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En souvenir d’Aimee LeBlanc
Aimee LeBlanc aimait l’hiver. Elle a passé sa lune de miel au Yukon, à la fin de l’été, gelant à l’arrière d’une camionnette à toit rigide recouverte d’une tente. Aimee et son époux, Dan, étaient un couple dévoué, qui tirait le maximum des aventures de la vie, petites et grandes.
Aimee était aussi unique et complexe que les flocons de neige qu’elle accueillait avec joie chaque année. Il faut une personne très spéciale pour faire face à un diagnostic de cancer avec grâce et courage, mais c’est exactement ce qu’elle était. Alors que la maladie a régressé et progressé durant plus d’une décennie, Aimee n’a jamais laissé son ombre obscurcir son esprit ou empiéter sur le travail qu’elle se sentait appelée à faire.
Le début de sa carrière en travail social a forgé sa conviction que le genre de changement significatif nécessaire pour sortir les gens de la pauvreté et leur offrir de meilleures possibilités devait commencer avec les décideurs politiques. Cela l’a menée à passer près de dix ans à apprendre, auprès du gouvernement ontarien, les tenants et les aboutissants des politiques sur la santé mentale, établissant ainsi des bases solides pour son travail dans les domaines du logement et de l’itinérance.
Armée de ces vastes connaissances, consolidées par son expérience pratique antérieure, elle n’avait aucun intérêt pour le travail administratif. Elle voulait repousser les limites. Elle croyait dans le devoir de la société d’améliorer le sort des personnes vulnérables — une conviction qui allait de pair avec son leadership tranquille et son ardente détermination.
Aimee n’a jamais permis à sa santé déclinante de déteindre sur sa joie de vivre. Elle a vécu chaque jour sous le charme des merveilles de la nature, et Dan et elle tiraient de la joie du banal comme du miraculeux. L’attitude volontaire et la dignité innée d’Aimee sont des qualités qui ont inspiré ses collègues à se retrousser les manches en hommage à son indéfectible optimisme.
Son esprit indomptable et sa joie de vivre teintaient sa vision du monde. Chaque communauté visitée par Aimee, que ce soit à Terre-Neuve ou au Nunavut, était une occasion d’explorer — à pied, dans ses bottes de marche usées par le temps, ou à bord de son fidèle canot, tendrement surnommé « Herkimer ».
Recrutée par Dre Paula Goering pour agir à titre de conseillère principale en politiques à la CSMC, Aimee a marqué les politiques sur le logement et l’itinérance au Canada par ses contributions à At Home/Chez Soi. Dans un discours prononcé à la fin du projet, la présidente-directrice générale de la CSMC, Louise Bradley, a souligné ses importantes contributions.
« Du leadership tranquille, Aimee en a à revendre », a déclaré Louise Bradley. « Son travail passe toujours en premier. Jamais elle ne cherche à s’attribuer le mérite de quoi que ce soit ou à être sous les feux de la rampe. Ce qu’elle veut, par-dessus tout, c’est de voir des progrès. Donner aux personnes aux prises avec une maladie mentale grave l’accès à un lieu sécuritaire pour vivre et les soutenir à mesure qu’elles progressent dans leur rétablissement. »
Le travail d’Aimee dans la foulée du projet Chez Soi l’a amenée à canaliser sa compassion et son expertise dans l’élaboration du Guide de référence pour des pratiques axées sur le rétablissement. Cet engagement à l’égard du rétablissement, Aimee l’a respecté jusqu’à ses derniers jours. Alors qu’elle attendait un traitement d’urgence, elle s’inquiétait d’une jeune femme qui traversait une crise psychologique et était soumise à des mesures de contention par le personnel hospitalier.
On retrouve aussi la sensibilité et le pragmatisme qui caractérisaient Aimee dans la première version du projet national de prévention du suicide de la CSMC, qui a donné lieu à Enraciner l’espoir.
À la CSMC, tous s’entendent pour dire que la capacité emblématique d’Aimee de toujours interagir avec grâce et respect avec tous et en toutes circonstances lui a fait gagner l’affection de ses collègues et a inspiré le genre de collaboration créative qui donne lieu aux solutions les plus constructives aux plus grands défis politiques.
Vers la fin de son voyage, au début de novembre 2019, Aimee a indiqué, avec sa modestie habituelle, que « d’avoir le privilège de jouer un petit rôle dans le vaste travail de la CSMC » lui était d’un grand réconfort.
Tout comme la neige fond au printemps, ne laissant derrière qu’un souvenir de son scintillement merveilleux, Aimee, dans son dernier message avant son départ, le 14 décembre, a demandé à ses amis et collègues de considérer leur incidence sur le monde et de ne laisser derrière que des souvenirs et leurs efforts à faire de notre monde un monde meilleur.
Aimee nous manquera beaucoup, mais ses collègues honoreront sa mémoire tous les jours en accomplissant le travail qui lui était si cher.
Suzanne Westover
Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 13 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.
