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Le VecteurConversations sur la santé mentale

Les éducateurs jouent un grand nombre de rôles et sont de plus en plus sollicités pour offrir aux jeunes un soutien en matière de santé mentale. Les organisations réagissent en offrant aux enseignants la formation et les outils sur les premiers soins en santé mentale.

Au Canada, la maladie mentale touche environ 1,2 million d’enfants et de jeunes. D’ici que ces derniers atteignent 25 ans, ce nombre aura grossit plus de six fois pour atteindre 7,5 millions. Ces chiffres montrent simplement jusqu’où les premières années de vie posent le fondement de la santé mentale et de la résilience tout au long de la vie d’une personne. Depuis le début de la pandémie, les préoccupations à propos du bien-être mental des jeunes, en particulier la perturbation de leur routine, ont constitué de plus en plus un sujet de discussion. 

Pourtant, à mesure que les jeunes naviguaient entre l’école en ligne et le retour en classe en personne, l’énorme pression ressentie par les enseignants pour développer des compétences supplémentaires en vue de gérer cette crise de santé mentale a également affecté leur bien-être. Selon un sondage réalisé en juin 2021 par l’Université de la Colombie-Britannique, environ 80 % des enseignants ont déclaré être aux prises avec une détresse psychologique modérée (56,7 %) ou grave (22,9 %).

Par conséquent, le Conseil scolaire du district de Toronto (TDSB) et le gouvernement de la Saskatchewan investissent depuis un certain temps dans la formation en santé mentale afin de doter les enseignants des outils nécessaires pour préserver leur propre bien-être mental et celui de leurs élèves.

« En tant que travailleurs du secteur de l’éducation, nous œuvrons à éduquer les futures générations du Canada, » a affirmé Mara Boedo, une cadre du Toronto Education Workers (TEW), dont les 17 000 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), incluant 4 400 membres locaux comprennent des employés du TDSB. « Ceci signifie que le moindre changement positif que nous pouvons aider nos membres à apporter aura un impact sur les soins offerts aux élèves, et ce changement positif perdurera avec eux pour le reste de leur vie. »

Le TDSB, qui dessert près de 250 000 élèves à travers le district, investit depuis 2018 dans L’esprit au travail (EAT). Le cours, dont le point central porte sur la réduction de la stigmatisation, est conçu pour promouvoir la santé mentale en offrant aux participants les outils pour évaluer leur propre bien-être psychologique, identifier les signes et les symptômes et élaborer des stratégies d’adaptation saines.

Mara Boedo

Mara Boedo

Former les enseignants
Le rétablissement des suites d’une détresse psychologique d’une participante à l’EAT est devenu évident aux yeux des autres, y compris de son médecin de famille, qui lui a demandé « que fais-tu de différent? » « J’ai une nouvelle vision de moi-même », répondit-elle. À travers le cours, les participants travaillent à changer leurs habitudes et attitudes à l’égard de la maladie mentale en discutant de résilience, en s’investissant dans leur bien-être mental et en passant en revue les comportements stigmatisants.

La participante était en train de partager cette histoire avec son animatrice EAT, Cherill Hiebert, ce qui l’a conduite à faire remarquer qu’il est important d’enseigner aux autres les petites mesures que toute personne peut prendre pour améliorer son bien-être mental, plutôt que d’attendre jusqu’à ce qu’il atteigne un point où la personne devra recevoir une aide professionnelle.

« Cela a été le message le plus puissant que j’ai entendu, » a laissé entendre Hiebert. « Sans le programme, cette personne n’aurait eu aucune vision, car elle n’avait aucun espoir. »

Pour ces organisations, l’EAT est synonyme d’approche proactive envers le bien-être psychologique de leurs membres. Mais qu’est-ce qui se passe lorsqu’il est trop tard pour prendre des mesures proactives? Comment les enseignants peuvent-ils se préparer à faire face à une crise de santé mentale qui survient devant eux? Ces questions, le gouvernement de la Saskatchewan se les pose depuis longtemps.

Se préparer à faire face à une crise
En décembre 2020, la Saskatchewan a annoncé un engagement de 400 000 $ pour offrir la formation Premiers soins en santé mentale (PSSM) à au moins un membre de personnel dans chaque école de la province. Les premiers soins en santé mentale consistent à apporter de l’aide à une personne qui commence à manifester un problème de santé mentale ou dont le problème de santé mentale s’aggrave, ou encore qui traverse une situation de crise de santé mentale. Tout comme une personne pourrait offrir les premiers soins physiques à des personnes blessées en l’attente d’un traitement médical, les PSSM sont prodigués en attendant qu’un traitement approprié soit trouvé, ou que la crise se résorbe.

Lorsque ce financement a fait l’objet d’une annonce, le ministre de l’Éducation, Dustin Duncan a encouragé toutes les commissions scolaires de la province à aider à briser la stigmatisation entourant les problèmes de santé mentale. Un tel soutien fort de la part du ministre pave le chemin pour une coordination de la formation dans 733 écoles et au profit de 926 membres de personnel. Chaque commission scolaire dispose maintenant de répondants PSSM, qui possèdent les connaissances spécifiques pour soutenir les jeunes en cas de besoin.

Cherill Hiebert

Cherill Hiebert

Un avenir rempli d’espoir
Ces efforts pour offrir une approche plus inclusive et plus durable de la santé mentale dans les environnements éducatifs ne s’arrêtent pas là. La Norme nationale du Canada sur la santé mentale et le bien-être pour les étudiants du postsecondaire, créée par le Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), aide les établissements d’enseignement à mieux soutenir leurs étudiants et à faire une place à la santé mentale dans leurs services et leurs systèmes. Une trousse de démarrage a été élaborée en vue d’aider les établissements d’enseignement à harmoniser leurs politiques à la Norme et à réaffirmer leur engagement à l’égard de la santé mentale des étudiants. La trousse a maintenant été téléchargée plus de 2000 fois, dans des établissements de toutes les tailles au pays. La Norme a également aidé les établissements d’enseignement à continuer à mettre l’accent sur les voix et les perspectives des étudiants, comme nous le verrons dans une série vidéo cet automne dans laquelle les étudiants discuteront de la santé mentale dans les établissements d’enseignement postsecondaire.

La santé mentale et le bien-être des étudiants, des enseignants et du corps professoral sont à l’avant-garde de la gamme des ressources élaborées par la CSMC pour le secteur de l’éducation. Un autre exemple de formation disponible pour les individus et les établissements est L’esprit curieux, postsecondaire; il s’agit d’un programme de formation fondé sur des données probantes et qui vise à promouvoir la santé mentale et à réduire la stigmatisation entourant la maladie mentale.

Mettre les bons outils dans les mains des personnes qui éduquent la jeunesse canadienne permettra d’étendre cet impact. En réfléchissant à la formation et aux commentaires faits par les participants, Mara fait remarquer : « Nous ne changeons pas seulement la vie des gens, mais nous apprenons aussi à changer la façon dont nous appréhendons les situations qui sont hors de notre contrôle. »

Les programmes de formation de la CSMC sont conçus dans le but d’améliorer les connaissances sur la santé mentale, réduire la stigmatisation et offrir les aptitudes et les connaissances pour gérer des problèmes de santé mentale potentiels ou émergents. Pour trouver des cours et en apprendre davantage, veuillez visiter la page de la CSMC Formation sur la santé mentale.

Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article appartiennent uniquement à l’auteur(e) et ne représentent pas nécessairement les politiques officielles de la Commission de la santé mentale du Canada.

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