaines des premières études sur la consommation de cannabis et la santé mentale dans les communautés métisses et les premières recherches du genre dirigées par des Autochtones.
« Ce qui rend cette initiative aussi emballante, c’est la perspective d’approfondir nos connaissances et de combler des lacunes, conclut Mme Benes. La beauté de la recherche communautaire réside dans le fait que notre objectif, quel que soit le projet, est de susciter un net changement social positif. »
C’est là un résultat que la CSMC est fière d’appuyer.
Suzanne Westover
Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 11 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.
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