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Comment prendre des décisions durables
Dans une récente entrevue avec le Dr Keith Dobson, psychologue et ancien président de l’Association canadienne des thérapies cognitives et comportementales, la CSMC lui a demandé pourquoi nous échouons presque toujours à respecter nos résolutions du Nouvel An et de quelle manière nous pouvons apporter des changements significatifs à nos habitudes de vie. Si nous n’en sommes qu’à la début février et que vos meilleurs plans ont déjà échoué, ne vous découragez pas. Nous avons des trucs et des astuces pour vous aider à revenir sur le droit chemin et apporter des changements significatifs à votre vie.
CSMC : Est-il vrai que la majorité des résolutions du Nouvel An se terminent par un échec?
Dr Dobson : J’ai entendu dire qu’environ 10 % seulement des résolutions du Nouvel An engendrent des résultats ne serait-ce que partiellement positifs. Cela signifie que 90 % d’entre nous manquent leur coup!
CSMC : Nous sommes donc loin d’être seuls si nos résolutions de faire plus d’exercice ou de s’adonner à la méditation prennent le bord. Mais existe-t-il des moyens d’apporter des changements durables à notre vie?
Dr Dobson : Il existe bien certains principes fondamentaux pour changer son comportement, ce qui n’est jamais facile à faire. La première chose à faire, c’est de vous assurer que le changement que vous souhaitez apporter cadre avec vos valeurs et vos principes. Par exemple, si vous n’avez jamais été quelqu’un d’ordonné, cet objectif n’est probablement pas prioritaire pour vous. Si vous prenez la résolution de devenir plus ordonné parce qu’une autre personne dit qu’il s’agit d’un objectif louable, vous avez peu de chances d’y parvenir puisque cette motivation ne vient pas de vous.
CSMC : Nous devons nous fixer un but qui est important pour nous. Case cochée! Que devons-nous faire d’autre pour parvenir à modifier notre comportement?
Dr Dobson : Il faut être réaliste quant au temps et aux ressources nécessaires pour induire ce changement. Si vous décidez de prendre une heure par jour pour méditer, cela peut signifier que vous devez mettre d’autres tâches de côté. Cette résolution peut aussi impliquer de devoir trouver quelqu’un pour s’occuper des enfants pendant qu’on médite ou de modifier notre horaire. Par conséquent, si vous voulez atteindre votre objectif, vous devez y réfléchir et vous assurer que votre but est réaliste. Vous avez aussi plus de chances de réussir si vous commencez par des séances de deux ou de cinq minutes, trois fois par semaine, et que vous augmentez graduellement la durée des séances jusqu’à une heure (ou la durée qui vous convient).
CSMC : Quels autres pièges devons-nous éviter pour réussir à modifier notre comportement?
Dr Dobson : Trop souvent, les gens prennent des résolutions à propos de choses sur lesquelles ils n’ont pas le contrôle. J’entends souvent, par exemple, « Je veux mieux communiquer dans ma relation amoureuse ». Le problème, c’est que la communication, c’est quelque chose qui se fait dans les deux sens. Donc à moins que la personne avec qui vous souhaitez communiquer soit aussi résolue à y parvenir que vous, vous êtes pratiquement sûr d’échouer.
CSMC : Vous nous avez parlé des choses à ne pas faire. Mais qu’en est-il de ce qu’il faut faire? Comment pouvons-nous briser le cycle des résolutions inutiles et faire de 2020 une année de réel changement?
Dr Dobson : L’une des approches que je préfère est tirée de la formation L’Esprit au travail de la CSMC. Elle est axée sur les objectifs « SMART » — c’est-à-dire des objectifs spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporels. Une autre excellente approche véhiculée par la CSMC, en particulier pour les personnes qui vivent de l’anxiété ou qui ont vécu des traumatismes, est celle de S’aider soi-même. Dans les deux cas, le principe de base consiste à éviter de se fixer des objectifs trop vastes, comme « Je veux tenir un journal pour venir à bout de mes pensées négatives ». Il vaut mieux diviser un objectif en plusieurs petites étapes : « Je veux consacrer cinq ou dix minutes par jour à l’écriture », par exemple, ou alors, « Je veux écrire cent ou deux cents mots par jour ». Pensez à ce que vous aurez accompli au bout d’une année si vous réussissez à atteindre ces plus petits objectifs. Ça prend vite des proportions impressionnantes!
CSMC : Pourquoi avoir de plus petits objectifs est-il plus efficace que d’en avoir un seul plus important?
Dr Dobson : En se fixant des objectifs plus faciles à atteindre, on peut célébrer chacune des étapes franchies pour parvenir à notre objectif ultime. On peut donc se féliciter soi-même plus souvent et demeurer motivé. Si votre objectif est d’apprendre à jouer d’un instrument, vous n’y parviendrez pas en un jour. Malcolm Gladwell l’expliquait à merveille dans son livre Outliers : « Ça prend 10 000 heures pour devenir un expert de quoi que ce soit que l’on entreprend ». Il vaut donc mieux commencer doucement et avancer en fonction de nos progrès.
CSMC : À quoi devrions-nous faire attention lorsque nous souhaitons modifier notre comportement?
Dr Dobson : Je répète souvent aux gens qu’une résolution, ce n’est pas la même chose qu’un souhait. Même si vous désirez quelque chose de toutes vos forces, si vous n’êtes pas déterminé à faire ce qu’il faut pour l’obtenir, ça n’arrivera pas comme par magie.
CSMC : Merci, Dr Dobson. Pouvez-vous nous faire un bref récapitulatif?
Dr Dobson : Prenez des résolutions qui correspondent à ce qui est le plus important pour vous. Assurez-vous que ce sont des choses sur lesquelles vous avez le contrôle, et que vous disposez du temps et des ressources nécessaires pour y arriver. Fixez-vous des objectifs plus réalistes et accordez-leur le temps nécessaire. Vous devez être déterminé à y parvenir, pas seulement le désirer.
CSMC : Si cette entrevue vous incite à vous fixer des objectifs réalistes, envoyez-nous un tweet et dites-nous comment vous comptez y parvenir! #2020smallsteps
Suzanne Westover
Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 13 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.
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La compréhension nouvelle de l’histoire des autochtones inspire le personnel de la CSMC
Il y avait de l’électricité dans l’air tandis que vingt membres du personnel de la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) s’assoyaient en cercle dans une petite pièce sans fenêtre. Certains d’entre eux avaient déjà eu l’occasion de travailler avec les communautés autochtones, alors que d’autres n’avaient qu’une vague idée de ce que cela impliquait. Toutefois, chacun d’entre eux savait que l’Exercice des couvertures de KAIROS pouvait être émotionnellement difficile.
Heureusement, l’aînée Reta Gordon et l’animatrice Julie Vachon ont rapidement dissipé la gêne ambiante.
« Nous ne sommes pas ici pour blâmer ou jeter la honte sur qui que ce soit », a affirmé Mme Vachon. « Nous sommes ici pour mettre fin au déni et pour faire éclater la vérité ».
L’exercice des couvertures est tout aussi viscéral que visuel. Des couvertures sont étalées sur le sol de manière à former une carte de l’Amérique du Nord. Les participants enlèvent leurs chaussures avant de prendre place sur les couvertures, dont chacune représente le territoire d’environ 20 millions d’autochtones qui ont vécu sur ces terres bien avant l’arrivée des Européens. Au fur et à mesure que les terres sont conquises, que les épidémies font rage, que les politiques gouvernementales axées sur l’assimilation gagnent du terrain, les participants sont forcés de quitter leur couverture et de retourner s’asseoir à leur place, jusqu’à ce qu’il ne reste que l’ombre d’une civilisation autrefois florissante et diversifiée sur le plan de la langue, de la culture et des traditions.
On pouvait presque entendre et sentir battre le pouls de l’histoire qui a traversé les siècles. Cet exercice est d’une grande efficacité parce que les participants ne font pas qu’y assister, ils en sont à la fois les spectateurs et les narrateurs. Ils deviennent la réincarnation d’un passé traumatisant : les morts de la rébellion des Métis, les autochtones morts de faim, les enfants arrachés à leur famille pour être envoyés dans les pensionnats ou enlevés lors de la rafle des années 1960 et les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées.
Le moment le plus intense de la journée a été celui où Mme Vachon a demandé aux participants d’observer une minute de silence à la mémoire de ceux qui ont subi ces épreuves. « Prenez un moment pour ressentir ce malaise », a-t-elle dit. « Ne cédez pas à l’habitude de vous déconnecter de ce qui vous rend mal à l’aise ».
Cet inconfort a permis à un discours plus positif d’émerger : la contemplation de ceux qui ont survécu à des épreuves inimaginables — qui ont subi des traumatismes intergénérationnels et qui ont fait l’expérience du racisme cautionné par l’État — et qui en sont ressortis habités d’une force, d’une résilience et d’une compassion exemplaires après s’être réapproprié leur culture et leurs origines envers et contre tous.
« Je réalise que j’ai à peine commencé à effleurer la surface de ce que les autres ont vécu », a dit Julia Armstrong, gestionnaire de programmes dans l’équipe de prévention et de promotion de la CSMC; comme bien d’autres participants, elle a exprimé sa frustration d’en connaître si peu sur l’histoire des peuples autochtones.
Elle considère ces nouveaux apprentissages comme une responsabilité. « J’ai la chance de travailler pour une organisation qui fait de la réconciliation une priorité afin que ses employés puissent grandir et apprendre en tant que personnes. J’ai envie de donner au suivant et de faire profiter ma famille, mes amis et mes collègues de la sagesse que j’ai pu acquérir ».
Et c’est exactement le genre de changements que les animateurs espèrent engendrer.
« Les gens demandent : que pouvons-nous faire? Ils nous disent : maintenant que nous en savons plus, comment pouvons-nous faire mieux? », dit Mme Gordon. « Voici ce que je leur réponds : », dit Mme Vachon, « Vous n’avez pas besoin de poser de grands gestes éloquents qui ne serviraient qu’à flatter votre égo. Sortez d’ici et posez de petits gestes simples. Parlez aux gens autour de vous. Si chacun d’entre vous sort d’ici et transmet cette nouvelle connaissance à une personne de plus, et que chacune de ces personnes fait la même chose, imaginez tout ce que nous pourrons accomplir. Nous pourrons dissiper les malentendus et les préjugés malsains pour éliminer toute forme de jugement et laisser toute la place à la compassion ».
« L’exercice des couvertures de KAIROS est un élément de la compétence culturelle que j’encourage tout un chacun à acquérir », a affirmé Mme Louise Bradley, présidente-directrice générale de la CSMC. « En tant qu’individus, nous avons la responsabilité d’approfondir notre compréhension de l’histoire et de progresser de manière significative sur la voie de la réconciliation. En tant qu’organisation, nous avons la chance de favoriser cette croissance chez nos employés. Je suis persuadée que cela se reflétera dans notre travail de nombreuses façons, petites et grandes ».
Si vous souhaitez participer à cette leçon d’histoire unique et immersive, vous pouvez en apprendre davantage ici.
Suzanne Westover
Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 13 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.
Le bénévolat : antidote au blues des fêtes
Les fêtes ne sont pas toujours une période de célébration. Pour certains, le stress et l’anxiété sont aussi omniprésents que les jolies décorations qui ornent les bureaux et les devantures de magasins. Bien que cela puisse être contre-intuitif, sortir et rendre service aux autres peut être un puissant antidote au blues des fêtes.
Selon Keith Dobson, professeur de psychologie clinique à l’Université de Calgary et ancien président de l’Association canadienne des thérapies cognitives et comportementales, il n’est pas rare de prescrire le bénévolat pour aider les clients à devenir plus actifs et mobilisés dans leur vie.
Selon Keith, qui était bénévole pour une ligne d’écoute téléphonique lorsqu’il était étudiant de premier cycle, « l’altruisme comporte beaucoup d’avantages positifs. Le bénévolat m’a permis de développer des compétences en consultation psychologique, d’établir un rapport avec des étudiants avec qui je partageais des intérêts similaires, et de redonner à la communauté. »
Mais, comme il le souligne également, la motivation derrière le bénévolat compte. « En psychologie, on parle d’attributions pour le comportement – autrement dit, les raisons expliquant notre conduite. Fait intéressant, c’est en n’attendant rien en retour que nous tirons la plus grande satisfaction du bénévolat. »
Selon Keith, le bénévolat présente de nombreux avantages, il permet notamment de tisser des liens plus étroits avec les autres, de contrer l’isolement social, d’améliorer la santé physique et d’avoir du plaisir, en plus de donner un sentiment de plénitude. Le bénévolat a aussi l’avantage de coûter peu, voire rien du tout, sauf votre temps et votre engagement.
Selon Keith, plus le bénévolat est réalisé pour des « attributions internes » (dans le but d’aider les autres, plutôt que d’être reconnu ou d’en tirer un avantage personnel), plus l’expérience est enrichissante.
Wendy Hepburn, conseillère pour les partenariats stratégiques à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), peut témoigner de la joie qu’elle éprouve à donner un peu de son temps.
Une fois par mois, elle dirige les clients et les bénévoles dans la préparation d’un repas communautaire au Parkdale Food Centre (lien en anglais). Chaque fois, ils apprennent de nouvelles recettes, cuisinent et prennent le repas ensemble.
« Un programme comme celui-ci présente tant d’avantages », indique Wendy, visiblement détendue alors qu’elle témoigne de l’expérience de faire partie de quelque chose qui s’emploie à nourrir beaucoup plus que les appétits. « Ce programme dépasse largement la lutte contre la faim. Il permet de contrer l’isolement social dont tant de gens sont victimes et procure aux bénévoles et aux participants un sentiment d’accomplissement et d’appartenance. »
Wendy, chargée d’élaborer le menu, de faire les courses, puis d’aider à préparer le repas, sourit au souvenir de quelques échecs culinaires. « L’objectif n’est pas de préparer un repas cinq étoiles. C’est de rire quand les choses ne tournent pas comme prévu, d’acquérir des compétences auprès des clients qui travaillent dans les services alimentaires, et de se lancer à l’aventure en goûtant de nouveaux aliments. »
C’est ce même esprit d’aventure qui a inspiré Erin Wake, coordonnatrice, Mobilisation des connaissances, CSMC, à passer une semaine de ses vacances à faire du bénévolat pour Camp To Belong (lien en anglais), où les frères et sœurs placés dans des familles d’accueil différentes sont réunis pendant une semaine de camaraderie formidable.
« Je ne peux vous dire tout ce que cette semaine m’a apporté », dit-elle, les yeux pleins d’eau au souvenir de la joie et de l’émerveillement ressentis à voir des frères et des sœurs réunis. « Quel merveilleux présent que de savoir qu’on peut recevoir autant en donnant simplement de son temps. »
Erin, pour qui le bénévolat est au cœur de la vie, reconnaît qu’il s’agit d’une activité qui fait du bien, qui ne coûte rien et qui ne rapporte que des avantages.
Cela explique en partie pourquoi les entreprises commencent à reconnaître l’importance de favoriser l’altruisme chez les employés. Selon le rapport Analyse de rentabilisation de l’engagement communautaire, préparé en avril 2019 par Bénévoles Canada et ses partenaires, 70 % des 66 000 employés interrogés ont indiqué qu’ils seraient plus loyaux envers une organisation qui les aiderait à contribuer à la résolution des enjeux sociaux et environnementaux.
Et, comme nous le rappelle Keith, si les fêtes sont une période où beaucoup d’entre nous renouvellent leur engagement à redonner, il s’agit aussi d’une période où les organismes de bienfaisance peuvent être inondés de bénévoles.
« Ne perdez pas l’élan créé par les fêtes. Demandez à l’organisme pour lequel vous voulez travailler la meilleure façon pour vous d’aider. », indique-t-il. « Envisagez de “mettre du temps en banque” et de donner effet à ces bonnes intentions que vous avez aux fêtes plus tard au cours de la nouvelle année, lorsque la motivation des autres tend à diminuer. »
Pour Erin et Wendy, le bénévolat n’est pas qu’une simple activité; cela fait partie intégrante de leur succès, tant professionnel que personnel.
« On dit que le bénévolat est un acte altruiste », affirme Erin. « Et même si cela peut sembler cliché, la satisfaction qu’on retire à semer la joie autour de soi est inestimable. »
Pour connaître les différentes possibilités de bénévolat qui s’offrent à vous, visitez le site de Bénévoles Canada, ou communiquez avec votre centre communautaire local.
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Il est important de partager votre expérience, mais vous devez aussi protéger votre santé mentale.
Movember est à nos portes, cette campagne qui invite les hommes à lutter contre la stigmatisation et à surmonter la honte en partageant leur expérience de la maladie mentale. Plusieurs plateformes encouragent les hommes à être francs et honnêtes, comme le site Web Sick Not Weak de Michael Landsberg, où des contributeurs en herbe peuvent partager leur vulnérabilité au nom de la force collective.
Mais avant de mettre votre expérience par écrit ou de parler devant un groupe, les conseils suivants vous permettront de vous assurer que vous êtes prêt à passer à cette prochaine étape.
- Commençons par le commencement. Il n’y a pas d’urgence, et il n’y a pas de « bon moment » pour raconter votre histoire. Envisagez de consulter un professionnel de la santé mentale, d’obtenir du soutien auprès d’un pair, ou de parler à une personne en qui vous avez confiance pour déterminer s’il s’agit d’un bon moment pour vous exprimer. Il est important de favoriser la santé mentale, mais le fait de vous exprimer ne devrait pas vous faire reculer. Et ne culpabilisez pas si ce n’est pas le bon moment.
- Si votre histoire inclut des traumatismes passés ou des informations concernant vos proches, vous devez savoir que les autres pourraient avoir des perspectives ou des sentiments différents concernant la vie privée. Bien que votre histoire vous appartienne, il est important de tenir compte de la façon dont votre révélation pourrait affecter les gens autour de vous.
- Vous pouvez parler publiquement de votre expérience dans un petit gazouillis de 280 caractères ou dans un long article d’opinion dans un journal national. Que vous préfériez l’intimité d’un petit groupe d’amis ou l’anonymat d’une salle remplie d’étrangers, vous contrôlez quand et comment vous partagez votre expérience. Ce que vous ne pouvez pas contrôler, ce sont les réactions des gens qui vous écoutent.
- Les intervenants disent souvent qu’ils ne s’attendaient pas à ce que leur histoire entraîne des confessions d’amis et d’étrangers. Si vous êtes ouvert au partage, soyez aussi prêt à écouter.
- Si votre histoire parle d’une tentative de suicide, envisagez de consulter des experts locaux en prévention du suicide. Mais peu importe ce que vous dévoilerez, utilisez des mots affirmatifs, comme ceux présentés dans le guide pratique « Le choix des mots est important ».
- Lorsque vous partagez votre expérience, faites référence à des ressources précises en santé mentale. Quelqu’un qui entend votre message pourrait avoir besoin d’une aide supplémentaire.
- Les ressources sur les conversations sécuritaires de la Trousse d’outils pour les personnes touchées par une tentative de suicide peuvent également être appliquées plus largement à la santé mentale et à la maladie mentale. Envisagez de les utiliser et de les partager avec votre famille et vos amis.
La capacité de renforcer vos sentiments de force, de résilience et de persévérance découlant d’une histoire profondément marquante est la partie la plus importante de tout partage.
Lorsque vous êtes prêt, il n’y a rien de plus puissant.
Suzanne Westover
Une écrivaine d’Ottawa, ancienne rédactrice de discours et gestionnaire des communications à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Casanière, toujours le nez dans un livre, elle prépare un excellent pain au citron (certains diraient qu’elle fait des merveilles en un seul mets) et aime regarder des films avec son époux et sa fille de 13 ans. Le temps que Suzanne a passé à la CSMC a renforcé son intérêt envers la santé mentale, et elle continue d’apprendre toute sa vie sur le sujet.
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Le choix des mots est important
De la présidente-directrice générale de la CSMC, Louise Bradley
Parlez-en donc à une personne victime d’insultes racistes. Parlez-en à quelqu’un dont l’enfant a été harcelé ou intimidé. Parlez-en à une personne victime de violence verbale à cause de son orientation sexuelle.
En tant que société, nous avons rejeté l’idée démodée selon laquelle « les coups de bâton et les jets de pierres peuvent briser nos os, mais les mots ne peuvent pas nous faire mal ». C’est absolument faux. Notre façon de nommer les choses est le reflet de notre volonté, en tant que communauté, de non seulement tolérer les autres, mais de nous efforcer de comprendre et d’accepter ceux que nous considérons comme différents.
Leur parler avec compassion est la première étape de la longue quête pour l’égalité. Ce sont souvent les petits changements subtils dans notre façon de parler qui sont précurseurs des plus grands changements qui mènent à l’inclusion. Pourtant, lorsqu’il est question de problèmes de santé mentale ou de maladie mentale, nous tirons de l’arrière. C’est tout particulièrement vrai en cas de maladie mentale sérieuse ou sévère, qui peut se manifester par des comportements qui nous mettent mal à l’aise ou, dans les cas les plus rares et les plus extrêmes, nous effrayent.
La distinction qui fait souvent défaut lorsqu’on utilise un langage stigmatisant envers une personne qui vit avec la maladie mentale est celle qui doit être faite entre la personne et sa maladie. Nous oublions de la faire, cette distinction, lorsque nous utilisons des termes péjoratifs. Ce faisant, nous mettons à mal l’humanité qui rassemble les membres d’une même communauté. Nous creusons un fossé entre « nous » et « eux », ce qui nous procure un faux sentiment de sécurité qui ne repose que sur des idées fausses.
Nous ne pouvons pas nous immuniser contre la maladie mentale en lançant des pierres depuis notre maison de verre. Ce qui peut aider, c’est de faire preuve d’humilité en se rappelant que ça n’arrive pas qu’aux autres. Nous n’avons nul besoin de croire en une force supérieure pour faire ainsi preuve de compassion; puisque nous qualifions notre société de société civilisée, nous devons faire preuve d’empathie à l’égard des plus vulnérables et des plus marginalisés d’entre nous.
Je n’ai l’intention de blâmer personne. Je ne veux pas nommer ou cibler qui que ce soit pour ce genre de comportement; soyons franc, il s’agit d’un phénomène généralisé. Chacun d’entre nous doit donc se regarder dans le miroir et faire face à ses propres préjugés.
Lorsque nous dénigrons ceux qui sont malades et qui ne peuvent se défendre eux-mêmes, nous montrons ce que nous avons de plus laid en nous : la peur, la faiblesse, l’ignorance. Utiliser un langage plus prudent, qui laisse de la place pour la compassion, en revanche, est tout à notre honneur partagé.
Je terminerai en citant George Orwell : « Si la pensée corrompt le langage, le langage peut aussi corrompre la pensée ». Si nous bannissons le langage stigmatisant, non seulement nous élevons d’un cran le discours populaire, mais nous créons aussi une société plus juste et plus inclusive, et faisons renaître l’espoir.
Louise Bradley
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Dans la foulée de la Journée mondiale de prévention du suicide (10 septembre) et du lancement du projet Enraciner l’espoir, un projet communautaire de prévention du suicide initié par la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), ce sujet est vraiment au cœur de nos préoccupations. Lorsque j’ai aperçu le gazouillis du respecté journaliste et chroniqueur spécialiste de santé au quotidien Globe and Mail, M. André Picard, vanter les mérites du nouveau livre d’Anna Mehler Paperny, Hello I Want to Die Please Fix Me, je l’ai rapidement commandé.
Quand il est arrivé, je l’ai lu d’un bout à l’autre, sans m’arrêter. En déposant le livre après ma lecture, j’avais la certitude que l’auteure avait abordé des sujets qui pourraient possiblement changer les attitudes rigides et stigmatisantes à l’égard du suicide, lesquelles nuisent à la recherche d’aide par les personnes souffrantes.
Madame Paperny est journaliste. Elle vit également avec une dépression qui résiste aux traitements. Son livre pourrait se résumer en trois mots : connais ton ennemi.
Tirant parti de ses excellentes compétences en reportage et de sa soif insatiable de connaissances, Mme Paperny ne ménage aucun effort dans sa quête pour comprendre l’histoire de son trouble, les options de traitement disponibles, et les nouvelles recherches miroitant comme un mirage à l’horizon.
Ses reportages sont aussi impeccables que ses sources sont irréprochables, mais c’est le frisson d’urgence — un sous-texte visiblement inspiré par le désir désespéré de l’auteur de guérir — qui fait de ce livre bien plus qu’un document sur l’état de la nation en matière de soins de santé mentale.
Chaque révélation douloureusement personnelle liée à la honte, la souffrance ou le mépris de soi, dévoile, petit à petit, les symptômes pouvant mener à des idées suicidaires. La spirale décrite par Mme Paperny, allant de la perte débilitante d’énergie, au découragement complet et au tourbillon de pensées sombres, explique facilement comment une personne en vient à faire face à des retards dans ses échéances et à manquer des engagements sociaux. L’isolement engendre la culpabilité, puis la culpabilité entraîne un discours intérieur négatif, renforcé à son tour par des comportements trop facilement critiqués, comme si la personne était égoïste ou complaisante.
Et ainsi, le cycle de désespoir continue et s’amplifie.
En plus d’être profondément touchante, la narration de Mme Paperny est prenante et imagée, tout en étant empreinte d’humour sombre. L’écriture elle-même est soutenue, mais la complexité de la science du cerveau est simplifiée et le lecteur entre doucement dans cet ouvrage avec une facilité qui fait fi de la densité du sujet. Elle offre au lecteur profane une traduction limpide des concepts difficiles, lesquels sont expliqués en langage clair; un talent à la fois rare et sous-estimé.
Les réalisations de Mme Paperny, ainsi que son sens précis de l’écriture, ses reportages primés et son approche novatrice donnent matière à réfléchir à tout lecteur qui pourrait être tenté de réfuter la véracité de sa maladie. Elle n’est ni paresseuse, ni faible, ni insensée; des jugements que subissent trop de personnes vivant avec une maladie mentale. Elle est entourée d’une famille aimante et n’a subi aucun traumatisme à proprement parler, mais elle n’arrive pas à se débarrasser de ce désir étouffant de mourir.
Madame Paperny est une personne dotée d’un esprit vif et d’une vive intelligence. Elle est une fille et une sœur adorée. Quand on indique qu’une personne sur cinq souffrira d’une maladie mentale au cours d’une année donnée, elle est en quelque sorte « cette personne » du groupe. Mais ce qui est tellement plus important, c’est que, en lisant son récit, elle nous dévoile la dure réalité de sa maladie, une maladie qui pourrait frapper n’importe qui d’entre nous. À n’importe quel moment.
Ce livre est une révélation; il est habilement ficelé par une écriture puissante et une humanité à laquelle l’on s’identifie profondément. Cette lecture devrait aviver en chacun de nous un sentiment d’urgence.
Je vous encourage à vous procurer un exemplaire de cet ouvrage et d’en apprendre davantage sur Anna Mehler Paperny à : Penguin Random House Canada.
Louise Bradley
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La CSMC examinera les effets de la consommation de cannabis sur la santé mentale après sa légalisation
Au cours des cinq prochaines années, la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) contribuera à rattraper le retard dans le domaine de la recherche sur les préjudices et les avantages potentiels de la consommation de cannabis sur la santé mentale afin d’offrir une base pour les décisions stratégiques futures. Le budget de 2018 consent 10 millions de dollars sur 5 ans à cette fin.
« À la lumière de notre première revue de la littérature, nous avons constaté que le statut illégal du cannabis, qui limitait les méthodes de réalisation des études et les données qu’il était possible de recueillir, a donné lieu à des lacunes importantes sur le plan des connaissances au sujet de la consommation de cannabis et de son impact sur la santé mentale », a déclaré Ed Mantler, vice-président, Programmes et priorités à la CSMC. La consommation de cannabis deviendra légale et réglementée au Canada à compter du 17 octobre 2018.
Les répercussions négatives de la consommation de cannabis sur la santé mentale, les avantages thérapeutiques potentiels du cannabis et des cannabinoïdes, l’influence des maladies et des problèmes associés à la santé mentale sur les habitudes de consommation de cannabis, ainsi que les expériences et les besoins des diverses populations ayant un trouble lié à la consommation de cannabis et/ou une maladie mentale ne sont pas bien compris. La CSMC est bien placée pour collaborer avec une diversité de Canadiens, notamment les jeunes, les adultes émergents et les aînés, ainsi que les personnes LGBTQ2+, les autochtones et les populations d’immigrants, de réfugiés et de groupes ethnoculturels ou racialisés.
Le Canada a l’un des taux de consommation de cannabis les plus élevés au monde : plus de 40 % des Canadiens déclarent en avoir fait usage au moins une fois dans leur vie. Au Canada, 54 % des jeunes indiquent en avoir consommé avant la 12e année.
Depuis avril 2018, la CSMC a tenu plus de 30 consultations et formé des partenariats stratégiques pour orienter et aider à exécuter son travail. Ces efforts s’appuient sur des travaux précédents entrepris par des experts et des organismes clés tels que les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS), notamment des ateliers dans le cadre desquels les domaines prioritaires de recherche sur le cannabis ont été déterminés.
La CSMC mettra en œuvre plus de 15 projets de recherche – à court et à long terme – pour étoffer l’ensemble d’éléments factuels concernant le cannabis, y compris des initiatives de recherche communautaire pluriannuelles. Ce travail s’inscrit dans la stratégie intégrée de recherche sur le cannabis des IRSC et la renforce. Les activités d’échange et de mobilisation des connaissances assureront la large diffusion de ces nouvelles données probantes.
Les premiers projets de recherche seront sélectionnés dans le cadre d’une possibilité de financement dans les domaines prioritaires de recherche sur le cannabis, lancée par les IRSC, en partenariat avec la CSMC et le CCDUS. Le montant maximal par subvention est de 125 000 $ jusqu’à un an, et 750 000 $ sont mis de côté pour financer les demandes relatives au cannabis et à la santé mentale. Ces subventions Catalyseur visent à renforcer les capacités de recherche et à orienter l’élaboration de futurs projets de recherche de plus grande envergure.
Ces projets à court terme ne sont qu’un début. Une autre série de consultations visant à étayer les projets de recherche à plus long terme, notamment les initiatives communautaires, sera entreprise à l’automne et à l’hiver 2018-2019.
« En tant que deuxième pays à légaliser le cannabis, nous avons l’occasion de faire figure de chefs de file mondiaux de la recherche dans ce domaine. Nous n’y parviendrons qu’en adoptant une approche unifiée qui fusionne l’incubation de la recherche et le savoir-faire en matière de politiques de la CSMC avec l’expertise de partenaires clés dans le domaine, notamment les IRSC, le CCDUS, les membres de l’Initiative canadienne de recherche sur l’abus de substances (ICRAS), l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) », a déclaré M. Mantler.
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La Norme sur la SSP est reconnue au Canada et à l’étranger
La Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail continue d’accumuler les éloges au Canada et à l’étranger par sa qualité, son intégralité et son influence. Il s’agit d’un ensemble de lignes directrices, d’outils et de ressources élaborés au Canada pour aider les employeurs à promouvoir la santé mentale et à prévenir les dommages psychologiques au travail. Elle a été élaborée conjointement par la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), l’Association canadienne de normalisation et le Bureau de normalisation du Québec et lancée en 2013.
Un examen international des lignes directrices sur la santé mentale en milieu de travail (lien en anglais) paru en août dans le journal Preventive Medicine, révèle que la Norme a obtenu la meilleure note pour ce qui est de sa qualité (90 %) et de l’exhaustivité de son contenu (100 %), par rapport aux 20 autres lignes directrices qui ont été évaluées. L’examen portait sur les lignes directrices conçues pour aider les employeurs à repérer, à prévenir et à gérer les problèmes de santé mentale en milieu de travail. Il reposait sur une approche intégrée qui alliait la médecine, la psychologie, la gestion en santé publique ainsi que la santé et la sécurité au travail.
L’évolution de la santé mentale en milieu de travail au Canada, un rapport de recherche canadien réalisé en partie grâce au financement de la CSMC, indique que 83 % des informateurs clés ont nommé la Norme parmi les jalons ou les initiatives d’influence ayant contribué à une amélioration de la situation de la santé mentale en milieu de travail au cours des 10 dernières années. De plus, la CSMC a été nommée par plus du trois quarts des informateurs clés parmi les jalons ou les organismes d’influence ayant contribué à une amélioration de la situation de la santé mentale en milieu de travail au cours de cette même période. L’étude a été commandée par le Centre pour la santé mentale en milieu de travail de la Great-West et réalisée par les chercheurs de l’Université de Fredericton.
« En cinq ans à peine, la Norme est passée du statut de cadre théorique à celui de sensation internationale. Aucun milieu de travail n’est à l’abri des défis pour la santé et désormais, aucun milieu de travail n’est dépourvu des ressources pour y répondre, soutient Louise Bradley, PDG de la CSMC. La Norme donne à chaque employeur l’occasion d’examiner ses efforts pour la santé mentale et de déterminer de quels outils ils ont besoin pour s’améliorer. »
Le nombre de téléchargements de la Norme se poursuit à un rythme impressionnant. Il a atteint 38 000 en date d’avril et se poursuit, sans aucun ralentissement. « Le nombre d’accès qui demeure continuellement stable est un phénomène unique; cela témoigne éloquemment de l’intérêt continu que l’on porte à cet aspect du milieu de travail, en plus de démontrer que la Norme est soutenue, considérée et acceptée par les parties prenantes de notre secteur, explique Jill Collins, chef de projet, santé et sécurité au travail, Groupe CSA, et informatrice clé dans le cadre de cette étude.
La santé mentale en milieu travail n’a pas seulement trait à l’environnement selon Louise Bradley. « C’est comme un effet d’entraînement. Des salles de réunion aux salles à manger et des communautés de pratique aux équipes de hockey, le fait de se préoccuper de la santé mentale au travail ouvre le dialogue partout ailleurs. En tant qu’employé, plus vous apprenez à protéger votre santé mentale, plus vous êtes en mesure de partager vos connaissances avec votre partenaire, vos enfants, vos amis ou voisins. »